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La parenté des groupes de recherche-action et des techniques Freinet

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Janvier 1977


Revue trimestrielle du Centre de Recherches et d’Echanges Universitaires techniques Freinet n°3

Juin 77 édité par la CEL à Cannes
 
 
Henri Desroche
 
N.D.R. L. : Henri Desroche, Directeur de recherche à l'Ecole des Hautes Ecoles en Sciences Sociales et Directeur du Collège Coopératif, a pris contact avec 1''I.C.E.M.-C.E.L. en novembre 1976, et a accepté de faire partie du Comité de rédaction du C.R.E.U. L'article qu'il présente ici est le résultat de son travail pour faire démarrer à Aix-en-Provence, Nice et Cannes un Collège Coopératif du Sud-Est, dont les recherches-actions peuvent être organiquement reliées aux efforts de l'I.C.E.M. et des groupes départementaux du mouve­ment Freinet.
 
I -Pour un programme-pilote de recherche-action sur expérience professionnelle vécue.
Sous des noms divers (recherche-action, recherche permanente, recherche participative) une expérience se pour­suit spontanément depuis trois ans et occupe d'ores et déjà un créneau inédit dans le champ d'une formation professionnelle continue. Cette expérience a été initiée par le Collège Coopératif (Paris) et se diffuse actuelle­ment tant en régions françaises qu'en certains pays francophones.
Son hypothèse est d'obtenir une formation générale de recyclage et de perfectionnement, d'une part en s'adressant à des professionnels disposant d'une large expérience vécue, et d'autre part en leur proposant non pas un enseignement à consommer mais une recherche à produire, recherche choisie et équipée à partir du potentiel constitué précisément, et en entrée de jeu, par chaque expérience vécue. Ce type de parcours a déjà été commenté dans un opuscule ( 1 ). Un autre opuscule -en cours de rédaction (2) commentera métho­dologie et stratégie des groupes ad hoc suscités pour regrouper et soutenir de tels participants.
La méthodologie de cette opération s'apparente à celle des pédagogies Freinet (telles qu'elles ont été testées pour les enfants du primaire ou du secondaire) , mais en les réinterprétant et en les projetant pour un cercle d'adultes sollicités pour un parcours pédagogique au niveau de l'enseignement supérieur ou/et de la recherche (en fait, diplôme E.H.E.S.S., maîtrises professionnelles, D.E.S.S. ou D.E.A., voire thèses de 3e cycle). Quant à la stratégie elle ne postule, sur ce plan du travail mental, pas autre chose que la voie déjà frayée -pour le travail rural -par la constitution de coopératives d'utilisation en commun soit d'un matériel (Cuma), soit d'un personnel (Ceta). A partir des projets personnalisés de ses membres, le groupe se constitue en effet comme une association coopérative volontaire d'hommes d'action qui se veulent, pour un temps au moins, hommes de réflexion, d'études et de recherches. Le groupe, une fois ainsi suscité à partir d'une session de décollage, trace et gère son propre programme d'échanges et de rencontres moyennant l'assistance d'une poly­clinique de consultants retenus parmi les spécialistes ou/et universitaires, volontaires eux-mêmes pour cette maïeutique et ce compagnonnage.
L'expérience a commencé en France où plusieurs groupes régionaux ou sectoriels se laissent actuellement repérer :
1. Toulouse -auprès de 1’I..P .S. T .(donc d'un organisme interuniversitaire) .
2. Bordeaux -autour d'une formation continue de conseillers d'éducation .
3. Périgueux -auprès d'un I.U. T .expérimental ;
4. Lyon. auprès d'un Institut d'études politiques et d'une Ecole régionale d'agriculture .
5. Nancy -avec l'appui d'un professeur de l'Université (H. Matzfeld) spécialiste de la Sécurité Sociale ;
6. Mulhouse -auprès d'une mission de formation continue ;
7. Aix-en.Provence -à mi-chemin d'une Faculté d'Economie et du B.M.P. (Bureau méditerranéen de planification) ;
8. Nice -avec l’appui d'un professeur de l'Enseignement supérieur (M. Launay) et l'audience de l'Institut Freinet (P. Rauscher) sous la forme d'un GRAIN (Groupe de Recherche-Action Intercoopératif de Nice) intégrant des projets personnels à dominante culturelle et coopérative.
9. Inter-régional -auprès des Maisons familiales d'apprentissage rural, et moyennant un groupe-pilote de 22 participants animé par un professeur en Sciences de l'Education à l'Université de Clermont-Ferrand (G. Ler­bet).
Ces groupes se composent de six à vingt membres. Leurs programmes diffèrent de groupe à groupe selon la composition du groupe. Certains sont plus anciens (deux ans), d'autres plus récents et donc leurs parcours sont inégalement avancés. D'autres groupes sectoriels sont en création: deux groupes bancaires référés aux I.F.S.P. (Institutions financières à statut particulier traités par l'Institut Droit et Société) ; un groupe concer­né par la pratique d'une réforme de l'entreprise... Jusqu'alors ces quelques douze groupes ont fonctionné es­sentiellement sur une base de volontariat: d'où certaines faiblesses dues à des défauts d'accompagnement. D'où également la nécessité de soutenir un tel accompagnement pour que l'expérience puisse émerger de sa phase spontanée pour accéder à un régime de croisière. On peut d'ailleurs, d'ores et déjà, augurer que ce régime de croisière s'étendra rapidement et du fait d'une réaction en chaîne, tant l'offre intensive ainsi consti­tuée est certaine de rencontrer une demande particulièrement extensive.
C'est ce qui se remarque dans les trois cas où la même expérience a été tentée dans trois pays francophones, Algérie, Maroc, Québec.
En Algérie sur la base de deux groupes-pilotes, création (en cours) d'un C.C.E.R.E.P.P. (Centre coopératif d'études et de recherches en éducation et promotion permanente). Cette expérimentation est actuellement suivie par les autorités algériennes, désireuses d'y percevoir l'embryon d'une Université du travail (3).
Au Maroc fonctionne, pour 1976-77, un groupe d'une vingtaine de participants venus de divers ministères et accueillis par l'O.D.C.O. (Office de développement coopératif). Session de lancement en juillet 1976. Réacti­vation trimestrielle par une semaine lntensive avec la participation d'un universitaire marocain ou français.
Au Québec à partir de l'Université de Rimouski (Est-Québec), lancement en septembre 1976 d'une C.R.A.E.Q. (Coopérative de recherche-action de l'Est du Québec) avec douze candidats (choisis sur une liste de trente candidatures). Appui entier de l'Université, de son Recteur, de ses professeurs, de son budget. Un livret récapitulatif a déjà été rédigé et publié sur cette expérience (4). La réaction en chaîne s'est déjà produite et on envisage, en juillet 1977, une multiplication de l'expérience à partir de la première année-pilote. Parallèlement à cette expérience universitaire micro-régionale, une expérience similaire mais sectorielle et plus accélérée auprès de l'ensemble coopératif du Mouvement Desjardins: une plaquette retrace également cette expérience (5) .
Paradoxalement, ces opérations-pilotes en pays francophones ont rencontré et rencontrent un meilleur appui que les opérations similaires tentées en régions françaises. Celles-ci n'en constituent pas moins une matrice à ne pas laisser dépérir, surtout dans une conjoncture où l'Alliance coopérative internationale (A.C.I.), après son congrès de Paris inauguré par le Président de la République, a confié à un Président français (R. Rérinee) et à un universitaire français (H. Desroche) le soin d'élaborer un Institut Coopératif international (l.C.I), pré­lude éventuel à une Université coopérative internationale (U.C.I.) dont l'architecture polycentrique devrait enraciner ses piliers dans des groupes coopératifs d'adultes similaires à ceux qui sont ici répertoriés.
L'Unesco (département d'éducation des adultes) comme le B.I. T. (direction générale) ont bien voulu déjà, par des voix autorisées, témoigner d'une bienveillante attention pour une créativité pédagogique de ce profil.
Comme on peut le pressentir, une telle expérience pilote contient en germe l'émergence d'un nouveau secteur coopératif non conventionnel qui serait du même coup un nouveau secteur éducatif extra-scolaire. D'aucuns peuvent y apercevoir l'horizon d'une Université nouvelle ou renouvelée par son immersion -extra muros ­dans la créativité d'une éducation d'adultes. D'autres y colloquent les prodromes de ce que pourrait être un Institut Coopératif International (I.C.I.) lui-même prégnant d'une Université Coopérative Internationale (U.C.I.) de type "sabbatique" (6). Aucun de ces prolongements n'est à exclure. Pour le moment les opérations en sont à une phase de décollage en quête d'appuis, de concours, de transplants, d'essaimages, de réactions en chaîne. Mais ce décollage s'avère d'ores et déjà assez significatif pour se porter candidat à une recherche sur la recherche dans le champ de cette "participatory research" connotée par plusieurs opérations parallèles et récentes (7).
 
Il -Confrontation des techniques Freinet et de la méthodologie des G.R.A.
N.D-L.R. (question de Michel Launay)
Tu dis que la méthodologie des Groupes de Recherche-Action "s'apparente à celle des pédagogies Freinet telles qu'elles ont été testées pour les enfants du primaire ou du secondaire, en les réinterprétant et en les projetant pour un cercle d'adultes sollicités pour un parcours pédagogique au niveau de l'enseignement supérieur ou/et de recherche ».  Déjà, dans ton livre Apprentissage en sciences sociales et éducation perma­nente, préfacé par Roland Barthes et publié par les Editions Ouvrières en 1971, tu avais posé ce problème de la parenté de la démarche des Groupes de Recherche-Action et de la pédagogie Freinet en citant Elise Freinet et son ouvrage Naissance d'une pédagogie populaire: "Des pédagogues passionnés comme Célestin Freinet pouvaient acclimater de telles méthodes de créativité dès le premier âge scolaire et, que je sache, on n'a pas démontré que, dans leur stratégie, la transmission didactique ait été hypothéquée par ces chemine­ments initiatoires" (8). Pourrais-tu détailler cette confrontation des techniques Freinet et de la méthode des G.R.A., pour montrer qu'il y a bien parenté entre les deux?
Henri Desroche. A Cannes, en novembre 1976, j'ai déjà eu un entretien d'une heure et demie sur ce sujet : j'avais demandé aux camarades de la Coopérative de l'Enseignement Laïc et de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne (pédagogie Freinet) d'expliciter leur propre méthodologie pour pouvoir la comparer terme à terme avec la méthodologie dont je viens de parler. Et j'ai retrouvé cinq points de parenté :
1) créativité libre -2) situation débloquée -3) communication solidaire -4) implication dans une action et 5) organisation d'une coopérative.
 
1) Créativité libre
Il est bien connu que dans le contexte Freinet, l'expression libre est quelque chose de fondamental. Moi, j’appelle ça la créativité par la libération des spontanéités qui s'inscrivent dans des performances ou des prestations textuelles, orales, corporelles, etc. Çacorrespond, dans ma méthode, à l'insistance que j'ai mise sur la personnalisation du projet: par les entretiens, on essaie de rejoindre dans chaque cas la créativité en profondeur; celle-ci demande non seulement qu'on fasse l'exploration d'un projet académique ou épistémolo­gique ou méthodologique, mais qu'on rejoigne le projet autobiographique. Très souvent, un projet, même scientifique, incorpore dans sa sève, dans son potentiel, dans ses forces porteuses, toute une série de situations antérieures, de situations d'enfance ou d'adolescence, qui essaient de se récupérer, de se ré-interpréter, de se rétablir dans cette nouvelle prestation qu'on se propose Je pourrais prendre des exemples dans des cas que nous avons vu défiler à l'occasion de l'expérience de décollage du Groupe de Recherche Action Intercoopératif de Nice, le GRAIN.
Par rapport à un projet de ce genre-là, il y a un système de relations très subtil qui s'établit entre l'auteur et son projet; dans une première phase, c'est l'auteur qui porte son projet et, dans une deuxième phase, l'auteur est porté par le projet. Et le déclic caractéristique, qui se traduit par des tas de symptômes psychologiques et même physiologiques, c'est le passage du porteur au porté. C'est bon lorsque de porteur l'auteur devient porté par son projet. Je l'ai vérifié dans des centaines de cas: il y a un moment en deça duquel on porte le projet, c'est de l'artefact, de l'artificiel, il faut artificiellement, artificieusement rassembler des éléments ; et il y a un moment où "ça prend", comme on dit d'une glace ou d'une crème qu'elle prend; la situation se renverse, l'auteur est porté. On le sent, on le sait dans l'écriture. J'ai commenté cela dans le livre Apprentissage... : je commence à écrire, j'ai des documents, je cherche des références, je cherche mes mots, et puis à un moment donné, ce n'est plus moi qui écris, c'est l'écriture qui me porte. "Les mots me viennent" , comme on dit: les choses me sont données, il y a une grâce qui s'institue. Ce passage est très important pour l'expression libre, pour la libération de la créativité.
 
2) Situation débloquée
Les responsables de la C.E.L. et de l'I.C.E.M. avaient beaucoup insisté, dans nos entretiens de Cannes, et j'y insiste beaucoup aussi sur les conditions de ce passage de la "pesanteur" à la "grâce", comme disait Simone Weil. Il y a un moment où la situation est une situation de pesanteur par rapport au travail qu'on se pro­pose, et puis elle devient une situation de grâce par désinhibition, libération, désaliénation, allègement, simpli­fication. Une situation qui se débloque non seulement méthodologiquement, épistémologiquement, mais aussi biographiquement. J'en ai eu la confirmation dans la dizaine d'entretiens qui ont fait décoller le Groupe de Recherche-Action de Nice: dans tous les cas, il y avait une situation bloquée pour toutes sortes de raisons : pénurie de projets, ou abondance de projets, tantôt un trop creux, et tantôt un trop plein. Ainsi, il y a toute une technique pour passer du blocage au déblocage, technique commune aux G.R.A. et aux méthodes Freinet.
 
3) Communication solidaire
Dans les techniques Freinet, la communication solidaire, c'est le journal, la correspondance, la coopérative
scolaire: c'est ce que nous appelons, nous, le passage du projet personnel au projet communautaire. Nous n'avons pu le faire à Nice: si, après les entretiens individuels, il y avait eu une séance de discussion com­mune des projets, nous aurions vu ce qui se passait lorsque les projets se croisent et s'entrecroisent, et se mettent à parler entre eux indépendamment du langage que l'auteur emploie pour en parler. Les projets se parlent entre eux comme les mythes se parlent entre eux, selon la formule de Lévi-Strauss. Cette communi­cation est très importante, et, sur ce point, notre expérience de Nice a fait avancer la construction des modèles, puisque nous avons essayé de trouver un agencement entre les projets personnels virtuellement inter-­communiquants (leur agencement ultérieur les sociogrammes, les triangles, les quadrilatères qui peuvent en résulter} et nous avons ajouté un projet collectif dont on peut étudier le remembrement par rapport aux projets personnels.
 
4) Implication dans une action
Implication dans une action, c'est aussi implication avec l'action: implication de l'action dans le projet, et implication du projet dans l'action, dans les praxis. Il ne s'agit pas seulement de discours, il s'agit aussi d'un parcours. C'est un discours dans un parcours, et un parcours dans un discours. Il y a implication dans une action parce qu'il y aune action antécédente, une action concomitante et une action subséquente. Et ces trois types d'actions, qui sont autant de parcours (d'hier, d'aujourd'hui et de demain) interfèrent avec le dis­cours. Ce n'est pas un discours académique: il s'agit de faire quelque chose, tout en écrivant (s'il s'agit d'écrire) ou en s'exprimant. C'est une expression qui est elle-même une expérience, et une expérience qui cherche son expression. Il y a cette dialectique de l'expérience et de l'expression qu'on retrouve dans les techniques Freinet.
 
5) Organisation d'une coopérative
On connaît bien la coopérative scolaire selon Freinet. Il y a divers types de coopération. Le schéma sur lequel je travaille d'habitude est analogue au schéma C.U.M.A. + C.E.T.A. (Coopérative d'Utilisation du Maté­riel Agricole + Coopérative d'emploi de techniciens agricole) appliqué non pas au travail agricole mais à un travail culturel: c'est une coopérative culturelle. Et de ce point de vue nos entretiens de Nice sont un tra­vail de pionniers, qui privilégie un 5e secteur de l'action coopérative: à côté des quatre secteurs agricole, industriel, commercial et de crédit s'ouvre un secteur de coopération culturelle. Le final de notre entretien a fait jaillir des dimensions complémentaires, depuis l'Université Coopérative Internationale jusqu'au palier inter­médiaire, y compris dans les domaines du marketing, du livre, de l'art dramatique, de l'expression corporelle. C'était un secteur en déshérence complète, c'était le secteur désaffecté du développement coopératif, et tous les autres secteurs pâtissaient et étaient plus ou moins moribonds du fait de cette désaffectation. Ce qu'on présente généralement comme culture coopérative, c'est trop souvent soit de la littérature propagandiste, ou activiste, pseudo-euphorique ou amèrement autocritique, trop huilée ou trop vinaigrée, faute d'une littérature authentique: il y aune déshérence, une désaffectation de la culture coopérative.
C'est un problème qui s'impose: est-ce que le système coopératif est générateur d'un système culturel, ou est-ce qu'il est simplement plaqué, est-ce qu'il est prosaïquement une astuce économique sans résonance, sans affinités, sans connivence, sans répercussion, sans implications proprement culturelles ? C'est un champ énorme. Et l'expérience du G.R.A. de Nice (le GRAIN) a fait mûrir en moi une esquisse de solution du problème : nous avons maintenant pris conscience d'un certain nombre de membra disjecta, de fragments dispersés qu'on peut désormais réunir pour créer en France un secteur de coopération culturelle: celui qui lierait ou connecterait plusieurs gerbes: une gerbe d'expériences Freinet, une gerbe de la Coopérative à l'Ecole, une gerbe de G.R A., une gerbe d'expériences dans l'enseignement universitaire, etc. : cet ensemble peut apporter une contri­bution notoire tant à la recherche sur le mouvement coopératif qu'à la recherche d'une certaine réforme de l'enseignement, voire d'une certaine "société sans école" dans le sens "illitchéen" qui sera célébré à l'Université de Nice avec la venue d'Illitch comme docteur honoris causa (! ) : horizon d'une société -utopique et topique ­dans laquelle la transmission du savoir, des cultures, des valeurs se ferait non par des canaux scolaires ou sco­lastiques, mais par d'autres canaux référés à un apprentissage initiatoire. Ce serait un grand changement. Ce serait aussi un moment propice à ce qu'on peut appeler la pédagogie coopérative. On en trouve aussi des pré­mices dans la pédagogie d'alternance pratiquée par les Maisons Familiales d'Apprentissage Rural; dans la péda­gogie des classes d'âge telle qu'elle se développe en Haute Volta dans des dispositifs post-scolaires et pré-coopé­ratifs ; dans la pédagogie Kibboutzique des classes d'âge d'enfants, d'adolescents ou de jeunes adultes. Pour ne pas parler de la topicité de certaines utopies écrites (9). C'est dans cet horizon, y compris celui d'une éven­tuelle Université Coopérative Internationale que les productions des groupes Freinet et les productions des G. R .A. me semblent pouvoir et devoir offrir un matériel contrasté et conjoint pour une prospective de produc­tivités comparées.
 
Henri DESROCHE Collège Coopératif Paris, février 1977
 
( 1) H.D. Apprentissage en Sciences Sociales et Education permanente. Paris, Editions ouvrières, 1971, 200 p.
(2) H.D. Education des Adultes et Créativité. D'une formation permanente à une recherche permanente, à paraître.
( 3) Une expérience-pilote dans l'éventualité d'une "Université du Travail" en Algérie: Le G. R.P. (Groupe de recherche per­manente), ronéotypie, 1975, 14 p.
       Et aussi: Notice de présentation d'un C.C.E.R.E.P.P., ronéo, 1976, 20 p.
14) L 'Dpération C.R.A.E.Q. (Coopérative de recherche-action de t'Est du Québec, ronéo, 1976, 190 p.
151 Une coopérative de recherche-action québecoise (C.R.A.Q.) au Mouvement Desjardins, ronéo, 1976, 60 p.
!61 "Genèse d'un projet. De l'A.C.I. à l'U.C.I. par un I.C.I." Cahiers de Documentation intercoopérative. Paris, Collège Coopé­ratif, 1976, numéro spécial nO 5, 64 p.
( 7) Cf. en particulier la série de contributions publiées par la R evue Convergence: "Spécial feature : participatory research".
Vol. VIII, 2, 1975, p. 24~7 (P.O. Box 250, Station F. TORONTO M4Y 2L5).
(8) Henri Desroche, Apprentissage en sciences sociales et éducation permanente, p. 26
(9) Cf. quelques articles d'Henri Desroche dans Esprit, "Voyage en Ucoopie", Fév. 1966 ; (Prospective et Utopie),
p. 22-245; "Le Phalanstère" ; "La petite bibliothèque de l'Utopie", Avril 1974 ; (L'Utopie ou la raison dans l'Imaginaire), p. 585-602 et 663-670 ; "L'origine utopique", octobre 1974 (La Formation Permanente), p. 337-366. Egalement, dans Futuribles, "Ergonomie et Utopie", 8, 1976, p. 445-466. Et l'article "Utopie" dans Encyclopredia Universalis. Par ailleurs et surtout: Gildo MASSO: Education in Utopia, Columbia University, 1927. Et passim: P. VERSINS. Encyclopédie de l'Utopie et. de la Science Fiction. Lausanne 1972. Ainsi que P. RICHARD et P. PAQUET. L'éducation permanente et ses concepts périphériques. Recherches documentaires. Paris, Cujas, 1973.