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Dessiner la danse

 

Dessiner la danse, la genèse du projet


Cela faisait déjà quelque temps que notre école souhaitait travailler avec le conservatoire de musique et de danse de la commune ; cette année, notre demande se concrétise. Mais toutes les classes ne peuvent bénéficier de séances de danse avec Andréa, danseuse du conservatoire, ce sont les deux classes de CP-CE1 qui sont tirées au sort.
Que les enfants prennent conscience de leur corps, de la place de celui-ci, de son importance pour entrer en relation avec les autres, tel est mon objectif. Pour mettre l’accent sur le corps qui travaille quand ils font du sport, du théâtre, quand ils dansent,  je fais le parallèle avec la lecture. Il faut apprendre, entretenir, essayer, recommencer toutes les semaines.

Andréa et moi insistons sur le corps « tonique » : non seulement les bras et les jambes mais aussi toutes les petites articulations,  des doigts de pieds à la tête,  doivent se mettre « en état de danse ».
- Faire varier l'amplitude de son corps dans l'espace, 
- Danser sur le sol,
- Danser dans l'air avec des objets (bulles de savon, flûte à piston.....),
- Libérer son corps, construire des images à deux en se touchant,
- S’enlacer sans que cela soit perçu comme quelque chose de bizarre,
- Accepter de penser que la danse, ce n’est pas que Maitre Gims ou Violetta (des stars pour eux dont ils parlent très souvent aux correspondants dans leurs lettres).

Mettre  les enfants en situation de création, c’est ce qu’Andréa initie et que je continue ensuite. Huit séances se déroulent avec elle dont deux au conservatoire dans une vraie salle de danse. Nous visionnons également sur grand écran des extraits-vidéos de différents spectacles de danse : contemporaine, classique, de différents pays, les échanges sont riches.

L’objectif de ce projet danse n’est pas de donner une « représentation finale ». Nous présentons simplement cinq minutes de danse devant l’autre classe de CP-CE1 dans la salle du conservatoire et devant les parents, dans la salle de motricité de l’école. A noter, qu’en raison de la présence de leurs parents, les enfants éprouvent alors des difficultés à utiliser tout l’espace de la salle.

En janvier, lors du spectacle Taka,  http://www.ciegregoireandco.fr/crbst_11.html, les élèves de mon école qui n’ont pas travaillé avec Andréa ont sifflé et crié devant les scènes d’enlacement et de corps à corps. La tâche sera longue pour changer les perceptions de certains enfants.
En janvier-février, nous faisons une pause.

Puis je reprends, à l’école, des séances de création de danse libre sur des musiques variées : Ibrahim Maalouf, La compagnie Lubat, Toumani Diabaté, Camille, Mamady Keita, Coldplay, etc. comme j’ai pu, moi-même,  l’expérimenter au stage ICEM Grand ouest en 2014.
Ma consigne est alors : « j’écoute la musique, j’imagine ce que je vois, je dis mes sensations, l’histoire que je vois » : un endroit tout noir, il fait froid, etc.
Je pense que pour les enfants de ma classe, l’objectif est atteint : ils ont maintenant une autre image de la danse : des hommes dansent, on peut danser sur le sol, librement « sans faire les fous ».  Par contre, dans leurs dessins libres, je ne retrouve pas pour autant des personnages en mouvement.

Ce n’est qu’à la fin du projet, que les enfants découvrent l’article Le corps en mouvement.


 témoignages

Les arts plastiques dans le GD 56

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