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Le dia-portrait,
autoportrait et écriture de soi en regard d'autrui
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En français, mon projet est de poser davantage l’altérité au centre de l’activité créatrice de l’autoportrait
que je propose aux élèves en début d’année.
J’ai appelé ce travail, l’écriture d’un dia-portrait.
Di(a)signifie ce qui sépare en distinguant. C’est aussi une variante de deux.
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Le dia-portrait est donc un portrait de soi qui passe par l’autre et nous traverse. Je n’existe pas avant la rencontre de Tu. Je n’existe que dans la relation Je-Tu ; les êtres n’existent pas indépendamment les uns des autres. L’identité n’est pas essentielle ni première, elle est façonnée par les contingences des relations.
L’école dit d’un individu de 12, 13 ou 14 ans, qu’il veut être maçon, professeur-e, ingénieur-e, coiffeur-se, mécanicien-ne, etc. en faisant en sorte de lui suggérer ce qu’elle va nommer ensuite un désir, un choix personnel. Cette conception enferme dans un individualisme étroit dans la mesure où elle identifie l’élève à un métier, et – projet personnel aidant - elle fige bien l’identité à soi, immuable et permanente, conception scolastique et innéiste de l'être humain.
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L’école devrait plutôt enseigner à ces adolescents qu’ils appartiennent au monde, prennent des positions dans ce monde et que ces positions les fondent, par construction, en individu.Un travail sur l’autoportrait qui passe par le regard de l’autre peut permettre aux élèves de résister à l’assignation à résidence d’identité professionnelle que l’école leur impose sous couvert de projet personnel.
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Lorsque les élèves réalisent un autoportrait, il y aura toujours au moins deux confrontations avec les autres.
Moment initial : les élèves sont par deux et ils se posent mutuellement des questions sur leur enfance selon la règle suivante : une question de A /réponse de B qui pose à son tour une question à A / réponse de A qui etc.
Les questions sont libres, et les élèves savent dès le départ qu’il va s’agir d’écrire un portrait de soi, un autoportrait à partir des réponses données. La durée de la séance, cinquante cinq minutes, permet d’installer le dialogue entre les élèves sur une durée conséquente.
Questions et réponses sont notées par écrit. Pour rendre compte du dialogue initial, chaque élève met en forme une mise en page qu'il affinera après les apports des autres élèves. Il apprend à dire son texte devant un auditoire. Cette mise en voix peut être l'occasion d'une réécriture plus poétique.
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écriture, volumes
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