Brocéliande

Nous n’avions pas déterminé de méthode de travail au préalable. Nous avons seulement constitué des petites équipes de deux à cinq enfants autour des différents projets : préparer la transmission orale, écrire pour le journal ou l’affichage dans l’exposition, ces options étant par ailleurs cumulables.
C’est en cours de réalisation, en recherchant des types de présentation que l’idée d’illustrer ce travail a germé : dessiner, peindre. Le travail à la sanguine a été choisi parce que le matériau nous semblait s’imposer pour rendre l’impression donnée par les arbres que le conteur avait su nous faire découvrir avec une grande émotion. Les enfants sont parvenus dans leurs dessins à recréer cette atmosphère mystérieuse. Et ce travail non prévu à l’origine a beaucoup participé au développement de l’imaginaire.

A l’origine des légendes

Chaque classe participe, au cours de la semaine, à une journée avec le conteur Xavier Lesèche sur les sites correspondant à différentes légendes que nous avions choisies avec lui et qu’il raconte aux enfants in situ : devant le château de Trécesson pour « La Dame blanche », à côté de « l’Hôtié des Fées Vivians », ensemble de pierres plantées d’assez petite taille, à la fontaine de Barenton avec tous les récits de Merlin et de la fée Viviane, également auprès d’arbres remarquables comme ce hêtre multicentenaire caché dans la forêt profonde ou sous le chêne à Guillotin auquel sont liés des faits datant de la Révolution. La forêt, c’est aussi l’Arbre d’or qui témoigne du terrible incendie qui la ravagea il y a quelques années et dont les plus âgés de nos élèves gardent encore le souvenir.
Le lieu principal de ces légendes, le château dur roi Arthur, a été bien sûr resitué en Grande-Bretagne, mais les épisodes magiques et en particulier les personnages de Merlin, Viviane et Morgane sont fortement rattachés à Brocéliande, à laquelle ils donnent une dimension mythique.

L’exposition,

lieu de présentation et d’échanges

Nous voulons que les enfants retrouvent à l’école un peu de l’atmosphère envoûtante de la forêt, nous souhaitions les aider à imaginer le cadre où se déroulaient les histoires des chevaliers de la Table ronde et leur offrir un lieu accueillant pour les lectures et les récits. 

C’est notre salle polyvalente que nous avons transformée grâce au matériel prêté par le Centre de l’imaginaire arthurien.

Deux zones y ont été installées : le château avec des éléments de décor en tissu, des casques de chevaliers, l’épée enfoncée dans le rocher et l’incontournable Table ronde. La forêt représentée par deux grands arbres en polystyrène peint où ont pris place Merlin, Arthur enfant, le roi Arthur et la reine Guenièvre. Avec les enfants, nous avons réalisé une grande fresque peinte représentant la forêt de la fée Viviane et son lac magique. Des ouvrages sur les légendes de Brocéliande et l’épopée arthurienne ont été mis à leur disposition, ils ont pu y lire les récits déjà connus et trouver de magnifiques illustrations. Celles-ci les ont sans doute inspirés sans qu’on ne puisse pourtant retrouver dans leurs dessins trace d’une copie directe.
Leurs interprétations étaient libres, enrichies des apports variés mais surtout nourries de cette atmosphère si particulière à la forêt de Brocéliande.