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Le mardi suivant, nous regardons différents tableaux de grands peintres : La chute d’Icare de Bruegel, La roche du soleil d'Etretat de Gustave Courbet, La naissance de Vénus de Botticelli. Françoise nous demande de dire ce qu’on voit, à quoi cela nous fait penser, si on peut voir la trace laissée par le pinceau du peintre...
Puis elle installe un nouveau dispositif - elle étale des copeaux sur une bâche - pour que les enfants vivent l’eau avec leur corps. Elle leur demande de s’imaginer être une goutte d’eau dans la rivière et de vivre les histoires qu’elle leur raconte :
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" la goutte qui suit son chemin dans la rivière au milieu des algues et des rochers, la goutte qui tombe du nuage lorsqu’il pleut, la goutte qui tombe d’un nuage et se transforme en brouillard au milieu des bateaux, la goutte qui tombe de la cascade vers la rivière."
 
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A sa troisième visite, elle travaille avec des petits groupes d’enfants dans une autre salle : elle dispose sur le sol, les unes à côté des autres, autant de feuilles au format raisin que d’enfants et leur donne pour consigne de dessiner la rivière à tour de rôle.
Elle distribue ensuite à chacun l’une des feuilles prise au hasard sur laquelle il agit à sa guise.
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En conclusion, ce projet a été très riche tant pour moi que pour les enfants. Il leur a en effet permis d’explorer différentes matières, différents outils et médiums, d’expérimenter l’art avec leur corps, de découvrir au musée des œuvres « en vrai », de rencontrer une artiste, d’enrichir leur bagage culturel. A la fin de chaque séance, un bilan permettait de faire émerger ce qui était nouveau et donnait à chacun la possibilité de s’approprier les découvertes des autres pour pouvoir les réinvestir dans les séances suivantes.
L'entrée des enfants dans l'activité a évolué, les obstacles qu'ils rencontrent parfois ont été levés : peur de la page blanche, blocage ou production conventionnelle. Ce projet les a conduits à regarder différemment le monde et ses représentations (la pluie en rouge, une mer calme avec un ciel gris), à expérimenter des techniques inconnues et à réinvestir librement ces découvertes par la suite, en dessin.
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Cette peur de la page blanche, je l’ai vécue aussi en m’inscrivant à ce projet. Grâce aux enfants, aux collègues et aux ATSEM, au soutien du conseiller pédagogique et à Françoise Pacé qui a su bousculer mes habitudes, les productions se sont succédé tout au long de l’année, de plus en plus riches, pour le plus grand plaisir de tous, petits et grands.
Aujourd’hui encore, ma collègue de CP témoigne du fait que ce projet continue à porter ses fruits. Lors d’une lecture en classe, plusieurs enfants ont reconnu la touche de Monet dans les illustrations de l’album Où est passée rainette ? de Géraldine Elschner et Stéphane Girel*, certains ont même identifié l’un des tableaux reproduits.
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