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Expression spontanée en Allemand

Dans :  Langues › Principes pédagogiques › 
Novembre 1978
 

 

EXPRESSION SPONTANÉE EN CLASSES D'ALLEMAND

 

 

4e et 3e (seconde langue)

 

 

 
 

J'ai cette année deux classes de quatrième de 35 élèves. Dans ces conditions, l'expression orale spontanée relève de la prouesse, car même en groupes, il est difficile de faire parler ceux qui ont pris peu à peu l'habitude de se taire. Lorsque nous sommes peu nombreux, il nous arrive de consacrer une séance entière à bloquer l'expression orale.
 

 

J'inscris sur des morceaux de papier un mot (un nom, un verbe à l'infinitif ...) Les élèves tirent au sort un mot qui doit déclencher dans leur esprit une petite histoire. Ils ont, par groupes de deux ou trois, cinq minutes et pas plus pour préparer en français un petit scénario, une trame d'histoire.
J'ai remarqué que plus je leur laissais de temps, plus le résultat était mauvais. S'ils ont le temps d'écrire leurs répliques c'est catastrophique, car ils veulent essayer de se rappeler le texte par coeur et la mélodie de la phrase en souffre beaucoup. Tandis que s'ils ont peu de temps, l'expression est spontanée et ils se surprennent eux-mêmes. Ils sortent très facilement des petits sketches étudiés collectivement et s'expriment " librement". Je mets "librement" entre guillemets, parce qu'en langue étrangère l'expression libre est toute relative.
En ce qui concerne les troisièmes seconde langue, le problème est différent. Pour eux, il s'agit maintenant de produire des phrases plus complexes, de donner leur avis. Nous essayons de faire ensemble des mini-débats. Nous avons, par exemple, étudié un extrait de "Schuss" intitulé "Verbote'' ce qui nous donnait la possibilité de faire une discussion sur les interdictions, les relations parents adolescents.
Le texte nous a apporté un certain nombre d'expressions immédiatement utilisables. Parallèlement à l'étude de ce texte, je leur ai demandé d'écrire chez eux, ce qu'ils pensaient eux, du problème,ce qu'il en est de leurs relations avec leurs propres parents. Je leur ai fourni les tournures propres au débat ("je pense que", "je suis d'accord avec toi, mais" ...) Avant le débat proprement dit, nous nous sommes livrés à des exercices systématiques de construction de phrases complexes (ex : jeux avec les numéros cités dans la Brèche 32).
Ce n'est qu'après que nous passons à la discussion. Cela peut paraître fastidieux; mais dans une langue étrangère, il ne suffit pas de débloquer l'élève sur le plan psychologique pour qu'il s'exprime, il faut lui donner les moyens de sa spontanéité.
Le plus souvent, parce que cela se passe mieux auprès des élèves, je pratique ('expression orale à partir de mimes, de situations connues. Sur de petits cartons, je situe en quelques mots des sketches ou histoires étudiés. Chaque groupe d'élèves muni d'un carton, mime l'histoire qu'il vient de lire devant le reste de la classe, qui doit ensuite, en Allemand, identifier les différents personnages et raconter l'histoire. Ces séances leur plaisent beaucoup et leur semblent moins difficiles.
Je ne sais pas si ce genre d'activité est très efficace à long terme, mais ces séances quelles que soient leurs formes, sont des moments de vie intense qui redonnent souvent du tonus et de la cohésion au groupe-classe.
Sur un plan plus général, je crois que nous n'avons pas fini d'écrire et de nous poser des questions sur le thème du déblocage de l'expression orale.
Danièle DAGOIS