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Revue en ligne CréAtions n°187 "MACHINES"
annoncée dans le Nouvel Educateur n°187 - Publication : avril 2008

École élémentaire, Hérouville-Saint-Clair (Calvados) - Enseignante : Danielle Maltret

 Une pratique, un outil : papier végétal

 

A Hérouville où je mène un atelier hebdomadaire à l’Ecole Célestin Freinet, je pus mettre en place cet atelier sur trois séances, en disposant facilement de matériel adapté : cadres pour prélever la pâte, nombreux petits rectangles de tissus, en coton et de la taille des cadres, pour essorer chaque feuille de papier. Il faut se munir de serviettes éponge et d’une large planche pour l’essorage final.
C’est la partie ludique de cette activité ; quand cinq ou six feuilles fraîches sont prêtes, superposées entre les couches de rectangles de tissu, on pose sur le sol des serviettes de toilette, on dispose les feuilles fraîches, dans leur enveloppe, entre d’autres couches de serviettes, on dispose enfin une autre épaisseur absorbante et, par dessus ce sandwich, on place la planche. Pour le pressage final, on doit sauter plusieurs fois sur la planche.

 

 

Déroulement de l’atelier

Pour la première séance nous avons regardé un livre d’art montrant des papiers issus de végétaux puis chacun, muni de ciseaux et d’un sac en plastique marqué à son nom, est allé récolter des végétaux dans les environs de l’école.
Entre deux séances, j’ai préparé la « soupe de papier » de chacun (faire cuire pendant une heure environ les végétaux dans une certaine quantité d’eau avec 1/10 de lessive de soude). C’est donc une préparation qui ne peut guère se faire en classe (odeur). Ensuite il faut une grande quantité d’eau courante pour éliminer toute la matière végétale détruite par la lessive de soude, ne doit rester que la partie ligneuse du végétal. C’est pourquoi il est conseillé de prélever les feuilles à la fin de l’été.
Avec ma récolte personnelle, faite à l’école, j’ai donc préparé « ma soupe » et j’ai prolongé par son blanchiment à l’eau de javel , pour voir ce qui se passait. J’ai compris pourquoi les usines à pâte à papier étaient si polluantes, ne serait ce que par la quantité d’eau nécessaire aux lavages prolongés.
Pour la deuxième séance, j’ai rapporté la soupe de chacun dans des récipients, certains élèves étaient déçus par le peu de pâte qui leur revenait. Prévoyant leur mine dépitée, j’avais préparé de la soupe de gaïé pour compléter (plante grimpante prolifique, accrocheuse, vert clair, feuilles en corolle sur la tige de section carrée). Ce supplément de pâte à papier, utilisable par les enfants, donne un bon résultat.
Prélèvement d’une future feuille de papier : Chaque enfant vidait sa pâte dans une cuvette un peu plus grande que la taille du cadre et assez profonde, puis, il homogénéisait ce mélange en remuant ce liquide et prélevait consciencieusement une feuille. Pour cela, il faut glisser le cadre dans le fond de la cuvette, puis le soulever parfaitement horizontal. Laisser s’égoutter en inclinant légèrement, enlever l’encadrement qui retenait la pâte sur la grille, retourner le cadre et plaquer la pâte sur une épaisseur de rectangles en drap.
Enfin, avec une éponge bien essorée, on absorbe l’eau de la pâte à travers la grille, la feuille de papier doit se détacher de la grille et adhérer au chiffon. Quand quelques feuilles sont prêtes, on pratique l’essorage ludique raconté plus haut.
On démonte aussitôt le sandwich d’essorage et on pose sur une serviette de toilette, délicatement, côte à côte, les feuilles obtenues pour poursuivre le séchage à l’air libre.
A la fin de l’atelier, je glisse chaque feuille entre les pages d’un grand cahier pour en surveiller le séchage final.

 

 

Remarques et aménagements
 

Nous avons comparé les résultats avec les différents végétaux.  Au printemps, les feuilles trop tendres auraient dû être moins cuites ou il aurait fallu essayer une grille plus fine (je n’en ai pas trouvée). Il vaut mieux préparer plus de pâte pour compléter les préparations des élèves et prévoir force chiffons propres et absorbants.
Au cours de la deuxième séance, parallèlement, les enfants sont allés récolter d’autres végétaux en tenant compte de ce qui avait été remarqué. Ensuite, j’ai recommencé la cuisine délicate des végétaux, avec blanchiment final à l’eau de javel de toutes les soupes.
Lors de la dernière séance, certains enfants ont dessiné sur leur première feuille obtenue.
Cet atelier est permet une ouverture technologique intéressante pouvant être utilisée en classe pour la création d’œuvres en papier bien sûr, mais je pense aussi au tâtonnement expérimental : essai de fabrication de papier avec des mélanges de matériaux, des inclusions.

 

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Rubrique "Une pratique, un outil"