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Penser dans la classe et hors la classe...

 

Décalage entre ce qu’on a le droit de penser à l’école et hors de l’école. Pour certains parents, la pensée de leur enfant à l’école peut déranger.

Daniel : est-ce que dans vos classes, vous faites un mot aux parents en début d’année qui leur explique ce que vous faites en classe pour apprendre à penser, où toutes les opinions sont entendues et acceptées ?

Certain-e-s en parlent en réunion de parents en début d’année.
Des tas de choses se passent en classe, au niveau personnel, en petits groupes, en grand groupe. Il est important de voir régulièrement les parents sous différentes formes : réunions à thème, rencontres style « papothèque » autour d’un goûter, rencontres pour les tenir au courant de ce qui se passe en classe, enquêtes auprès des parents, accueil à des moments de classe.
Du coup, les parents se connaissent et ont des temps de discussion commune dans et autour de la classe.

C’est difficile dans certaines écoles car les collègues résistent à cette forme d’accueil des parents.
C’est difficile quand on est seul dans une école, car les collègues se sentent jugés par les parents qui comparent avec celui ou celle qui établi une relation sereine avec les parents de sa classe.

Comment faire pour pouvoir faire avancer les choses de façon « raisonnable » ?

Comment permettre les conditions du débat entre le dedans et le dehors ?

Pourquoi serait-ce les enseignants qui ont raison et pas les parents ?

Les collègues peuvent être un empêchement à faire de la pédagogie Freinet et à accueillir les parents, mais si on ne commence pas dans nos classes, rien ne se fera jamais en direction des parents.

Travailler en pédagogie Freinet est un combat qu’il faut parfois mener contre certains collègues.

Recadrage sur « Penser » : il n’y a pas que les ateliers philo pour penser, est-ce que les rencontres avec les parents ne pourraient pas parfois être des moments pour penser ?
Les parents peuvent assister à un atelier philo (sans intervenir) pour voir comment ça fonctionne.

On peut aussi faire des ateliers philo le soir avec les parents :
Est-ce que mon enfant a le droit de ne pas être d’accord avec moi ?
Quel rôle joue la publicité dans nos vies ?
Qu’est-ce que la coopération ?

En maternelle, les parents accompagnant les sorties changent le regard sur leur enfant en voyant celui de l’enseignante sur les enfants, la façon dont elle s’adresse à eux, dont les enfants s’adressent à elle…
Des mamans ont pu ainsi aller au cinéma pour la première fois, à des spectacles de danse, à la campagne, et ont changé leur regard sur l’école.

Est-ce qu’il pourrait être intéressant de travailler autour des empêchements à apprendre avec des parents ?

Le cahier de vie permet de faire sortir la vie de la classe dans les familles et vice-versa, mais ça reste de l’écrit.

Attention à la stigmatisation des parents et à la culpabilisation, il est nécessaire d’établir des relations de confiance, souvent grâce à des réunions informelles, des temps de réflexion, de travail en commun autour de projets, et de faire rencontrer, discuter, des parents de milieux et de cultures différents.

Travail à mener autour des droits des enfants, de la convention internationale, en dehors de la traditionnelle journée institutionnelle, s’appuyer sur le texte et le faire vraiment vivre.

Conflit de loyauté pour les enfants de cultures différentes : regarder l’adulte quand il te parle est interdit dans certaines cultures, manger avec les doigts en Afrique est commun…

On ne connaît ps la culture de nos élèves, et on peut parfois les blesser ou blesser leurs parents par certaines remarques.

« Il apprendra quand il sera prêt et quand Dieu le décidera. » (réflexion d’une maman d’un enfant en difficulté de la classe de Daniel) :
Jusqu’où accepter la différence de culture, que fait-on ?
Conflit linguistique : ce n’est pas la langue parlée à la maison qui pose problème, c’est le conflit culturel.

Parfois, le fossé est tellement grand que pour résoudre le conflit, il faut simplement essayer de comprendre l’autre des 2 côtés.
Mais parfois c’est à sens unique et très difficile :
Ex ; l’enfant que les parents ne mettent pas à l’école le jour des séances d’ « école et cinéma », parce que Dieu ne le protège pas au cinéma.

Problème de la violence :
Parents qui disent à leur enfant de se défendre si on les attaque à l’école, et de frapper.
L’école apprend l’inverse aux enfants, et c’est difficile à vivre pour les enfants et pour les parents.

On peut proposer en début d'année aux parents qui ont envie de partager un savoir faire de venir en parler en classe et proposer un atelier.

Prise de notes : Nadège.