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Universités populaires du théâtre, cahier n° 3
Éditorial de Jean-Claude Idée
Créées en 2012, les Universités Populaires du Théâtre sont animées par le désir d’ouvrir la culture à tous, ressentant la nécessité urgente de dialoguer avec le public et de réfléchir ensemble sur notre société, pour « rendre la Raison populaire », selon la formule de Diderot. Ce projet est mené par le biais d’une forme de théâtre un peu particulière, en trois temps : la soirée commence par une courte entrée en matière pour situer les enjeux, ensuite une pièce est représentée sous la forme de spectacle ou de lecture-spectacle, enfin vient le débat, en présence de l’auteur ou d’un spécialiste, et la parole est donnée au public, afin de partager les impressions, les interrogations, les témoignages et les connaissances. Cette formule a rencontré, dès ses premières heures, un grand succès.
Les UPT abordent leur quatrième année d’existence, au cours de laquelle elles dépasseront les 40 000 spectateurs. Elles sont à présent établies sur trois pôles : Bruxelles, Paris, Avignon et actives sur beaucoup d’autres : Saint-Étienne, Versailles, Liège entre autres.
Elles publient aujourd’hui leur troisième cahier. Sorte de revues pédagogiques, ces cahiers proposent des dossiers consacrés à des hommes exemplaires.
Le premier fut consacré à Montaigne et La Boétie, le deuxième à Jean Jaurès. Le troisième ouvre ses portes à la figure emblématique de l’instituteur pédagogue révolutionnaire, Célestin Freinet.
Longtemps j’ai enseigné l’art dramatique dans une Académie à des élèves de 8 à 12 ans, avant de l’enseigner à de jeunes adultes aspirants professionnels au Conservatoire de Bruxelles. J’avais comme tout le monde vaguement entendu parler de la pédagogie Freinet innovante et libertaire pour les élèves de primaire, mais sans plus. Je ne me suis penché que récemment sur la vie de Célestin Freinet à l’occasion de l’inscription d’une de mes filles à De l’autre côté de l’école, école secondaire à pédagogie Freinet qui a ouvert ses portes à Auderghem, en région bruxelloise en 2014.
Au fil de mes lectures, je suis allé de découverte en découverte, de surprise en surprise avec un enthousiasme croissant et un fort effet de reconnaissance. Ce fut pour moi l’occasion de faire le bilan d’une quarantaine d’années d’enseignement et de constater que mon expérience pédagogique m’avait amené à partager la plupart des convictions de Célestin Freinet.
Comme Monsieur Jourdain pour la prose, je faisais donc depuis longtemps de la pédagogie Freinet sans le savoir.
Je crois à présent que ses propositions, encore insuffisamment reconnues et appliquées, méritent d’être rappelées et répandues, car elles sont l’une des clefs de l’avenir. Dans l’obscurité chaotique que nous traversons, chacun reconnaît enfin que l’enseignement et la culture sont des voies essentielles pour retrouver la lumière, pour pacifier et harmoniser nos sociétés.
Citons Saint-Exupéry dans Lettre à un otage.
« Il est aisé de façonner des hommes aveugles qui obéissent sans protester aux ordres et à la loi d’un dieu ou d’un maître. Il faut, au contraire, éduquer les hommes pour les rendre maître d’eux-mêmes car cela seul peut les délivrer, mais c’est autrement difficile. »
Décembre 2015
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Pour se procurer le cahier : SAMSA Editions - Célestin Freinet
Pour consulter le site : Des Universités populaires du théâtre
Le Manifeste pour une université du théâtre :
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