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Dévoilons et combattons l’organisation du silence

Juin 1949

 

Dévoilons et combattons l’organisation du silence
sur notre oeuvre dans la propagande pour « L’Ecole Buissonnière »
 
Nous recevons de notre ami Lebreton (Seine-et-Oise) la lettre suivante :
 
Je t’avoue avoir, été frappé dès le début de cette volonté de ne pas citer Freinet.
J’ai eu la chance d’assister à la projection-témoin de L’Ecran Français au cours de laquelle Le Chanois a présenté et expliqué son film. Je dois dire qu’à aucun moment ton nom n’a été cité, ni celui de l’école Freinet. Et pourtant, lorsqu’après ces paroles nous avons vu le film, il nous a été difficile de penser qu’on pût procéder ainsi.
Je dois te dire que c’est un peu cela qui m’avait poussé à mettre ton nom dans les appréciations qu’on nous demandait de porter sur le film.
Je n’ai pas été peu surpris de ne pas le retrouver dans la citation faite dans L’Ecran Français, la semaine suivante.
A tel point que nous avions cru que tu avais expressément demandé que ton nom ne soit pas cité.
Je vois qu’il s’agissait en fait d’une conspiration du silence. Reconnaissons qu’elle a été parfaitement observée.
Mais la joie des gosses de nos classes te paiera de cette nouvelle flèche.
 
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Un camarade de Nice nous écrit :
 
Au gala donné à l’occasion de l’arrivée à Nice du film L’Ecole Buissonnière, gala qui était au profit de la Maison d’enfants de la Sécurité, à Villeneuve-Loubet, on a amené à grand spectacle un car bondé portant la banderole : « Les petits acteurs de L’Ecole Buisonnière ».
 
Or, ce car contenait peut-être bien deux ou trois acteurs. Les autres n’étaient que les figurants d’une mascarade qui disqualifie ceux qui l’ont montée. Car, le même jour, les quatorze acteurs de l'Ecole Freinet s’en allaient par le car voir jouer leur film, en payant - eux, qui n’ont pas encore touché un centime de rémunération. (Qu’en pense Bernard Blier, délégué des Acteurs ?)
 
Et notre ami Camatte, de Nice, qui avait apporté le concours gratuit de ses petits chanteurs, s’étonnait de même qu’on n’ait pas même offert une place à tarif réduit aux enfants qui avaient, avec tant de cœur (voir La Gerbe) apporté leur collaboration désintéressée.
 
La Société des Parents et Amis de l’Ecole Freinet, à qui nous avons cédé tous nos droits, saura les défendre, mais nous devons, nous, dévoiler des procédés qui sont peut-être de mise dans certains milieux de cinéma, mais que nous ne tolérerons jamais pour ce qui nous concerne. Nous n’acceptons pas que, pour des fins d’intérêt personnel, on exploite les enfants, à propos surtout d’une oeuvre qui porte au monde le message de libération.
 
C. F.