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Rideaux de magasins

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 Rideaux de magasins, suite

Les maquettes

Dans chaque classe, nous listons ce qu'il est possible de faire. Le magasin concerné s'appelle « Ô goûts du monde ». J'ai, au préalable, pris quelques photos de l'extérieur et de l'intérieur de la boutique. Les idées, pour l'essentiel, sont plutôt illustratives ou veulent symboliser l'idée du voyage, de la rencontre, de la diversité. Très peu d'élèves semblent motivés par des jeux plastiques d'évocation. Quelques-uns ignorent les contraintes, notamment le fait que le rideau soit fortement ondulé et qu'une peinture au pinceau serait préférable à une peinture à la bombe.

 

Sophie, 6e

 

Erwan, 5e

 

Swan, 6e

 

Lyne, 3e

Mayleen, 5e

Les semaines qui suivent ont montré qu'il est difficile de s'en tenir à un projet, beaucoup n'arrivent même pas à la maquette. Quelques dessins préparatoires sont soumis au commerçant : c'est celui de Mayleen qui est choisi pour son humour et pour son aspect symbolique et facile à appréhender (jeux de mots comme Paul Éluard ou Magritte).

La réalisation

 

Dans un premier temps, Mayleen doit refaire le dessin en ne gardant que les contours de manière à pouvoir le projeter dans l'obscurité et faire plus facilement l'agrandissement.
Ensuite, elle doit demander à des camarades lesquels accepteraient de venir l'aider un week-end à la réalisation, plusieurs se proposent.

La projection est faite un samedi soir avec un vidéo projecteur du collège, la peinture lors des deux matinées suivantes.

 

  

 

Conclusion :

Le danger qui guette l'expression libre si elle est pensée comme "libre, libre", c'est le sentiment de toute puissance, de non limite. Et plus dure est ensuite la chute lorsque le cocon de la classe saute et se heurte à la puissance de vie des autres.

Pour éviter cela, la pédagogie Freinet a mis en place, en accord avec d'autres pédagogies nouvelles, la classe coopérative d'une part qui tempère les ardeurs, recadre certains projets, propose parfois des ajustements, des réorientations qui sont autant de moyens nécessaires à l'élaboration des œuvres et à leur entrée dans le collectif.

Le maître doit par ailleurs veiller à ce que la classe ne soit pas un sanctuaire dans le sens strict du terme c'est-à-dire qu'il doit mettre en place la correspondance pour dialoguer avec d'autres élèves, le journal pour communiquer entre pairs et avec les parents. J'ai en même temps institutionnalisé l'exposition dans la classe, dans le collège et même trois fois par an dans une galerie en ville.


Ce travail sur des rideaux de magasins montre qu'il est profitable de se confronter aussi à des "commandes". Elles ont plus de sens que les concours scolaires, la "demande" ou "l'injonction" tels qu'on les pratique dans une classe traditionnelle même si toutes ces situations ont en commun les principes de se plier à l'exigence d'un autre, de travailler en relation avec des contenus extérieurs à ceux de la seule nécessité intérieure, d'être mis en "concurrence" avec d'autres projets.

Cette expérience, comme celle des flash codes dans le collège, permet elle aussi à l'élève d'intervenir de manière positive dans son lieu de vie, ce qui est irremplaçable pour y être reconnu à part entière..

 

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