Raccourci vers le contenu principal de la page
Dans :  Arts › Principes pédagogiques › 

Revue en ligne CréAtions n°186 "ÉCHANGES"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°186 - Publication : février 2008

Centre de Développement du Patrimoine Culturel, Naplouse (Palestine) - Intervenant : Nasser Arafat, architecte

 

 

Les paroles des portes sans refuge

         Pour les enfants palestiniens, se cultiver, créer, c'est aussi résister.

Le Centre de Développement du Patrimoine Culturel                                  

Sa création
"L’Association Caritative du Cheikh Amr Arafat” (S.A.A.F.) a pour objet la réalisation de projets dans les domaines culturel et social pour faire revivre la vieille ville de Naplouse, la Kasaba, qui a plus de deux mille ans d’histoire, reconnue par l’UNESCO comme site du patrimoine mondial.
C’est dans le cadre de cette association qui porte le nom de leur père, que Sabaa et Afaf Arafat (le patronyme Arafat est très courant en Palestine) ont fondé ce centre en 1997 pour agir notamment pour la sauvegarde de son patrimoine culturel.
Car Sabaa avait travaillé auprès de l’Unesco et de l’UNRWA (Nations Unies) comme directrice de l’éducation des réfugiés palestiniens en Cisjordanie et Afaf est une artiste qui a travaillé pour l’Unesco ainsi que pour le Ministère de l’Education Nationale jordanienne, dans le domaine de l’éducation aux beaux arts.

Ses activités
Le Centre est situé dans un bâtiment vieux de quatre siècles, autrefois une savonnerie, qui vient d’être réaménagé.
Il fournit un espace adapté aux enfants et aux jeunes palestiniens de la ville de Naplouse, permet aux habitants de faire de la recherche, de participer au travail de sauvegarde du patrimoine, d’étudier l’histoire de Naplouse et il offre différentes activités culturelles et des ateliers.
Le centre comprend cinq départements gérés par les employés et des volontaires, avec le concours d’institutions locales :
- bureaux et comité administratifs
- exposition permanente sur la fabrication traditionnelle du savon de Naplouse.
- bibliothèque sous la responsabilité de Sabaa et salle de conférence
- galerie sous la responsabilité d’Alaf qui accueille les artistes locaux et étrangers
- ateliers d’enfants, encadrés quelque temps par Nasser Arafat, puis par une artiste américaine et un sociologue espagnol.

L’exposition des portes
Dans le hall du Centre, treize grandes portes sont exposées. Elles ont plus de deux cents ans d’âge. Elles proviennent de maisons, de mosquées, d’églises et ont été récupérées après la destruction de la vieille ville par les soldats israéliens. L’architecte Nasser Arafat, spécialiste en rénovation d’anciens bâtiments, leur a donné une nouvelle existence.

   

Sa démarche est également devenue le point de départ d’un projet artistique à destination des enfants de la vieille ville âgés de huit à quatorze ans. Les enfants ont fait des esquisses sur papier, pour ensuite transposer leurs dessins sur les portes. Ils ont su exprimer leurs sentiments sur leur situation actuelle en dessinant tout ce qu’ils voulaient et en écrivant des textes sur leurs réalisations.

Un institut belge de solidarité avec le peuple palestinien a financé ce projet mené en coopération avec le Centre communautaire de la vieille ville de Naplouse (M.C.R.C.) et des volontaires locaux et étrangers.

                 

Un calendrier pour s’adresser

                                 au monde entier


En raison de cette impossibilité à transporter l’exposition des enfants dans d’autres villes palestiniennes (fragilité des portes ; difficulté de passer les “ check points ” israéliens), Afaf a suggéré de la présenter au monde entier à travers un calendrier: Les Paroles des Portes Sans Refuge.

 

 Les dessins et les écrits présentés dans le calendrier retracent les désirs et les aspirations de ces enfants palestiniens qui vivent sous occupation étrangère. Les Paroles des Portes Sans Refuge résonnent de leur soif de liberté et d’indépendance de leur pays.

J’ai dessiné le mur qui délimite notre territoire et qui transforme notre pays en une grande prison, ce mur qui nous empêche d’aller prier dans nos mosquées et nos églises à Jérusalem.

Mohammed Abed Al-Haq

J’ai cherché une carte pour ma patrie, je ne l’ai pas trouvée, alors je l’ai dessinée sur la porte.

Nour Tbeela

J’ai dessiné quelques objets traditionnels et j’ai dessiné la vie, la terre verte de notre Palestine qui reste verte malgré la souffrance. Mon dessin symbolise notre victoire prochaine.

Nida’a Amer


J’ai aimé dessiner la belle nature, le soleil, le fleuve et les animaux domestiques. Cela me fait penser à la paix et à la sécurité.

Yasmin Darwazedh


J’ai dessiné des roses parce qu’elles expriment la joie et la paix. Ce dessin exprime les sentiments d’amour que j’ai en moi et mon souhait de voir ma patrie indépendante. Khitam Kadri

 

Témoignages

sommaire Echanges

dessin,