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 Alerte 4

 

Je déclare l’état d’urgence dans l’enseignement. Une première série de mesures entrera en vigueur dès le mois prochain :


500 millions d’euros seront débloqués dans la semaine pour lutter contre le terrorisme intérieur, propre au monde enseignant.

Cette somme sera affectée à la mise à disposition d’enseignants dans (et non devant) les écoles (un dans celles de moins de 100 élèves, 2 dans celles de 100 à 300 élèves, 3 dans celles de 300 à 800 élèves et quatre au-delà). Néanmoins, ces enseignants seront armés comme il se doit d’une caisse de romans et auront comme mission de réintéresser les élèves à la littérature, de leur ouvrir l’esprit en leur proposant du cinéma autre que celui auquel on les condamne, de les éduquer à un usage raisonnable du téléphone et d’internet.


Un membre d’un des mouvements pédagogiques belges connus pour la promotion qu’ils font depuis de nombreuses années (et parfois depuis plus de 75 ans) pour une école différente (Aped, Cgé, Éducation populaire, Gben) sera mis à disposition de chaque école. Sa mission consistera à rééduquer en formation intensive les enseignants encore récalcitrants à l’utilisation d’une pédagogie active, ouverte sur l’extérieur et respectueuse des Droits de l’enfant.


La mise à niveau de tous les enseignants obligés désormais d’utiliser une orthographe modernisée, c’est-à-dire débarrassée des aberrations diverses qu’elle véhicule et des scories qu’elle accumule depuis des siècles. Enfin délivrés de nombreuses heures de correction infructueuse, les enseignants pourront enfin consacrer du temps à la poésie et au développement de l’imagination de leurs élèves.


L’abandon du système des cotations chiffrées et des examens (internes comme externes) et leur remplacement par une évaluation personnalisée et régulière, interactive, de tous les élèves et ce, en langage simple, clair, compréhensible aussi bien par les élèves que par les parents.


La mise en place dans chaque école d’un conseil directorial rassemblant tous les enseignants, conseil chargé de diriger l’école.


Comme il a été impossible de mettre d’accord sur ces mesures les gouvernements régionaux et l’État fédéral et vu l’urgence, l’OCAME (Organe de coordination pour l’analyse de la menace éducative)(1) m’a confié le soin et la charge de mettre en œuvre ces dispositions. J’espère que je pourrai être digne de sa confiance et je sollicite très humblement votre collaboration pour ce faire, car la tâche sera dure. J’ai conscience que ces mesures peuvent paraitre à certains comme autoritaires, si pas dictatoriales. Ces décisions auront au moins le mérite d’être claires et transparentes alors que nous vivons, sans toujours nous en rendre compte, sous la dictature et la pression du monde des entreprises, de la compétition et de la croissance à tout prix.

Ces mesures s’avèrent nécessaires afin que nos enfants imaginent et mettent en chantier un monde meilleur. Après des décennies de formations diverses, des monceaux d’articles et de livres, des conférences, des congrès, des colloques, on ne peut que constater que l’enseignement reste globalement conservateur. La seule solution a été de décréter l’état d’urgence et d’imposer des mesures de redressement, mesures qui jusqu’ici avaient été seulement proposées aux enseignants et aux politiques sans qu’une écoute suffisamment attentive n’ait été obtenue pour leur mise en œuvre. D'autres mesures seront sans doute nécessaires, je vous tiendrai au courant.

Enhry Draliton, ministre plénipotentiaire de l'enseignement et de l'éducation

 

(1) références belges