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CR du Chantier de Pédagogie Sociale du 21/02/2016 au château de Buno

 Compte rendu du Chantier du 21 Février 2016, au château de Buno
 

Même si notre chantier a été fortement mis sous influence de l'événement AVEN SAVORE/ Kesaj Tchavé et qu'il a été assez inhabituel, il paraît utile de faire un compte rendu.

Nous étions peu nombreux, membres habituels du Chantier: Hélène , Laurent, Abdel, Tito, Victoria , Gabriel.

Mais nous avions des invités:

  • Vincent de Lire C Partir
  • Elisabeth de l'ASFR
  • Ivan des Kesaj Tchave
  • Jenny , Pierre et Yohan des YEPCE

 
Voici ce dont nous avons parlé:

Présentation des YEPCE; rencontre avec les Kesaj, actions, projets
La semaine d'action à Angers (du 29 juin au 02 Juillet) sera un vrai temps fort où nous pouvons nous associer tous autour d'une résidence, de rencontres , d'une conférence, de représentation pour le groupe Kesaj+ Aven Savore. Intermèdes essaiera d'y venir avec du monde.

Présentation du travail des Kesaj, du lycée; état des difficultés actuelles. Difficultés de reconnaissance "académique"

De là ont découlé quelques discussions sur des problématiques transversales dans nos actions:
- Ce qui compte c'est de travailler d'abord le groupe, la communauté.
- L'habituelle accusation que notre travail renforcerait les ghettos, de faire "du communautarisme", alors que nous construisons justement les identités nécessaires à toute vie en commun et que nous sommes victimes de discriminations au même titre que nos publics.
- Non reconnaissance des collectivités et institutions proches; reconnaissance des plus lointaines. Impression de paradoxe.
- La Pédagogie sociale, ça commence quand on entreprend à travailler avec des gens qui n'ont plus rien à perdre et qu'on ne peut obliger à rien

Mais :
- Nous représentons tout de même un espoir, une possibilité de faire encore société , dans un environnement incertain
- les institutions les plus classiques sont encore plus en difficulté

Nous avons évoqué l'idée de poursuivre les échanges Kesaj/ France, avec une sorte d'Erasmus Pédagogie sociale"

Nous n'avons pas eu l'occasion de parler  de la recherche action dans ce contexte et actualité.

Notre prochain chantier sera le 10 Avril , sans doute à Lyon (à confirmer)

 

Danser avec Ivan et les Kesaj Tchave.

Le week-end dernier les Kesaj Tchave étaient au château de Buno pour une initiative commune avec les Robinson.

Si j'ai bien compris les Kesaj Tchave sont une troupe de danse et chant tzigane de Slovaquie. Ils sont en partenariat depuis quelque temps avec les Robinson et ils ont le projet de créer une troupe mixte Kesaj-Robinson et de produire avec cette nouvelle troupe un spectacle en France.

Dimanche je me suis rendu à Buno pour participer à la réunion du chantier de pédagogie sociale et on m'a proposé d'assister dans l'après-midi à une répétition de cette troupe qui commençait à exister depuis la veille. J'ai accepté.

Dans un langage traditionnel on dirait qu'Ivan est le directeur de la troupe. Dans les faits en le voyant agir et interagir je l'appellerais plutôt un animateur et un entraîneur : animateur parce qu'il éveille l'âme collective du groupe et entraîneur parce que, avec sa fougue, il entraîne l'énergie de chacun et de tous.

D'abord il met de la musique et les gens commencent à bouger, à danser : les Kesaj, les Robinson, les spectateurs. Une ambiance se crée : un milieu commence à vivre. Puis Ivan se met à jouer d'une sorte de balalaïka, il appelle les siens et les autres et à partir de ce moment-là tout se passe par la musique et par l'index droit d'Ivan. Les danseurs trouvent leur place, chacun la sienne. Les anciens aident les nouveaux à trouver leur place : le gens se poussent, se déplacent, s'organisent, bougent, dansent et chantent. L'ensemble n'est pas ''irréprochable'', il est tous simplement vivant et harmonieux. Ivan chante, joue et regarde : il voit l'ensemble et chacun et avec son doigt montre à chacun la place qu'il va prendre dans la chorégraphie.

Il existe l'expression obéir au doigt et à l’œil. Dans le cas d'Ivan et des Kesaj c'est un peu l'opposé : l’œil voit l'évolution du groupe et imagine la place de chacun, le doigt invite, autorise chacun à prendre sa place, les anciens comprennent et aident les nouveaux à le faire. J'ai vu l’enchaînement autorité, autoriser, être auteur se mettre en place tout naturellement.

Bien sûr Ivan est un homme : il arrive qu'il se trompe dans ses intuitions. Cela peut créer des frustrations, des ressentiments. Ou bien tout simplement le groupe ou les danseur font autre chose et la vie continue.

Au fur et à mesure les danseurs entraînent les spectateurs dans le vortex.
Je pensais d'assister à une répétition et en fait j'ai participé à la création d'un spectacle et c'était magique. J'étais spectateur, je suis devenu acteur et puis auteur d'une création collective.
Tito

 

Notre prochain chantier sera le 10 Avril , sans doute à Lyon (à confirmer)