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Novembre 2003

 

 

 

 

Voyage dans l'épaisseur des choses

Aller à la rencontre des œuvres de Claire et Dominique Cour c'est répondre d'une certaine façon à l'invitation de Francis Ponge : "Je propose à chacun l'ouverture de trappes intérieures, un voyage dans l'épaisseur des choses, une invasion de qualité, une révolution ou une subversion comparable à celle qu'opère la charrue ou la pelle lorsque, tout à coup et pour la première fois, sont mises à jour des millions de parcelles, de paillettes, de racines, de vers et de petites bêtes jusqu'alors enfouies.Ô ressources infinies de l'épaisseur des choses, rendues par les ressources infinies de l'épaisseur sémantique des mots".

Si ces œuvres nous laissent interdit ou déconcerté, c'est qu'elles tiennent paradoxalement ensemble, l'évidence, la présence concrète, palpable, tactile de la matière et l'évanescence irisée de la lumière. Se donnant à voir comme objets, matières familières, il faut avoir le regard d'Alice au pays des Merveilles pour passer de l'autre côté du miroir des évidences.
 

Leur secret est peut-être dans la complicité, la rencontre avec les textes qui vont générer et tisser formes et matières : magie de l'écriture de François Dodat, textes étincelles, mise à feu d'images et de pensées, provocation à explorer, façonner, donner corps aux rêveries poétiques qu'ils suscitent.

 

Poids plume

L'œuvre de Claire initie la création des objets-poèmes, livres, coffrets, boites à secrets, grandes toiles, tous tissés, taillés dans la matière du texte calligraphié, gravé, incorporé aux formes et matériaux, toujours choisis avec une particulière attention à leur affinité avec l'univers du poème :
- transparence et opacité des papiers orientaux, selon leur texture, leur vibration ;
- appropriation de matériaux ayant déjà une histoire, matériaux "pourris" comme le zinc des dalles où la rouille a gravé ses paysages dans le calcaire laissé par l'eau de pluie ;
- associations - histoires, paysages, bestiaires - liés au terroir de Dordogne, mais aussi aux mythes les plus anciens, tissage de mémoire intime et collective.
 
 
  
                                                                                                                                                        60 x 120 cm
 
Chaque double page de ce live géant donne à voir les textes d'André Séverac inscrit dans la forme légère de la plume, instrument d'écriture mais aussi piège à lumière.
 

- André SEVERAC : grand reporter au Progrès de Lyon et ami des Cour
- Claire et Dominique COUR : Ateliers, rue de l'ancienne poste, Issigeac (Dordogne)
Une Exposition est prévue de mai à octobre 2004 au Musée des Hospices de la Madeleine, rue André Loiseau, 33330 Saint-Emilion (Gironde)
 

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