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Le voleur de banque, le mignon gourmand, le boucher et le loup

 

 

Le voleur de banque, le mignon gourmand, le boucher et le loup - suite

Les enfants s'entrainent oralement pour fixer les dialogues entre les personnages : le voleur de banque, le mignon gourmand, le boucher et le loup.



Le voleur de banque et le mignon gourmand

 

-    Bonjour ! Je suis le voleur de banque.
-    Que voulez-vous Monsieur ? Je veux ton argent !
-    Je n’ai pas d’argent, je n’ai que des bonbons.
-    Non, merci.

 

 

 Le voleur de banque et le boucher


-    Bonjour ! Je suis le voleur de banque.
-    Que voulez-vous Monsieur ? Je veux ton argent !
-    Je n’ai pas d’argent, je n’ai que de la viande rouge.
-    Donne-moi ta viande rouge, boucher !
-    Elle n’est pas encore prête. D’abord, il faut que vous repartiez et vous reviendrez dans trois jours.
-    D’accord.

 

 

Le voleur de banque et le loup


-    Bonjour ! Je suis le voleur de banque.
-    Que voulez-vous Monsieur ? Je veux ton argent !
-    Je n’ai pas d’argent, car je suis le loup ! AAAAHMM !

 

Nous filmons le castelet d’ombres. Nous avons alors besoin de nous organiser et de nous répartir les tâches : le machiniste au projecteur de diapositives, les animateurs de personnages qui font aussi les voix, le spectateur.

Nous échangeons les fonctions et les rôles. Le tournage prend plusieurs séances.
Au final sont filmées une séquence en arabe, une séquence en peul, et une séquence en turc. En langue arabe, plusieurs enfants de la classe participent. De même qu’en langue turque. En langue peule, Adama a demandé à sa mère de venir pour lui donner la réplique.
Ce très court film est montré aux correspondants et aux parents. Les parents accueillent bien ce film, ils sont fiers d’entendre leurs enfants parler leur langue. Cette expérience permet aux parents de comprendre ce qui se fait et se dit à l’école et crée une proximité entre l’école et les familles.

En conclusion, encore bien des questions

Quelle place dans une classe pour la langue d’origine ? Comment l’accueillir ? Quelle place lui donner ? La classe peut-elle être ce lieu qui restaure le lien entre l’école et la maison et qui, donnant la parole à l’enfant, l’aide à se construire une culture en cohérence entre ces deux mondes ? Ne dit-on pas souvent que nos élèves, d’origine géographique très diverse, sont porteurs d’une grande richesse culturelle ? Que faisons-nous de ces richesses ?


La pédagogie Freinet, un espace de liberté et d’expression

La classe Freinet permet cette parole donnée aux enfants. Elle offre la souplesse d’une pédagogie qui part du désir de l’individu et du groupe. Un projet est formulé.

Le projet, lorsqu’il devient collectif, se partage, se nourrit, sait ce dont il a besoin. Alors dans la classe, en s’appuyant sur la confiance, le groupe se propose non seulement de travailler à la réalisation d’un projet, mais aussi de réfléchir à comment y parvenir et pour cela s’organise.
Dans cette perspective créatrice, la langue n’est plus un outil de sélection, elle est outil d’émancipation. La langue pour apprendre à penser, pour se construire. La réalisation de ce projet a sans doute permis à un enfant, arrivé en France l’année précédente, qui était violent et agressif avec ses camarades, d’être élu l’année suivante, au conseil municipal des enfants de la ville pour représenter ses camarades ;ou bien encore à un autre en CE2, scolarisé en France dès la petite section de maternelle, de dépasser sa difficulté à utiliser le bon déterminant devant un nom dont il inversait systématiquement le genre, genre du nom qui n’existe pas dans sa langue d’origine.

*Les prénoms des enfants ont été modifiés.

 

"Narrations"  début de l'article