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Textes libres de congressistes...

 

Virginie, Catherine, Jean,...

 

Assise dans le bus (et maintenant dans le train !), je me suis fait la réflexion que le texte libre, après tout, ce n'est pas que pour les enfants et que ce congrès m'a donné envie d'en écrire un !

J'avais envie de partager avec vous ces quelques pensées ou plutôt ces émotions qui me gagnent sur le chemin du retour.

Je suis à la fois heureuse d'avoir partagé ces moments avec vous : moments de bonheur, de colère ou de tristesse parfois et triste de vous avoir quittés.
J'aurais aimé discuter avec encore plus de monde, assister à plus d'ateliers.
Mais toute bonne chose a une fin et pour pouvoir se retrouver, il faut savoir se quitter !
Je ressens soudain un grand vide.
Ces derniers jours ont été tellement riches en partages, en émotions.
C'était mon premier congrès et je trouve que ce fut une belle réussite.
Je suis reboostée pour l'année !

Voilà, je voulais juste vous faire partager mon ressenti pour que, comme disait Bernard Montaclair lors de son intervention, on ne feuillette pas que les pages de l'intellect mais qu'on ouvre aussi celles de l'affectif.

Virginie Fessard, du 14.


Je rentre le cœur et la tête emplis de pépites humaines : revoir des visages, raconter quelques bribes de son vécu, partager des idées, mutualiser des expériences, élaborer des projets, refaire le monde, déguster un verre de vin provençal avec des anciens et nouveaux amis de France, de Suisse, de Belgique, de Chine, d’Allemagne, du Pérou, du Bénin...
Sans oublier l'activité militante pédagogique : animer des ateliers, intervenir en plénière, présenter son livre, accueillir un journaliste – et pas n’importe lequel, Luc Cédelle du Monde –, partager ses vécus pédagogiques, les expliciter aux plus jeunes, et il faut dire, ils étaient très nombreux !
Ce n’était pas mon premier congrès, certes, mais c’est toujours un peu le premier, un peu comme la rentrée des classes… qui nous met en situation de démarrage chaque année. Celui qui est à l’origine de mon parcours, c’est le centenaire de la naissance de Célestin Freinet, à Valbonne en 1996 – et hasard de l’histoire, en 2005, je serai de nouveau dans les mêmes lieux, mais en tant que présidente de l’ICEM. Et depuis, j’ai toujours été congressiste.

Mais tout a changé depuis le congrès de 2002 à Bordeaux : l’investissement dans le mouvement Freinet au niveau national. Depuis, les congrès n’ont plus été les mêmes, l’activité militante ne permettant pas la flânerie intellectuelle qu’on choisit au rythme des ateliers. Réunions, présence au stand des publications… ne la permettaient plus.

Cette année, j’ai retrouvé ce voyage pédagogique au sein d’un congrès, je ne suis plus au CA – même si j’y suis associée en tant que chargée de mission « relations extérieures et partenariats » –, plus de stand à tenir, les secrétaires de l’ICEM étaient présentes et Le Nouvel Éducateur était en de très bonnes mains.
J’ai pu m’investir totalement pour le secteur Droits de l’enfant avec Jean le Gal, chercheur et militant de la participation démocratique des enfants dans l’animation de trois ateliers et une intervention à la plénière dans le grand amphi.

Et la cerise sur le gâteau, un moment « rencontre avec… » pour présenter mon petit livre Entrer en pédagogie Freinet. Un instant que je n’oublierai jamais, une grande émotion, un ressenti de bienveillance si rassurant de la part des nombreux présents. Volontairement, je n’avais pas préparé de papier, pour laisser ma parole se nourrir de l’atmosphère – un défi pour moi qui ai toujours la peur de l’oral –, je n’ai pas vu le temps passer… et les questions ont renforcé la visée de cet ouvrage : aider pour oser.

Une réussite qui m’a réjouie, c’est la présence de toutes les générations : des anciens compagnons de Freinet aux jeunes enseignants qui entrent dans le métier !

Un seul regret : ne pas avoir participé aux soirées. L’éloignement du lieu d’hébergement et la fatigue qu’elle a engendrée chez moi le premier soir m’ont découragée.

Heureuse d’avoir participé à cette nouvelle rencontre. Revivifiée pour repartir dans mes activités militantes et porter la pédagogie Freinet partout où je suis.

Un très, très grand merci à tous les organisateurs et organisatrices dont l’accueil, la patience, le sourire ont pu permettre de se sentir bien.

En attendant le prochain congrès, bonne rentrée qu’elle soit scolaire ou autre !

Catherine Chabrun.


La peinture occupe une place centrale dans ma classe parce qu'en maternelle et davantage en élémentaire, cette activité est marginale.
Et quand les élèves ont accès à un pinceau, c'est souvent d'une manière bien restrictive.
Dès la petite section, ils n'ont pas la liberté d'explorer.
Ils sont contraints de faire des exercices soit par gestes (peindre verticalement, horizontalement, par touche) soit par les couleurs.
Les maîtres croient enseigner les couleurs en les isolant. Ils imposent une période du bleu, une période du rouge, etc.
C'est d'une extrême pauvreté et d'une profonde tristesse.
C'est un enseignement sans nuance.
Que devient le bleu cyan, s'il touche le magenta ?
Le petit de trois ans ne l'apprendra pas, d'ailleurs, il s'en moque.
A quoi servent les séquences ficelées par un bel arsenal d'objectifs ?
A occuper le temps et à soumettre les enfants.
C'est un dressage d'une brutale violence psychologique. Non seulement l'enfant n'apprend rien, mais en plus, il est aliéné, il est empêché de penser parce que son esprit est parasité par les injonctions du maître.
La peinture traditionnelle est mal pensée.
Nombre de classes primaires affichent des aquarelles 21x29,7 invisibles à quelques mètres, quand elles ne sont pas noyées dans une série militairement identiques.
Toutes pareilles, lieux commun de perspectives, de paysages bucoliques ou de maisons tracées à la règle.
Le contraire de la création.
Le contraire de l'art.
Le contraire de l'appropriation du langage pictural comme outil de compréhension, de communication avec le monde, les autres et soi-même.
En accordant une place centrale à la peinture en PS-MS, je fais acte de résistance.
J'accorde à ce langage une importance d'autant plus grande que je sais que dans leur scolarité, mes élèves auront rarement l'occasion de s'y adonner.
Résister, c'est analyser le réel et s'attaquer à ses défaillances, à ses vices de forme, pour entamer, dès à présent, une transformation, une métamorphose de cette réalité.
Je n'agis pas par esprit de contradiction.
Je m'engage pour une cause juste, une cause noble.
J'ai appris avec Elise Freinet, avec Paul Le bohec, l'importance de l'expression libre pour s'émanciper de ses conditionnements psychologiques et culturels et pour s'émanciper de sa condition sociale.
Les pauvres ne peignent pas, ne s'intéressent pas à la peinture sauf s'ils sont fous.
Mais je n'ai pas choisi de résister, je suis incapable de faire autrement.

Jean Astier.


Un retour dans le temps ordinaire après ces moments 'hors du temps'' que sont ces grands moments partagés comme le congrès.
Un temps fort que j'ai beaucoup apprécié de pouvoir retrouver.

Après les applaudissements du samedi matin à tous les organisateurs et bénévoles, j'en rajoute une couche, bravo et merci à tous ceux qui se  sont démenés pour la réussite de cet événement, respiration du mouvement.
Une dernière soirée particulièrement qui a rempli ses promesses, nous étions plusieurs centaines entraînés dans de folles bourrées (en fait une seule mais je ne sais pourquoi le mot me semble bien traduire l'aspect festif), le bougre de diable à l'accordéon avait comme un don.
Un retour samedi qui dut être difficile à certains, j'ai eu alors une pensée pour tous ceux qui affrontèrent la longue route du retour.
Une pensée aussi pour ceux qui n'ont pu venir au dernier moment et qui auraient beaucoup apprécié d'être parmi nous. (Bernard, Yseult, et tant d'autres camarades)
Et maintenant il est temps de se préparer pour la rentrée, bon courage à tous.

Bruno Andrieux.