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Les différents temps où l'on peut penser en classe...

 

Est-ce qu'on inclut les moments où nous pensons, nous adultes ? (=penser la classe) ?

JC : Ce sont deux choses différentes qu'on peut lier, est-ce qu'on interroge les outils qu'on utilise en classe comme tous les outils de la classe, dans la société qu'est la classe ?

H se disait que la pensée de l'enfant dans la classe commence là où ce qu'on a prévu se termine, quand on sait qu'on ne va pas pouvoir remettre à plus tard ce qui émerge en classe.
Si notre organisation ne permet pas l'accueil de cette spontanéité, on perd toute la puissance de ce moment de réflexion.
Il a apporté Le bien et le mal, c'est quoi ? philo enfants éditions Nathan, qui ne suscite pas un vrai moment de réflexion.

B : Selon ce qui émerge, il ne faut pas en parler tout de suite parce que ça peut induire une forme de pensée unique. Il faut parfois que ça ait le temps de maturer pour qu'ils ne soient pas enchevêtrés dans la situation.

L : Ils risquent alors de ne pas avoir le recul nécessaire, une distance qui permet à l'émotion de s'apaiser pour passer de la partie coeur à la partie tête.

JC : Penser la classe en pédagogie Freinet est différent de penser la classe dans d'autres types de pédagogie.
On essaie de mettre en place des situations qui n'empêchent pas que la pensée individuelle chemine, d'avoir des temps de mise en commun, de mettre en place des situations qui permettent que l'on pense sans arrêt.
C'est ensuite un choix de dispositifs mis en place, et il y a plein de pratiques. C'est aussi un principe de pédagogie Freinet d'avoir des allers-retours entre le groupe et l'individu.

PH : Quand on fait un retour du travail personnel, elle aime qu'ils prennent conscience que le travail proposé leur permet d'être plus forts, de pouvoir mieux choisir de qu'ils aiment dans la vie.
Parfois des enfants remarquent que ce que les autres ont fait est important, ça permet de les rassurer pour penser plus loin.

D : S'interroge sur les temps institutionnalisés.
Faudrait-il qu'à tout moment une enfant dans la classe qui a quelque chose à dire sur le fonctionnement de la classe, les moments de classe, l'enseignant etc. puisse le faire (sur un cahier ou un autre outil ?

PLR : Ca existe dans la préparation du conseil.

B : Dans nos classes ils ont quand même des espaces où ils peuvent exprimer ce qu'ils ont à exprimer.
B a regardé un débat philo animé par le philosophe P Lenoir qui intervient sans arrêt dans le débat des enfants, oriente le débat, ça ne lui a pas convenu.
Ce n'est pas pareil que penser en pédagogie Freinet.

H : sur le fait d'orienter, H a commencé à réfléchir : on est un adulte au milieu du groupe, a priori on n'a pas les réponses.

D : La grande différence avec les « philosophes », c'est qu'il n'est pas expert mais pense que c'est important que les enfants puissent réfléchir.
On est des personnes du monde, on pense que c'est important de faire échanger les enfants sur le monde, même si on n'en a pas l'expertise.
La posture, le statut de celui qui anime n'est pas la même.

NB : Il y a deux postures, le maitre qui n'intervient pas du tout et le maitre qui relance. Elle avait l'impression qu'en ne disant rien, le débat tournait un peu en rond.

PLR : Demander d'argumenter, d'illustrer : « Pourquoi est-ce que tu dis ça ? »

PH : « On souhaite que l'enfant pense tout le temps ».
Certains temps permettent de ne faire que penser, qui permettent d'aider l'enfant à comprendre que la pensée est en filigrane, c'est une puissance de l'émancipation.

JC : La pédagogie Freinet propose à la fois des dispositifs et institutions qui permettent de penser, et à la fois la capacité à accueillir l'inconnu.
Articuler des temps différents.
Penser la classe c'est aussi prendre le temps du recul et de la réflexion (personnelle, en groupe, en collectif), même quand l'outil semble bien fonctionner.

D pense que tous ces moments doivent être ritualisés pour que l'enseignant n'ait plus à se demander ce qu'il a à apporter. Le fait de le faire régulièrement leur permet d'avoir une meilleure écoute. L'intervention de l'adulte doit être rare.

B : Il ne faut pas avoir peur du silence, qui permet aux enfants de suivre leur réflexion.

JC : C'est aussi ça la culture de classe.
Une grande partie est « on construit ensemble une manière d'interroger ce qui se passe » (et Jean-Charles parle trop vite pour que je note ce qu'il a dit et qui était très intéressant),

Al : N'a pas de temps de débat, mais un entretien du matin quotidien, et trouve difficile de rester extérieure et de ne pas faire de la morale.
Elle trouve des solutions mais n'est pas sûre qu'elles soient bonnes.

Prise de notes : Nadège.