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Atelier n°55 « Démarrer en pédagogie Freinet par les activités artistiques »

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Rappel du contexte : atelier démarrer. Les élèves n'ont jamais vécu de situations analogues. C'est un démarrage pour pouvoir ensuite aller vers…

 
C'est du théâtre libre, de la danse libre, de la musique libre que nous allons aborder. Attention : si vous donnez la liberté à quelqu'un, vous allez le mettre plus dans l'angoisse que dans la créativité. C'est une source d'erreur quand on démarre.
 
Règle : avant d'aller à l'atelier, on passe par moi et on dit ce qu'on va y faire.
Avant d'aller à l'atelier, on apprend comment on fait.
 
On commence tous ensemble : tous les enfants doivent comprendre ce qui va se passer. Pas d'angoisse pour les enfants et pour le professeur.
Il faut être méthodique au début pour ensuite avoir une ambiance de classe coopérative.
 

Les arts plastiques

Libre… mais pas abandonné !
1. Expression (sous toutes ces formes) = construction de soi (par exemple : "porter à la conscience"; structurer un dessin = structurer sa personnalité; etc.).
2. Le texte libre ne doit pas être isolé d'autres pratiques d'expression (dessin, musique, expression corporelle, sculpture…) qui interagissent les unes sur les autres : "C'est en enlevant à l'écriture son statut de moyen privilégié, voire exclusif, de l'expression, qu'en fait on la libère" (L'enfant écrivain, P. Clanché)
 
Dérive :
Adorer n'importe quoi sous prétexte que c'est un enfant qui l'a fait
 

Proposition de démarche pour démarrer

Premier dessin, premier jet au stylo noir.
Pour lancer l'activité arts plastiques dans la classe, même démarrage que pour les textes libres : "Qu'est-ce que vous allez dessiner ?"
Partage des idées entre élèves.
Les élèves savent qu'ils vont pouvoir être accompagnés par la classe : montre à la classe et échange sur les essais. (diapo Hamza : essai 1)
 
Étape intermédiaire : à chaque fois que l'enfant fait des tentatives, l'enseignant a fait des photocopies. Possibilité de retour en arrière.
 
A la fin de la première séance, ramassage des dessins et 3 photocopies qu'on donne ensuite aux élèves lors de la séance suivante. Cela leur permet de faire des essais.
 
En 4 ou 5 séances, tout le monde a fait un dessin en étant attentif aux aspects : travail, couleur, occupation de la feuille.
 
Dans la classe (qui est grande), il y a tout ce qu'il faut pour que les enfants puissent essayer différentes techniques (craies grasses, etc.).
 
Comme pour le texte libre, idée : ne laisser personne au bord de la route. L'enseignant accompagne, partage avec les autres élèves pour donner des idées et des conseils.
 
Si il y a un souci, les élèves doivent présenter leur dessin à la classe.
 
Au départ, premier essai au crayon. Parfois même des schémas. Puis après se pose la question du format et de la technique.
 
Questions :
Si un enfant ne veut pas montrer son dessin, trouve qu'il est très bien et que l'enseignant ne trouve pas ce dessin abouti. Il n'y a pas le choix au départ. Le choix, la liberté viendra plus tard. Exercer un choix est sûrement l'activité humaine la plus compliqué qui existe.
Pas de modèle pour dessiner. => pas de déclencheur (position prise par les formateurs), les déclencheurs sont à l'intérieur même de la classe
Enfant jamais choisi ? Ça n'arrive pas car l'enseignant apporte suffisamment d'aide pour que l'œuvre soit aboutie.
 
Remarque : parfois, c'est difficile pour les élèves il est difficile de ne pas tripoter des choses, rester tranquille, etc.
 
Éventuellement, si c'est vraiment difficile, on peut autoriser le graphisme (si le matériel est sorti avant).
 
Rôle de l'enseignant : accompagner, donner des pistes.
 
Astuces : graphisme sur petit format pour faciliter le remplissage de la feuille.
 
Règle en arts plastiques : pas d'aplat.

Aquarelle

Enfant non expert.
L'enseignant ouvre et intervient quand il lance cet atelier. Il montre des exemples.
Il n'hésite pas non plus à intervenir sur le dessin de l'enfant.
Ces techniques, les enfants les intègrent.
Pour les essais de peinture, grande feuille mais cadre au crayon de bois et l'élève dessine dans le cadre. Après, on met un cadre (une "Marie Louise" ?)
 
Par la suite, les élèves peuvent choisir la technique et le format. Il y a des choses qui ne se discutent pas : en peinture, chevalet et grand format (50 x 65 cm).
 
Présentation d'œuvre d'art en réponse à un dessin d'élève.
Photocopie / photo de son œuvre dans le cahier d'arts et avec l'œuvre d'un artiste en réponse.
Dans le passeur de culture, par thème, il y a des œuvres d'art, des textes d'auteur et des œuvres d'autres enfants. Une réponse peut aussi être une œuvre d'un autre enfant.
Au début, réponse œuvre d'enfants puis on va vers l'œuvre d'adulte ("de référence").

Craie grasse

Conseil : acheter de très bonnes craies grasses
Il faut que ça se mêle, que ça soit vif => craie grasse
Il faut appuyer assez fort.

Pastels secs

Très intéressant, peut se faire avec les doigts.
Pastels secs particuliers : terres de différentes provenances
Note : la craie noire salit tout le reste donc elle doit se faire en dernier.

Mixte : craie grasse / pastel

Fusain

Empreintes

Exemple du diapo : plaque d'égout

Monotype

Technique la plus simple de gravure : plaque de verre sur laquelle on met de l'encre.

Linogravure

C'est mieux si on a une petite presse.
Astuce : une machine à pâtes.
N'est pas fait tout de suite.
Plaque sur le bord de la table pour caler son lino pour ne pas se blesser.
 
Quand ce sont des choses très particulières comme linogravure, l'enseignant fait une démonstration à toute la classe.
 
Les œuvres sont présentés à la classe. La classe vote pour accrocher. On accroche dans de beaux sous-verres : magnifier, magnifier, magnifier !
Depuis quelques années, chaque fin d'année, exposition des œuvres dans une galerie dans la ville.
 
1 séance 1h30 chaque semaine + les APC

Les stages d'enfant

Si on s'entend bien avec un collègue, on peut organiser des stages d'enfants.
En une semaine, on va tout expliquer d'un coup.
On va travailler toutes les matinées ou tous les après-midis.
Idéal : 2 collègues (2 classes) + 1 personne ressource.
 
3 ateliers / 3 groupes avec les 2/3 des élèves :
Texte libre
Informatique
Illustration : atelier d'arts plastiques pour chercher une illustration au texte
 
Objectif : à la fin de la semaine, chaque enfant sache : écrire un texte, se servir d'un ordi, illustrer.
 
A la fin de la semaine, création d'un recueil de textes libres illustrés. Les enfants sont ensuite capables de faire ça (texte libre, retapé à l'ordi, illustration) en autonomie.
 
3 stages par an dont un stage de danse et un autre de théâtre.

Théâtre

Même déroulement que texte libre, que recherche mathématique.
On choisit un texte d'un enfant qu'on va faire en théâtre.
"Qui veut faire le loup ?"
On prend des volontaires, plus simple.
Les autres restent assis puis regardent.
Les élèves vont jouer de façon maladroites et on interrompt comme pour le texte libre.
"On n'entend rien !" => parler plus fort
Etc.
=> Mise au point d'un certain nombre de règles
Ainsi de suite jusqu'à ce qu'on aboutisse à une scène intéressante.
 
Dérives :
Au début : les élèves vont faire les fous et 9 fois sur 10, ils vont faire la bagarre.
On va transformer ça pour en faire qq chose d'intéressant (cf. texte libre). Ex : pour la bagarre, faire au ralenti
Ça ne finira jamais => on décide de la fin
 
On recommence et cela du début à la fin. Les élèves doivent prendre conscience du format qui nous intéresse : 3 à 4 min avec 4, 5 personnages au maximum.
Ensuite, lorsqu'on va faire les présentations de texte, on pose la question : "Est-ce qu'on peut le jouer au théâtre ?", "Oui.", on le met de côté pour le faire en théâtre.
Petit à petit (après plusieurs créations collectives), un groupe d'élève va sortir pour s'essayer et sortir de la classe pour préparer une pièce. Ils auront 20 min pour préparer. Pas plus !
Mystère : ce que les élèves font en répétition n'a rien à voir avec ce qu'ils font dans la classe (qui sera très cohérent).
Vous donnez à ce moment-là une nouvelle forme d'expression, vous donnez des révélations à des enfants en grande difficulté.
 
Attention : un enfant qui ne respecte pas les règles, en qui on n'a pas confiance, ne le fera pas ! (pas de sortie dans le couloir)
 
Puis, étape suivante, plus besoin de texte pour faire. Les élèves créent la pièce.
Développement d'expression orale
Pourquoi pas de texte écrit ? Car les élèves sont mis en situation de devoir répondre à une question (nouvelle capacité).
 
Plus tard, nous aurons des élèves en arts plastiques, en théâtre et en musique libre.

Musique libre

Création musicale enfantine : activité emblématique de la péda Freinet.
Essayer de récupérer des instruments de musique. Bonne source : l'école de musique du coin, dossiers à la fondation de France, à la CAF
Instruments à gratter
À souffler
Etc.
Idéal : salle avec un instrumentarium où chaque instrument doit être à sa place.
Découpage de la moquette, élèves enlèvent leurs chaussures, on s'installe et on va se préparer.
Toujours même démarche.
Un groupe va s'essayer. Les autres regardent, écoutent.
Au début, on peut faire un paysage sonore (on demande de jouer par exemple "la marché").
"On comprend rien, ça va dans tous les sens." => "On joue chacun leur tour." => pas terrible, "Comment on peut faire ?" => "On se répond."
 
Au début les élèves n'ont pas d'idée, c'est l'enseignant qui donne.
 
Grille de lecture : au fur et à mesure des remarques des élèves, l'enseignant note les points qui l'intéressent (la couleur, les formes, les émotions que cela procure, etc.).
On peut ensuite créer une affiche de cette grille d'analyse.
Ensuite, cette grille peut servir au moment du projet de l'enfant.

Expression corporelle

Raisons :
être à l'aise dans son corps;
Comment faire écouter de la musique aux enfants ? En les faisant danser;
Invariant de plancher
Fait toute l'année, sur le temps d'EPS. 1h par semaine.
L'enseignant propose des musiques. Une seule consigne : "Vous allez essayer de bouger sur la musique. Vous allez faire en sorte que c'est la musique qui vous fait bouger."
15 min avant : bilan. On montre ce qu'on a trouvé.
Avis du formateur : on ne raconte pas d'histoire.
 
A la fin, chorégraphie tous ensemble en repérant ce qui font pareil, etc.
 
Si le titre n'est pas inducteur, je le donne. Sinon, plus tard.
La musique est repassée 20, 30 fois.
Pour se remettre en route 2 fois, la musique. Puis si il y en a qui ont qq chose à montrer, ils montrent. Les autres critiquent : trop petit, pas concentré, etc.
Quand tout le monde a trouvé son truc, on met ensemble. Il faut qu'on aboutisse à qq chose de montrable (parents, correspondants).
 
Quand on commence à réfléchir chorégraphie, les déplacements et la gestion de l'espace arrivent.
 
Adapter les consignes en fonction de l'attitude des élèves. Quand élève prenne trop de place, l'enseignant donne une contrainte à l'élève : imaginer qu'il est dans un cerceau. Idem pour le contraire (enfant trop statique => invite à se déplacer)
 
En général, 1er séance, seules les filles veulent faire. Les garçons regardent. Les filles font suivant leur représentation. C'est très rare que des élèves ne se lancent pas à un moment ou un autre (parfois plusieurs séances).
 
Pas de musique de danse, des musiques expressives.
 

Conclusion

Reprise du principe de Clanché, varier les moyens d'expression. Un enfant peut ne jamais faire d'entretien du matin ou de théâtre mais très bien en danse. Pb si l'enfant n'investit aucun moyen d'expression. Là, l'enseignant doit s'interroger.