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Goûter philosophique

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Hélène Duvialard, professeure-documentaliste au Collège Philippe de Commynes de Tours, organise un mardi par mois (au CDI, de 16h35 à 18h15) un goûter philosophique auquel participent 9 élèves de la 6° à la 3°.

 

La genèse

« Nous avons remarqué, à l'occasion de la préparation d'émissions de radio ou simplement par des conversations informelles au CDI entre professeur et élève, qu'il y avait une demande non négligeable de débat autour des valeurs, de la vie, de l'amitié, des préjugés et de nombreux autres sujets qui demanderaient à être approfondis et relèvent d'une réflexion philosophique. »

 « Michel Tozzi, Oscar Brenifier, Laurence Bouchet et Sylvain Connac m'ont guidée dans ce travail. Tous ces praticiens n'accordent pas la même place à la parole de l'adulte. En ce qui nous concerne, la place de l'adulte doit être réduite au minimum mais il doit être le garant de l'organisation et de la qualité des échanges. »


Au début de l'année scolaire, un formulaire d'information/inscription a été distribué dans toutes les classes, incluant une autorisation des parents puisque l'activité se déroule hors temps scolaire. Il y a eu 18 réponses positives, et 9 élèves présents.

Le goûter-philo intrigue et attire : en mars, une nouvelle élève (5ème) s'est inscrite et une autre (4ème) se joindra au groupe en avril.


Les buts et le fonctionnement

« Il ne s'agit bien sûr pas d'anticiper le travail de terminale mais de permettre à des élèves de tous niveaux d'apprendre à exprimer des idées, écouter les points de vue des autres, les reformuler au besoin, de distinguer idée et exemple, de chercher des concepts sous la multitude des situations de la vie. »


Des règles sont établies :

- chacun parle à son tour

- on peut noter son idée

- si on pense comprendre (ou ne pas comprendre), on peut reformuler son idée jusqu'à ce que l'autre l'accepte comme valable

- il n'y a pas de mauvaises idées, seulement des idées mal exprimées

- on ne juge pas l'autre, on essaie de comprendre, de chercher les conséquences : que faire quand un dit blanc et l'autre noir ?


Le moment commence par le goûter, les élèves et la professeure apportent un gâteau à tour de rôle, le collège fournit boissons et biscuits.


La première séance s'est déroulée à partir d'un thème imposé : l'amitié, avec en support la fable de La Fontaine Les deux amis. Le thème suivant est choisi à la fin de chaque séance ou s'impose en cours de débat.


Dans la "mise en place" de la classe, Mme Duvialard se met en retrait et les élèves prennent tout à tour la parole pour se dire ce qu'ils ont retenu de la séance précédente. Un clin d'oeil, un geste suffisent à se passer la parole. Elle prend en note les diverses interventions, les met au propre sans en changer l'ordre, sans rien rajouter et les distribue aux élèves deux jours après le goûter-philo.

Ci-joint, les notes de la séance à laquelle nous avons participé.


Goûter philo : être homme, être femme (thème choisi parce que le 8 mars est la journée de la femme)

 

 

Zélie, Chloë, Manuel : 6e, Rozenn, Noann 5e, Maxine 4e, Dora 3e (Mathide 6e et Clémence 4e absentes)

 

 

Séance en public : les collègues du groupe de recherche documentaire dans le second degré du mouvement Freinet nous accompagnent

 

 


 

 

Première remarque : s'il y a une journée de la femme c'est bien qu'il y a un problème ! c'est un concept misogyne.Ce n'est pas équitable. Quand il y aura une journée de l'homme on pourra peut-être parler d'égalité.

 

 

Depuis la nuit des temps, la femme s'occupe du foyer, des enfants et des repas, à la maison pendant que l'homme travaille à l'extérieur.

 

 

Il y a discrimination envers la femme mais aussi envers l'homme, des rôles leur sont assignés.

 

 

1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : il n'est pas question des droits de la femme. Olympe de Gouges a écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle a été guillotinée et les femmes n'ont pas eu le droit de vote avant de XXe siècle.

 

 

On a pourtant en chacun une part de masculin et une part de féminin. Il y a des garçons efféminés et des filles garçons manqués (qui peuvent être des filles réussies).

 

 

Pourquoi donner des poupées Barbie aux filles et des toupies Dragon Ball Z aux garçons ? Une publicité de grand magasin proposait des poupées aux garçons, cela a fait scandale. On a aussi accusé les ABC de l'égalité qui prônaient l'égalité des droits entre les filles et les garçons de vouloir transformer les garçons en filles et de promouvoir une prétendue théorie du genre.

 

 

À études et compétences égales, les femmes dont encore moins payées que les hommes, c'est injuste.

 

 

Dans les familles, il y a aussi des injustices dans la répartition des tâches ménagères.

 

 

C'est ancré dans la société mais pas pour tout le monde, il y a des familles où les tâches ménagères sont réparties, les mentalités évoluent mais pas pour tout le monde.

 

 

On dit que derrière chaque grand roi, il y a une femme qui reste dans l'ombre : pourtant il y a Aliénor d'Aquitaine, Jeanne d'Arc. Pourquoi les femmes restent-elles dans l'ombre et les hommes dans la lumière ? À cause des religions ? La problème c'est que l'histoire est écrite par les hommes.

 

 

La femme porte l'enfant et s'en occupe mais ça ne justifie pas qu'elle reste cachée.

 

 

Idée ancienne et ancrée de la femme douce (avec l'enfant) et de l'homme guerrier, fort, puissant.

 

 

Mais la femme est puissante et forte, il faut l'être pour faire des enfants, accoucher ... la femme a une grande résistance biologique. Aliénor d'Aquitaine a eu des enfants et a gouverné. Les femmes sont plus rapidement matures.

 

 

Cependant en France les femmes sont sous-représentées en politique. Certains hommes politiques n'ont pas supporté d'avoir un chef femme, et ont fait subir les pires avanies à Edith Cresson quand elle était premier ministre.

 

 

La supériorité de l'homme est gravée dans l'esprit des garçons, par exemple, en EPS, ils ne supportent pas d'être battus par une fille. Égo surdimensionné des garçons !

 

 

Remarque : Quand on pratique un art martial, ce n'est pas un problème, on accepte de se faire battre par plus fort que soi, sans considération de sexe.

 

 

C'est l'éducation qui met tout ça dans la tête des enfants.

 

 

Le sexiste est comme le racisme : je ne suis pas raciste, mais ... Voilà une phrase qui ne peut pas bien se finir. Je ne suis pas sexiste mais, une femme président de la république ! vous n'y pensez pas !

 

 

Dans la littérature les femmes sont souvent des personnages de second plan (ex dans le Da Vinci Code) Oui ! mais sans l'intelligence d'Hermione, Harry Potter serait mort et dans la littérature de jeunesse les filles sont de plus en plus des guerrières, courageuses qui sauvent le monde.

 

 

La grossièreté est-elle seulement masculine ? apparemment c'est fini les femmes sont capables des mêmes blagues douteuses

 

 

La question du transsexuel : on peut choisir de devenir pour l'état civil homme ou femme même si cela va à l'encontre de la biologie apparente : la loi le permet.

 

 

Il y a des enfants qui naissent sans sexe défini, on peut les définir comme neutres en attendant qu'ils décident eux-mêmes. Il y a une grande violence à leur assigner un sexe d'autorité et les opérations chirurgicales qui s'en suivent.

 

 


 

 

Les filles pensent que les hommes sont douillets et paniqués pas la souffrance physique. L'image de l'homme viril est écornée.

 

 

Les garçons ne se donnent pas le droit de pleurer pourtant ça fait du bien et les filles ont ce droit.

 

 


 

 

La question du viol : c'est une arme de guerre faite pour humilier l'adversaire.

 

 

C'est un cliché de dire que le viol a lieu la nuit dans une rue sombre, la plupart des viols sont commis par des proches.

 

 

L'idée que la femme qui met une jupe courte a bien cherché à se faire violer revient dangereusement dans les conversations. Les garçons ont le droit de mettre un short quand il fait chaud sans prendre de risques ! C'est injuste. Les femmes ont le droit d'être dans la rue sans être menacées. En plus les femmes n'osent pas porter plainte, c'est très difficile. La femme qui se fait violer a honte, c'est le violeur qui devrait avoir honte de lui.

 

 

En Inde, en Arabie Saoudite, en Égypte le viol est banalisé.

 

 


 

 

Pourtant l'homme et la femme ont besoin l'un de l'autre pour avancer. Ils se complètent.

 

 

L'amour est possible !

 

 


 

 

De plus, il y a des préjugés sur les anciennes civilisations, la femme était plus libre au Moyen-Age qu'au XIXe siècle, chez les Vikings, les femmes étaient puissantes et les déesses aussi : cf Frida.

 

 

 

 

 

Pour conclure : Comment assurer dans une société l'égalité des droits entre l'homme et la femme ?

 

Un livre à consulter au CDI :

 

Prochain goûter : Avons-nous besoin de croyances ?

 
Marjolaine Billebault