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Revue en ligne CréAtions n°217 "Vers des pratiques singulières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°217 - Publication : avril 2014

Classes de cycles 2 et 3, Ecole Léon Grimault, Rennes (Ille-et-Vilaine) - Enseignants : Pierrick Descottes, Maryline Pertué

 

Noir et blanc

 

Lors des vacances d’hiver 2012, le GD35 a organisé un stage « Créations » animé par Katina Iérémiadis et Jacqueline Benais du secteur Créations de l’ICEM. Trois jours réjouissants d’échanges et de pratiques diverses pour une dizaine de personnes du groupe.
Parmi les divers ateliers proposés, nous nous sommes retrouvés en situation de créations collectives autour de grandes feuilles. Chacun(e) devait investir comme il l’entendait une partie de la feuille collective avec des matériaux divers à sa disposition (peinture, encre, craies, matériaux de récupération…), en laissant une petite marge blanche de quelques centimètres avec ses voisins. A l’issue de cette première étape, il était proposé de créer des liens avec les productions de ses partenaires en investissant ces marges.
Une autre option possible était de travailler avec deux couleurs sur un support papier kraft.

A la rentrée de septembre 2012, nous décidons de reprendre cette idée avec nos deux classes de cycles 2 et 3 qui partagent chaque semaine des temps d’ateliers de créations diverse. Notre but est de relancer la dynamique de création tout en construisant l’esprit de coopération au sein de nos groupes.

Entre quatre et six enfants se retrouvent autour de chaque feuille pour réaliser une œuvre collective. Les résultats sont plutôt contrastés.

Deux groupes de travail sont mis en place. Nous nous sommes répartis le suivi de chaque groupe : un groupe sur les bases de travail mentionnées ci-dessus tandis que l’autre travaille uniquement sur papier kraft avec le noir et blanc.

En reprenant les consignes entendues au stage, il s’avère que certains enfants ont du mal à partager leur création en ce début d’année, à la mettre en relation avec celle des autres, même en faisant se déplacer les enfants autour de la feuille en cours de création. Du coup, pour les œuvres en couleur, on aboutit à une adjonction d’espaces très disparates, sans véritable communication entre eux et sans unité émergente. Le but ne semble pas atteint. Bien plus, pour quelques enfants, les plus egocentrés sans doute, le partage pictural s’avère explicitement douloureux. Avec le recul, je pense que c’est surtout dû à la nature de la consigne. Il aurait sans doute fallu que celle-ci soit plus souple.

Cette observation se trouve confortée par la qualité des réalisations en noir et blanc sur papier kraft. La consigne de départ est ici des plus ouvertes :

Vous allez réaliser une œuvre collective. Vous pouvez vous déplacer. Vous allez d’abord tracer une grande forme.
Ce n’est pas un enfant qui la tracera. La grande forme doit être réalisée par vous tous :
Quand un tracera une ligne, un autre la continuera en essayer de trouver une autre façon de faire glisser son pinceau. . Essayez de trouver des façons originales de tracer vos lignes, vos traits. Pensez à changer la taille des pinceaux. A l’intérieur de la forme, vous procéderez de la même façon.

Les plus jeunes s'entrainent d’abord au tableau. Les enfants s'impliquent bien dans cette démarche. Et c’est bien à partir du travail de l’enfant qui précède que l’œuvre se construit progressivement.
Pour ce travail coopératif, pinceaux, rouleaux, brosses à dents, pochoirs, morceaux d’éponges sont mis à disposition de chaque groupe de 4 à 6 enfants.
Pour certains groupes, le motif de l’œuvre est concerté en amont, pour d’autres il émerge au fil du travail.
Deux séances s’imposent sur le même objet, la deuxième étant souvent l’occasion de compléter les marges.

 

Nous choisissons de n’exposer que les œuvres noir et blanc sur papier kraft.

sommaire  "Vers des pratiques singulières" 

   
 

  peinture, noir et blanc