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L'Imprimerie à l'Ecole et l'Ecole Libératrice

Octobre 1932

L'Imprimerie à l'Ecole a obtenu droit de cité dans L'Ecole Libératrice. Lapierre a fait savoir à Alziary et a confirmé au Congrès de Clermont que quatre pages seraient cette année réservées à notre technique.

C'est peu évidemment. C'est cependant quelque chose si l'on considère qu'il y a deux ans, l’E.L. estimait avoir assez fait en ayant accordé l'hospitalité à un article de notre camarade Leroux.

C'est la preuve que l'Imprimerie à l'Ecole, grâce à son développement continu et à ses qualités particulières, s'est imposé aux éducateurs comme une technique novatrice et ne peut continuer à être négligée par une revue qui s'adresse à la majorité du personnel

Le directeur de l'Ecole Libératrice avait même songé un moment à lui consacrer une rubrique permanente dont l'organisation avait été confiée à Alziary. Si cette rubrique avait été ramenée à dix pages, puis à quatre pages, c'est en raison de circonstances étrangères à la valeur pédagogique de l'Imprimerie à l'Ecole.

Ce changement brusque d'attitude de l'E.L. m'a amené, sur suggestion d'Alziary, qui ne pouvait se rendre à Clermont, à déposer au Congrès un ordre du jour dont voici le texte :

« Le Congrès,

« Faisant droit à la légitime réclamation des instituteurs syndiqués qui, par la recherche et la mise en oeuvre de techniques nouvelles, s'efforcent de mettre l'enseignement en harmonie, avec les besoins et les possibilités de la nature enfantine et, d'autre part, avec les conceptions syndicales de la vie sociale ;

« Considérant que l'Imprimerie à l'Ecole est expérimentée dans des centaines de classes et qu'elle apparaît, à     ses adeptes, comme une technique rénovatrice et libératrice qui introduit à l'école deux éléments essentiels, la liberté et l’effort collectif, qui man­quent à notre enseignement officiel ; que par suite, elle mérite d'être con­nue et a droit à l'attention bienveil­lante et au soutien du S.N. :

« Décide l'institution d'une rubrique permanente consacrée aux expérimentations et aux applications des techniques nouvelles d'enseignement, en premier lieu l'Imprimerie à l'Ecole, la direction et la tenue de cette rubrique devant être réservées aux maîtres syndiqués compétents ».

Cet ordre du jour n'est pas venu en discussion. Il pourra être repris et la question soulevée de nouveau. Il n'est pas douteux que nous ne finissions par obtenir gain de cause. L'intérêt suscité, par l'exposition de l'Imprimerie à l'Ecole dans un des couloirs du Congrès est un indice favorable. Casanave, dont l'activité fut mise à une rude épreuve par une affluence curieuse toujours renouvelée, peut en témoigner.

Les quatre pages qu'on nous offre, bien que très insuffisantes, nous permettront d'éveiller la curiosité d'un nombre de camarades bien plus grand. Ceux qui sont désireux de moderniser leur enseignement, et il en a plus qu'on ne pense, s'informeront et quelques-uns deviendront de nouveaux adeptes qui augmenteront la puissance de rayonnement de notre technique. C'est ainsi qu'elle s'imposera à l'attention des organismes directeurs du S.N.

Le syndicalisme, dont les militants sont absorbés par des tâches immédiates pressantes mais souvent secondaires, ne sait pas encore classer les tâches suivant leur vrai mérite et leur valeur effective. Il est porté, fatalement à sacrifier les oeuvres, de longue haleine, celles qui doivent, par une action lente et méthodique, modifier la mentalité populaire et préparer les hommes de la société nouvelle et qui sont les plus profondes, peut-être les seules fécondes.

            C'est tout le probleme de l'activité syndicale qui doit être posé devant les organisations de travailleurs et par surcroît de la collaboration technique aux organismes et aux organes syndicaux.

S. LELACHE.

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