J’enseigne à Silfiac, dans le nord du Morbihan. J’ai une classe enfantine. Quelques mois avant la rentrée de septembre, j’ai la chance de pouvoir découvrir, dans le cadre d’un festival Déviation, la cascade réalisée par Daniel Buren dans le jardin privé de Jean Schalit. L’école est à trente minutes de cette œuvre. Une aubaine. Nous nous y rendons donc à la fin du mois de septembre.

Je prends soin de leur montrer au préalable des œuvres de Buren et met l’accent sur les rayures… Mais une fois sur place, l’œuvre se fond complètement dans le paysage si bien que le regard des enfants se porte sur le jardin. De retour en classe, ils évoquent les arbres, les buissons taillés, les fontaines et l’eau de la cascade. Nous travaillerons donc sur le thème du jardin.

Octobre

L’association morbihannaise L’art dans les chapelles propose de mettre à disposition des écoles des estampes ou œuvres d’artistes qui ont exposé à l’une des éditions du festival. Je la contacte et cherche avec la médiatrice une œuvre évoquant le jardin…

Novembre

Elle nous l’apporte en classe. Patrick Condouret, l’artiste a réalisé sur tissu un « jardin » très particulier. Les enfants y voient des passerelles, des points roses, une toile d’araignée argentée, des imprimés bleus et blancs dans lesquels ils distinguent des feuilles.

Nous évoquons avec eux ce que l’on peut trouver dans un jardin : arbres, fleurs, puits, fontaines, cabanes, balançoires, oiseaux…
La médiatrice leur propose de dessiner aux pastels, individuellement, leur jardin imaginaire en insistant sur la couleur vive que les pastels donnent au dessin.

Pour un temps, nous mettons de côté le jardin de Patrick Condouret. Cependant, nous gardons le jardin comme fil conducteur et faisons une sortie land art. A ma demande, les enfants, seuls ou à deux, réalisent des jardins à partir de matériaux naturels. Je place une feuille blanche sous leurs travaux pour faire ressortir l’agencement de leurs trésors.

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