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La collaboration de l'Ecole et de la famille

Octobre 1932

La collaboration de l'Ecole
et de la famille

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(LETTRE D'ALLEMAGNE)

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Les parents des enfants qui vont pour la première fois en classe sont invités à une fête de bienvenue, qui est aussi un jour de réjouissance pour toute l'école. Maîtres et parents sont d'accord pour vouloir que ce jour soit pour les nouveaux élèves un vrai jour de fête, et qui compte dans leur vie. Voilà ce que nous avons décidé avec les parents :

 

Chaque écolier aura sa table et sa chaise. La salle de classe sera coquettement ornée de fleurs et de gravures. Chaque famille achètera à son garçon une boîte de constructions (la moins chère coûte 1 mark), à sa fille une petite poupée. De plus, chaque enfant aura un livre d'images (le maître a montré auparavant un certain nombre de spécimens, pour permettre aux parents de faire leur choix). Ces objets voisinent avec d'autres fournis par l'école : petites boîtes de bâtonnets, terre à modeler, crayons de couleurs, et avec les objets confectionnés par des écoliers plus âgés pour leurs nouveaux camarades. Chacun de ces derniers trouve à sa place ce qui lui revient. On lit dans les yeux de ces petits qu'ils se trouvent comme chez eux dans cette école, qu'ils sont appelés à fréquenter plusieurs années. La liaison est déjà établie entre l'école et la maison paternelle : les enfants commencent déjà à aimer l'école.

 

Il s'agit de tenir en haleine l'intérêt qu'ils portent à la classe.

 

Le maître rend visite aux parents de ses élèves et recueille sur chacun d'eux une ample moisson de renseignements. Les parents sont quelquefois invités à assister à la classe. A mesure que les enfants grandissent, le nombre des parents qui acceptent cette invitation diminue, mais il en vient tout de même. Dans des soirées offertes chaque mois aux parents, le maître explique sa manière de faire et répond aux questions posées par les parents. Voici comment s'est déroulée la première soirée trois semaines après la rentrée.

Les parents trouvent sur le pupitre réservé à leur enfant :

 

1° Le bulletin de l'écolier, avec le résultat des premiers tests, et des renseignements sur les capacités intellectuelles de l'enfant.

 

2° Un bulletin médical.

 

Le maître répond aux questions et fournit, à la demande des parents, des renseignements complémentaires.

Pendant les soirées qui ont suivi, on a chaque fois traité une question :

- Pourquoi donner l'enseignement collectif ?

- L'Enseignement en plein air

- Nouvelles méthodes pour l'enseignement de la lecture et de l'écriture ;

- Introduction à l'enseignement du calcul ;

- Comment apprécier les dessins d'écoliers ;

- Faut-il donner du travail à faire à la maison ou non ?

- Comment aider l'enfant à la maison dans son travail ?

- Comment le nourrir, le soigner et l'habiller d'une manière hygiénique ?

- Etc...

 

On peut, de temps en temps, faire traiter un sujet par des parents, s'ils en sont capables. Parfois, on peut faire appel à la collaboration du médecin de l'école. Celui-ci profitera de l'occasion pour donner aux parents des conseils précieux pour la santé de leurs enfants.

Pour donner plus de vie à ces réunions, on peut donner une fête qui groupera maîtres, écoliers et parents. Pour cela, il faut une salle des fêtes : les enfants chantent dansent, dramatisent des poésies et jouent de petites pièces quelquefois composées par eux.

Quand nous envisageons des excursions, surtout si elles doivent durer plusieurs jours, nous faisons connaître nos projets aux parents. Quand nous avons fait notre long voyage dans les « Riesengebirge », avec les écoliers de la classe supérieure, les enfants ont donné aux parents des explications sur la carte, leur ont montré des vues de la montagne, leur ont joué une scène de la légende de Rubezahl et ont chanté nos belles chansons de route.

Si on procède ainsi dans chaque classe, les parents s'intéresseront activement à la vie de l'école. Nous avons fondé chez nous une société dramatique qui groupe les meilleurs acteurs et chanteurs choisis parmi nos écoliers ; des parents ont pris part à l'organisation de ces fêtes : ils ont monté la scène, orné le théâtre, confectionné les costumes. Pendant la représentation, quelques-uns ont apporté leur aide derrière la scène, ou bien ont fait office de régisseur, ou tenu des rôles qu'il convenait de donner à des adultes, comme celui du vieux berger dans la « Pastorale ». La famille a donc collaboré étroitement à nos fêtes de Noël, à la dramatisation de contes ou à d'autres fêtes. Ceux qui n'ont pas collaboré ont apporté leur obole.

Un jour, veille de premier mai, nous nous trouvions en pleine forêt, au fond d'une carrière de sable, où nous avons trouvé un décor rêvé pour la représentation du « Beau Mois de Mai » de Plenzat. Il y avait bien 1.500 spectateurs ; la majeure partie d'entre eux se sont joints au grand défilé qui termine cette fête du printemps.

Enfin, les parents qui s'intéressent tout spécialement aux questions pédagogiques ont formé une société amicale de parents d'élèves.

L'école et la famille doivent étroitement collaborer.

 

Otto FEIGE, Neugersdorf (Saxe).

(La Jeunesse d'aujourd'hui).

(Extrait de la Revue culturelle des Syndicats d'Instituteurs de Saxe). - (Traduit de l'Allemand)

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