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Dans :  Principes pédagogiques › 
Mars 1957

« Le travail en miettes », dit un auteur...

Il n’y a que miettes dans notre vie d’éducateurs. Nous ne parvenons plus même â les rassembler, ce qui serait vain, d'ailleurs, des miettes pressées et roulées ne donnant jamais que des boulettes juste bonnes à servir de projectiles dans les réfectoires.

Miettes de lecture, tombées d'une œuvre que nous ignorons et qui ont ce goût de rassis du pain qui a trop traîné dans les tiroirs et dans les sacs.

Miettes d'histoire, les unes moisies, les autres à peine cuites, et dont l'amalgame reste un insoluble problème.

Miettes de calcul et miettes de sciences, comme pièces de mécanique, signes et nombres qu’une explosion aurait dispersés et qu’on s’évertue à retrouver en puzzle.

Miettes de morale, comme des tiroirs qu’on déplace dans le complexe d'une vie aux combinaisons infinies.

Miettes d'art...

Miettes de classes, miettes d’heures de travail, miettes de cour...

Miettes d’hommes !

Dangers d'une Ecole qui aligne, compare, groupe et regroupe, ausculte et jauge ces miettes.

Urgence d’une éducation qui évite l’irréparable éclatement et qui fait circuler un sang neuf dans la fonction vivante et constructive de la pédagogie du travail.