Blog perso de Catherine Chabrun le 25/02/14 - 18:16
Billet d'humeur
Le premier ministre a décidé de faire de l’engagement associatif la « grande cause nationale » pour 2014, car il reconnaît leur rôle de plus en plus important dans tous les domaines - social, éducatif, sportif ou culturel.
On pourrait se réjouir de cette décision, surtout au moment où de plus en plus d’associations sont en souffrance, asphyxiées par les problèmes budgétaires.
Un grand nombre d’associations disparaissent tous les jours, d’autres s’essoufflent… combien de temps pourront-elles encore tenir avec ce régime draconien qui ne leur permet plus de vivre, tout juste de survivre et jusqu’à quand ?
On pourrait se réjouir du souhait du premier ministre de « valoriser et promouvoir le rôle des associations et de l’engagement bénévole dans notre société », surtout au moment où les associations peinent à poursuivre leurs activités faute de moyens.
Le cercle vicieux de l’austérité est engagé : les budgets des associations diminuent, ce qui provoque la baisse de leurs activités et donc en cascade la baisse de leurs financements propres. Toutes sont concernées, même celles qui sont reconnues et agréées par des ministères. Les plus petites associations disparaissent en premier, car plus vulnérables aux baisses de subventions successives.
On pourrait se réjouir, quand on lit dans le communiqué de presse « cette décision constitue une nouvelle étape dans la politique mise en œuvre pour soutenir le mouvement associatif, faciliter le bénévolat et favoriser l’emploi au sein de l’économie sociale et solidaire », surtout au moment où les associations pour survivre se séparent de leurs salariés.
Et pourtant point de réjouissance, la lecture du communiqué met plutôt le moral au plus bas.
En effet, la réalité des associations est tellement éloignée des deux « grandes propositions » du gouvernement pour cette « grande cause nationale » !
– un peu de « pédagogie » pour « sensibiliser les Français aux enjeux de cet engagement au service des autres, qui, depuis la loi de 1901, constitue une chance pour notre pays et un pilier de notre modèle social et républicain. »
– un peu de campagne publicitaire qui permettra au Mouvement associatif (fédération d’association) « d’obtenir des diffusions gratuites sur les radios et les télévisions publiques lorsqu’ils souhaiteront organiser des campagnes faisant appel à la générosité publique ».
C’est simple, le soutien annoncé aux associations, c’est comme pour le Téléthon, les Restaus du cœur… à votre bon cœur !
Ainsi, la « générosité publique » remplacerait l’investissement de l’État dans les services publics.
La charité serait-elle devenue une valeur républicaine ?
Combien d’associations mettront-elles la clé sous la porte en 2014 pendant cette « grande cause nationale » ?
Je crains le pire !
Catherine Chabrun, membre d’une association en difficulté