la coopération, coopérer, 1
Sur un post-it, il est proposé à chaque participant de noter sa représentation de la coopération.
Aide, partage, respect, confiance, ensemble, partage, émulation, travailler, vivre ensemble...
Des mots qui nous ont parfois surpris : émulation, à dissocier de compétition.
F : se demande comment apporter la coopération sur l'écrit, pour faire un journal de classe sans que ce soit une agrégation des connaissances, des écrits des enfants. Il y a des enfants qui ont écrit tout seuls, d'autres par deux. Elle a retravaillé un texte en groupe. Elle aimerait aller plus loin.
B : A quoi sert le journal dans ta classe ?
F : Il y a tout ce que les enfants ont voulu mettre. Chaque enfant en a eu un exemplaire, plus un exemplaire par classe. Il n'y a qu'un ordinateur dans l'école. C'est elle qui a tapé la plupart des textes et les enfants les ont montés.
H : Un enfant qui choisit de faire un texte seul, la coopération se retrouve aussi au moment de la distribution du journal, où les copains découvrent ce qui a été écrit par chacun, quelles que soient ses capacités.
B : dans sa classe multi-niveaux, ils faisaient un journal qui était entièrement fait par eux. La maquette faite avec la première classe est restée sur l'ordinateur pour les numéros suivants. Toute la mise en page était faite par les enfants. Elle avait des ordinateurs sur la classe. Ils étaient deux à travailler sur le journal pendant tous les temps de TI. Ce n'était pas forcément l'auteur qui tapait tout son texte. Ils s'organisaient entre eux pour les polices, les couleurs, les mises en page. C'était leur œuvre de A à Z, elle n'intervenait que quand ils avaient besoin d'aide technique.
No : à propos du travail de groupe pour les faire travailler sur un même sujet, comment gérer le niveau sonore, faut-il des groupes hétérogènes ou homogènes ?
H : cette année, les enfants qui bossent font du bruit, souvent, quand ils sont silencieux ils ne travaillent pas.
S : quand je parle fort, ils parlent fort aussi.
H leur dit « Comme au restaurant ».
NB : si on lève la main c'est qu'on demande le silence, les autres lèvent la main aussi.
H : a un bâton de pluie que les enfants agitent quand ils sont gênés : au départ, ils en abusent, puis ça se régulent.
S : ça peut émerger au conseil.
L a un élève dominant qui écrase les autres, décide pour les autres. Comment faire pour travailler à ce moment-là en coopération ?
Cé a le même cas avec quelques enfants soumis, qui attendent son aval, en admiration.
L : certains en ont peur.
Cé a un contrat particulier avec lui : il est exclu du groupe s'il s'impose, s'il ne respecte pas la règle du groupe.
S : à propos de l'homogénéité ou hétérogénéité, ça dépend de ce que tu fais, s'il y a besoin d'émulation ou de possibilité de prendre la parole.
J : pas de coopération dans sa classe. À la rentrée, elle va mettre en place des jeux coopératifs : nœud gordien, parachute, jeu des crayons, se laisser rattraper par les autres...
B : En Histoire, tu peux les faire travailler par groupes sur des choses différentes, avec présentation au reste de la classe.
H : seulement en observant, on apprend aussi. Voir les travaux d'un chercheur italien...
C : les connexions créées en regardant un musicien jouer de manière active permet de recréer ce qui a été vu.
B leur demandait un petit résumé de chaque présentation sur un même thème, ils étaient tous collés comme trace écrite commune.
F : recherchent-ils leurs propres documents ou leur en proposes-tu ?
Cé : sur Internet il y a trop de choses, alors elle a fini par leur donner des documents, elle ne les a pas trouvés investis.
H en début d'année avait trouvé un document sur « comment chercher des informations » et ils y ont travaillé sur une séance, ça n'a pas marché tout de suite avec tous, mais dernièrement, il a fait un apport au début sur la Renaissance puis ils ont choisi un thème, sont allés chercher dans les documents sans commencer par écrire.
S : l'après-midi, n'a que des CM1 avec qui elle a fait des exposés. Elle leur a donné une méthodologie, leur a proposé de travailler avec des cartes mentales, comme une arborescence autour d'un mot. Au niveau de la trace écrite, elle le faisait au fur et à mesure. Elle a dans la classe un livre sur les personnages d'une époque, chacun a choisi un personnage, ils doivent faire leur carte mentale avant de présenter.
NB : logiciel gratuit Xmind pour mettre en page les cartes mentales.
H : l'enfant qui n'est pas choisi, qui ne choisit pas. À un moment, celui qui ne choisit pas, si on lui impose un sujet et un groupe, ça ne l'intéressera pas.
B : dans la BCD il y avait des ateliers (équipement des livres neufs, un groupe différent chaque semaine, avec Brigitte ; un groupe qui préparait un thème qu'on allait travailler en classe en faisant une pile de livres le concernant ; BCD CQFD, un logiciel)
NB : dans sa classe pour faire les groupes, des étudiantes STAPS ont fait un sociogramme avec en vert les enfants avec qui tu veux être, en rouge avec qui tu ne veux vraiment pas être. Aucun n'a été choisi par personne.
NP : Concernant les documents de recherches, avec l'abonnement à Btj, on a accès à Encycoop, qui est une bibliothèque en ligne reprenant toutes les Btj, BT, BT sonores, Grand J, qui sont des documents créés par des enfants, vérifiés à plusieurs reprises, avec pour les plus en difficulté dans chaque page une phrase de résumé. Dans la classe, nous commençons par chercher dans les encyclopédies de la classe, puis dans la BCD, ensuite sur Encycoop, si on ne trouve as sur Vikidia (équivalenet pour les enfants de Wikipedia) et si vraiment on ne trouve pas on cherche sur Internet, avec toutes les précautions (exemple : on a découvert des anciens requins inconnus, avec de magnifiques photos, avant de s'apercevoir que nous étions sur le site de starwars).
B : Fabriquer une Btj c'est un. La classe qui produit le travail élabore un questionnaire autour de ce qui leur pose problème.
H se demandait comment en avoir une bibliothèque de classe. Peut-on commander uniquement ds séries sur l'histoire ?
S : comment aider ceux qui n'ont pas fait de choix ? Leur proposer d'autres choix ; ils ne comprennent pas toujours ce qu'on leur demande, n'ont peut être pas l'habitude de faire des choix.
Coopérer dans le travail : elle part d'abord de ce qu'ils savent, la consigne est de ne pas répéter ce qui a été déjà dit. Ensuite on regroupe ce qui va ensemble, elle utilise sur Encycoop les fiches qui correspondent. À la rentrée ils vont construire une enquête.
Elle utilise pas mal les ressources de la bibliothèque municipale. Quand ils écrivent, certains utilisent la carte
NP : dans le cadre de la correspondance, certains enfants, par choix ou en raison de l'inverse proportion filles-garçons avec l'autre classe, n'ont pas de correspondant personnel. Ça n'empêche pas qu'ils participent pleinement à la correspondance, soit en écrivant la lettre de réponse commune, soit en préparant l'enveloppe, soit en envoyant des textes, parfois des créations..
F : problème pour la composition des groupes, car certains plus timides se retrouvent à ne pas choisir.
Ch : l'OCCE propose un outil : l'horloge des rendez-vous pour un prochain travail de groupe
NP : ça évite le syndrome de la princesse esseulée.
NB : maintenant les heures sont remplacées par les planètes (pour éviter la confusion avec les horaires véritables). Ils prennent l'habitue de choisir petit à petit (au mois de mars, ils le savent tous).
H : tire au hasard les étiquettes des prénoms pour constituer les groupes.
F : ce n'est pas qu'en sport qu'on peut avoir vécu le traumatisme de n'être jamais choisi.
Ch : on ne s'est pas trop demandé pourquoi il y a toujours les mêmes, comment faire pour que cela change.
H valorise volontairement le travail de ceux qui sont le plus en difficulté sans cacher leurs difficultés.
S : fin mars, va se poser le problème de la répartition dans les chambres pour la classe de découvertes. Une maman lui a dit que son enfant avait peur de se retrouver toute seule et que personne ne la veuille. Elle pense leur dire de s'arranger, si elles n'y arrivent pas c'est Sylvie qui prendra la décision.
Cé a eu le même souci : on avait discuté et décidé de ne laisser aucun camarade de côté.
Valorisation de ceux qui sont en difficulté : à court terme ça fonctionne bien, à long terme ça ne change pas son image de lui-même.
NB : il y a des enfants très gentils qui se coltinent toujours les pénibles. Il y a des fois où ils aimeraient un peu être tranquilles.
NP : les turbulents ensemble ça peut fonctionner, ça permet qu'ils se rendent compte et ça laisse les autres tranquilles.
L : les enfants se soutiennent dans la difficulté.
Ca : après une classe de découvertes les choses changent. Elle a demandé à chacun ce qu'ils pourraient améliorer pour que ça se passe mieux en classe. Ils ont modifié certaines règles.
Par rapport au regard du maître, on a tendance à être agacé par une attitude mais il faut que nous changions notre regard (cf Jacobson).
Ch : en être conscient est déjà important.
H : la réunion coopérative est un vrai espace où on discute des problèmes de la classe, on a travaillé dans la classe sur n'apporter à cette instance que ce qui la concerne. Ils ont travaillé sur la formulation car « s'il n'y a pas de solution, ce n'est pas un problème ». ça nous met vraiment dans notre position de maître dans le groupe.
S : quand ils proposent des punitions ?
H : l'an dernier c'est arrivé, et en les questionnant ils se rendent compte que ça ne marchait pas.
Cé : le groupe de l'horreur a permis aux autres de souffler. Elle a eu cette année la chance de travailler avec les deux membres du RASED, qui apportent un regard extérieur et positif, qui permet de changer le regard sur l'enfant.
Au niveau des sentiments, on replace sur soi l'expression de ce qu'on a à dire au conseil et ça fonctionne bien.
H : a travaillé avec le PRODAS (programme de développent affectif et social, qui vient d'un chercheur canadien), comment mettre en place des cercles de paroles, le loto des sentiments, avec un lexique qui s'enrichit au fur et mesure.