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oral, écrit et littérature

 

  • langage oral, écrit...

Marjolaine (ancienne professeur de Français dans le secondaire) anime l'atelier.

Marjolaine précise son expertise sur le travail des fiches de lecture et sur l'écriture de contes à plusieurs classes.

Partant de la constatation que faire lire un livre en entier à un élève de collège en difficulté était impossible, mais que pourtant, dans le programme, il faut lire 3 livres complets dans l'année, Marjolaine a décidé de les mettre en groupe, où tous n'ont pas besoin de faire un compte rendu écrit.

Elle a multiplié les supports pour rendre compte de la lecture : BD, affiche, etc.

 

Dans son questionnaire (fig. 1), il y a un travail sur le début du livre, même ceux en difficulté peuvent s'accrocher à ce premier chapitre (les personnages, les lieux etc.) Ça incite également d'aller lire la suite pour les autres.

 

Fiche de lecture

 

  1. Le 1er chapitre : quelles données apporte-t-il sur les lieux, le personnage principal, l’époque ? Quel est le premier élément d’action (élément perturbateur)

(réponses rédigées, centrées sur l’essentiel, avec des références précises au texte)

 

  1. Étude d’ensemble (à construire au fur et à mesure de la lecture)

  1. L’espace : dessinez une croquis des lieux ou une carte des déplacements

  2. Le personnage principal : comment est-il vu par lui-même et par chacun des autres personnages. Faire un relevé sous forme de tableau (chap/page – termes employés – qui le dit) et rédiger une synthèse

  3. L’action : faire un bref (2/3 phrases) résumé de chaque chapitre et, sous forme de tableau, montrer l’évolution du personnage principal

 

  1. Publicité

  1. Inventez une autre page de couverture

  2. Créez une BD qui traduise un moment du roman

  3. Rédigez un court texte qui donne envie de le lire

Fig. 1 la merveilleuse fiche de lecture de la merveilleuse Marjolaine

 

Il y a une deuxième partie sur la structure du livre et sur les personnages, leur évolution. Marjolaine s’intéressant à la spatialisation (avec des professeurs d'EPS), elle pense que l'élève comprendra mieux s'il a une meilleure compréhension de l'espace qui l'entoure, et sur l'espace du livre.

Ça peut consister à faire simplement l'espace de la maison, du jardin etc. Dans le « fantôme de Canterville », ça peut consister à dessiner la maison. Pour les 6ème, dans « le dernier chien » l'histoire d'un petit garçon échoué sur une île, ça consiste à faire le plan de cette ile.


Il y a un travail sur l'évolution du personnage, ce que les autres pensent de lui, le travail est très précis sur l'endroit où se trouve les mots etc. car il est important de donner ce poids émotionnels aux mots.


Au moment du travail en groupe, c'est sportif pour l'enseignant, car il doit se rendre entre les différents groupes, connaître les différentes œuvres si tous les groupes n'ont pas choisi les mêmes livres. Il y a ensuite un retour collectif où chaque groupe revient sur l’œuvre, en ayant fait un dossier qui consiste à présenter et « donner envie de lire le livre ».


Un débat passionné s'ensuit sur le fait de lire en classe quand on n'a pas de (séries de livres) : différentes ressources sont généreusement données par les copains présents : Lire c'est partir, les valises lecture fournies par l'OCCE, les concours de lecture etc.


Un débat suit : comment utiliser l'oral des élèves pour les faire évoluer dans leur pratique de la langue. On construit des phrases en utilisant une syntaxe correcte (chuis… j'm'ai….)

Le but est de faire de ces élèves des orateurs, faire un travail d'écoute pour trouver des formules qui permettrons d'utiliser un langage qui soit correct.

Il existe aussi le « quoi de neuf présentation » ou le but est de partager un objet, avec une présentation plus stéréotypé.


Comment utiliser le langage spontané de l'enfant pour « améliorer » sa langue ? Le statut de l'erreur est important : comment enrichir à l'oral sans bloquer l'enfant producteur de langage libre ?

Peut être en lui faisant écouter des exemples oraux euuuuuuuuuuuuuuuh de qualité, voilà… En fait…


Débat sur le langage oral et l'écrit : ce ne sont pas les mêmes. Les compétences mises en valeur sont différentes. Il faut que les choses soient mises en contexte pour qu'elles soient retenues.


On a une vision de l'oral (mais Léonard n'est pas d'accord et montre sa désapprobation de façon insistante) qui n'est pas bonne : il est souvent considéré comme inférieur à l'écrit : pourtant Corinne (en thèse de Linguistique) nous dit que les études montrent que lorsqu'on efface les « ratures du langage » de l'oral, on retombe sur un langage proche de celui qu'on aurait produit à l'écrit.


La multiplication des situations de communication, plutôt que « l'exercice », est importante : quand on doit s'exprimer de manière précise, il faut permettre des situations de prises de paroles.

 

  • Écriture de contes à plusieurs classes.

 

Marjolaine a eu un projet, dans un gros collège où beaucoup d'élèves venaient de classes uniques, avec les autres profs de français :

Écrire un conte avec 9 classes : les 7 classes de 6ème et deux classes de CM2.


Le but était que les Cm2 écrivent l'amorce du conte, puis le conte passait d'une 6ème à l'autre (4 pour un CM2, 3 pour l'autre) pour revenir au Cm2 du départ qui concluait le conte au bout de 2 boucles.

Dans sa classe, quand arrivait le travail de la classe précédente, il fallait que chacun (ou par groupe) écrive la suite. Puis on choisissait la suite qui plaisait le plus. On l'écrivait au tableau, puis on enrichissait le vocabulaire, les situations, les tournures de phrases (Marjolaine précise qu'un corpus de conte avaient été travaillés en parallèle). A l'arrivée, il y avait donc deux contes complets. Un énorme travail avait été accompli. Des tirages ont donc été faits pour chaque élève qui avait participé. Les profs ont travaillé plusieurs heures pour relier les livres. Tout le monde a été rassemblé, avec quelques parents, l'inspecteur, un journaliste. Une lecture a été faite à voix haute et chacun est reparti avec son conte.


Marjolaine note que les papiers allaient entre les classes de façon autogérée par les élèves.