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Compte-rendu de la rencontre du Chantier Doc2D, mars 2017

Dans :  Techniques pédagogiques › 
Nous étions 4 réunies dans le magnifique château de Ligoure (87) pour ces 5 journées de travail intensif. Nous nous étions fixé deux axes de travail principaux :
- la réalisation d’une fiche d’incitation à la recherche documentaire : La démocratie en question(s).
- le début d’une réflexion de fond sur la recherche documentaire aujourd’hui.

 

 

 Mais, dans un premier temps, nous avons évoqué la place du Chantier lors du prochain congrès de Grenoble : nous n’y serons pas en personne, mais il sera présent à travers l’affiche du Chantier dans la salle des Chantiers et Secteurs et le marque-page qu’il est prévu de distribuer (une face générale, une face pour chaque chantier et secteur). L’affiche actuelle a été retravaillée en fonction des remarques faites sur des difficultés de lecture, et les documents seront envoyés à Elsa au secrétariat. Un brouillon de marque-page a aussi été réalisé.

 Un temps a été consacré à la lecture de la proposition de nouveaux statuts, et nous nous posons des questions sur la manière dont sera géré l’éventuel GD « hors-sol » pour les adhérent-e-s qui n’ont pas de GD à proximité.

En ce qui concerne le début de notre réflexion, nous avons passé un bon moment à établir des constats : pourquoi la recherche documentaire, pourtant fondamentale dans la P.F., est-elle si peu présente dans les établissements du Second Degré ?

 Les professeurs documentalistes se sentent un peu comme des « dépanneurs », des prestataires de service, plutôt que réellement partenaires dans des travaux de recherche intégrés au travail de la classe : le recherche documentaire est conçue comme une récompense mais pas intégrée dans la discipline.

 Cela tient sans doute déjà au fait que les enseignants, dévalorisés, s’isolent, et aussi à une réalité : les occasions institutionnelles de travail interdisciplinaire impliquant une recherche (comme les EPI) relèvent en réalité d’une recherche d’économies.

 D’autres facteurs entrent en jeu : les enseignants, par manque d’entraînement, ont du mal à se mettre eux-mêmes en situation de recherche. De plus, ils sont habitués à rester dans leur discipline et, de ce fait, sont perturbés quand il s’agit de les croiser : par exemple, le terme de description ne recouvre pas la même réalité en SVT et en Français.

Il y a aussi la notion de militantisme : toute recherche prend du temps.

Deux autres éléments entrent aussi en jeu : le fait que, si les ressources documentaires sont à l’heure actuelle illimitées, celles qui sont adaptées aux élèves se révèlent limitées ; de ce fait, la tendance au copier-coller des élèves n'incite pas les enseignants à les faire chercher. Par ailleurs, influe aussi une donnée fondamentale concernant l’enseignement, sa conception ne fait pas l'unanimité, acte de transmission pour certains ou aide à faire construire le savoir pour d'autres.

Nous avons exploré les « verts paradis » de la recherche documentaire, ce qu'il nous semble qu'elle permet, les conditions idéales de sa réalisation et se sont posées aussi des questions autour du rapport au savoir :

La première, à partir de la formule « mettre le savoir au centre des apprentissages », à laquelle nous n’avons pas répondu : qu’est-ce que le savoir ?

Et aussi des remarques issues de notre expérience : prendre le temps de construire du savoir semble chronophage au premier abord mais gagne du temps pour la suite.

La recherche libre éveille le désir, rend curieux.

Quant on évoque le statut du savoir, il est important de distinguer le savoir scolaire du savoir en P.F. dont les fondamentaux sont la recherche libre, la collaboration, l’initiative, la créativité, le retour au groupe, l’accueil, la valorisation.

Nous avons envisagé quel objectif nous nous fixions pour cette réflexion : un document à publier, engagé, qui présente à la fois une réflexion de fond et des pistes de travail, rappelle les principes fondamentaux et accorde une large place au numérique. L’adaptation de la recherche documentaire au numérique demande un travail avec les élèves sur plusieurs niveaux : apprendre à trier les informations et montrer que les outils ne sont pas neutres. Il ne faut pas sous-estimer la consommation d’électricité induite par les millions d’appareils, l’impact des serveurs (place occupée et dégagement de chaleur) et plus largement les enjeux financiers, environnementaux et humains à travers le contrôle sur les données, leur propriété, le coût de la « gratuité » (travail collaboratif ou enjeux publicitaires) etc ...
Par exemple :

 - L''Éducation Nationale signe des contrats avec microsoft
http://www.lemonde.fr/education/article/2016/09/09/un-partenariat-signe-entre-microsoft-et-l-education-nationale-devant-la-justice_4994903_1473685.html ,

 - en formation, les formateurs font créer aux stagiaires des adresses gmail alors les données sont ainsi de fait offertes à google, on peut de même travailler avec facebook et faire inventer  le compte facebook d'un écrivain par exemple.

 - certains promeuvent  twitter en formation plutôt que mastodon (microblogging libre).

 - Linux n'est que peu utilisé dans le public, alors qu'il permettrait de grosses économies et ne rendrait pas les "consommateurs" de logiciels esclaves de microsoft.
- Pour Apple, des établissement ont des ipad, mais c'est assez cher.

 - Voir aussi le communiqué de presse commun des syndicats Snes-FSU et CGT-Educ'action sur la nouvelle politique envers les GAFAM annoncée récemment par le site spécialisé Le Café Pédagogique.

 "Les données scolaires du Ministère de l’Education bradées aux GAFAM !
Initiative personnelle d’un directeur d’administration centrale ou préfiguration d’une nouvelle politique numérique dans l’éducation ?"