Autonomie et singularité
Cette exposition est réalisée par des enfants à tous les stades de sa production. Ils ne sont pas seulement les auteurs des pièces montrées, ils participent aussi à leur sélection et leur accrochage. La division du travail entre artiste, curateur et régisseur est annulée.
Les codes de monstration inhérents au white cube1 sont remis en cause, renouvelés par la perception des enfants. Dans un accrochage classique, par exemple, le centre de l’œuvre doit se situer à 170 cm du sol et s'adresse de fait à un public adulte. Ici, des peintures sont à hauteur d'enfant, des photos à hauteur de géant, des peintures de format vertical utilisées comme cadre pour une photographie, etc.
Autre originalité : les six enfants présents recouvrent la totalité des murs de l'espace de dessins colorés, réalisés à la craie de sol, transformant toute la surface en espace pictural.
Des photographies d'archives , représentant majoritairement des créations dans leur contexte de production (sculptures que les enfants ont réalisées devant leurs immeubles, etc.) sont également affichées.
Il faut souligner l'autonomie quasi absolue des participants dans le montage de l'exposition, les trois permanents de l'association présents ne sont là que pour apporter une assistance technique. Il y a une grande coopération-entraide entre les enfants pour choisir et accrocher les créations, ce qui rend la présence des adultes presque facultative. D'ailleurs, pendant le vernissage, les enfants vont chercher les passants dans la rue pour les amener dans la galerie puis leur expliquer les objectifs de l'exposition et le sens de l'action de l’association.
Cette exposition est avant tout le reflet d'une expérience partagée.
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