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Vidéo : Emancipation et domination

Dans :  Congrès › 

Table ronde au congrès de Grenoble de l'ICEM (23 août 2017), avec Yves Bonnardel, Audrey Chenu, Charlotte Nordmann.

 

Extrait du blog FREMICEMENT

Trois interventions ont donné forme et corps à cette table ronde,

1) celle de Charlotte Nordmann (éditrice, essayiste, traductrice) qui a été professeure de philosophie. Elle a posé le paradoxe de l’école républicaine – qui donne les outils pour s’émanciper – et qui contraint les élèves dans un cadre strict soumis aux politiques gouvernementales.

2) Audrey Chenu a poursuivi en parlant de ses combats quotidiens sur le sexisme, le racisme et l’homophobie. Elle met en cause le dressage, la domestication, la pacification en cours dans les écoles traditionnelles. Elle prône la prise en compte de la place du corps et des affects pour toutes et tous, filles et garçons, dont le corps questionne par ses débordements.

Maîtres mots : prise de conscience de sa place et des oppressions qu’on subit dans une optique intersectionnelle (intersectionnalité : méthodologie sociologique et féministe qui étudie les formes de domination et de discrimination, non pas séparément, mais dans leur intersection, en partant du principe que le racisme, le sexisme, le classicismes, l’homophobie ou les rapports de domination sont liés ; source Wiktionnaire)

3) Cela, elle le partage avec ce que nous a apporté Yves Bonnardel : « La confiscation de la vie d’enfant ».

 

Mes questionnements :

Ce sont trois discours très contestataires qui ont peu de place dans les médias. Par exemple France Culture met en avant des producteurs de radios dont Alain Finkielkraut qui n’arrête pas de louer l’école de la IIIe République. C’est la difficulté qu’ont les mouvements d’avant-garde à obtenir un écho dans la société.

 

Se questionner sur ce qui nous domine, c’est s’approprier d’une nouvelle manière son environnement. Je ferai bien le test mais pas seule, peut-être au sein du GD ?

 

Imaginer une société où l’enfant ne serait plus contraint par l’adulte. Ouf ! … Fou ? Folle utopie ? Comment commencer ? Où commencer ? C’est quoi la relation adulte-enfant ? Ça met quoi en jeu ? Un besoin naturel, apprendre ? Ou être éduqué-e ? Un besoin naturel ? L’affection ? Comment imaginer le nourrisson au sevrage qui aborde l’espace, qui déborde, qui se trompe, qui pleure, qui cherche refuge auprès des adultes présents ? (Ça j’ai pu le vivre dans un lieu favorable, étant maraichère bio, du temps où j’étais mère allaitante.) Charlotte nous dit qu’évidemment les conditions ne sont pas remplies pour instaurer ce type d’éducation (je souligne, le terme éducation a été mis en question), d’accompagnement sur le chemin de la vie, d’initiation.

Les contraintes culturelles, religieuses, n’ont pas été traitées au cours de cette matinée. Samié (Togo président de la CAMEM) se questionne sur les arguments scientifiques qu’on pourrait apporter pour faire avancer les mentalités à propos de ces sujets.

Les connaissances sur la croissance de l’individu et le développement du cerveau pourraient nous guider sur une éducation libre et sans maltraitance (cf. Françoise Gueguen, Pour une enfance heureuse).

 

Je me pose aussi la question de la transmission. L’adulte doit-il continuer à être un passeur de patrimoine ou matrimoine ? On dit que le mot humain vient d’humus, l’humus, c’est le support de la vie, il nait d’accumulations et de transformations. Alors l’humain aura-t-il à s’émanciper de ce terreau-là ? (la suite à l’atelier mené par Yves jeudi)

 

Geneviève

 

Références bibliographiques : de nombreux auteur-es ont été citées.

Michel Foucault ; Pierre Bourdieu ; Christian Laval...

De Yves Bonnardel, La domination Adulte chez Myriadis

D'Audrey Chenu, Girl Fight aux Presses de la Cité

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"Je me permets d’ajouter quelques lignes à cet article riche pour relever un propos d’Yves Bonnardel qui m’a paru très pertinent. Nous ne cessons d’entendre des louanges sur la co-éducation. Pour lui, le terme « éducation » connoté positivement pose déjà question ; concernant la co-éducation, son avis est d’autant plus tranché et j’ai tendance à le rejoindre sur ce point. La co-éducation actuellement, qu’est-ce sinon deux groupes de dominant-e-s qui discutent entre eux et prennent des décisions pour une tierce personne qui n’a pas son mot à dire ?

Une réflexion de plus et un travail sur le terrain à mener de gaieté de cœur !"

 

Mathilde