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S.P. : problème du bruit quand les enfants travaillent, et difficulté à reprendre la main quand il a besoin de quelques secondes d’attention pour donner une explication.
Il aimerait beaucoup faire comme V., couper net de façon franche.
En soi ça ne le gêne pas tant que ça car il a une grande tolérance au bruit, mais ça gêne les autres élèves.
L’idée du feu tricolore pourrait être utile si ça vient d’eux.

F. : problème de bavardage pendant le temps personnel. Dès qu’ils ne sont pas sous ses yeux ils sont en train de parler avec les autres au lieu d’être sur leur travail. Seuls certains arrivent à travailler en bavardant.

S.P. a le même problème. Il y en a qui se plaignent de ne pas réussir à travailler à cause du bruit, mais ils font du bruit.

S.P. : le bruit engendre le bruit. Quand ils sont en demi-groupe, il y a beaucoup moins de bruit.
C’est exponentiel dans un sens comme dans l’autre.
Les bons élèves bruyants ont souvent du travail trop facile pour eux.
D’autant plus si c’est un travail choisi par l’enseignant. Par contre les élèves en difficulté, qui ne comprennent pas trop, s’ennuient et bavardent.

F. : ils adorent faire des textes libres, aimeraient en faire tout le temps mais ne se concentrent quand-même pas sur ce qui les intéresse. Ce sont des bavardages un peu liés au travail, mais ça bifurque…

S.P. : et le travail leur sert un peu de prétexte. On peut leur montrer que la mauvaise qualité sonore leur fait perdre de la qualité de travail.

N. : plusieurs systèmes ont été utilisés selon les années, et fonctionnent selon les années.
Pendant un temps de travail en groupes, extraire un enfant du groupe (discrètement!), lui demander de se mettre à l’autre bout de la classe et lui demander ses impressions sonores. Ensuite, il va de lui-même demander à ses camarades de parler moins fort.
Quand le bruit gêne pour travailler, on lève la main grande ouverte. Ceux qui la voient se taisent et lèvent aussi la main.
Assez vite tout le monde est silencieux, on met sa main ouverte devant ceux qui ne voient pas les mains levées.
Puis on peut reprendre le travail.
Utiliser des cartons avec des pictogrammes (ou des couleurs, mais c’est très connoté) : quand un enfant est bruyant, sans parler, poser sur son bureau un carton qui indique « tu fais trop de bruit », par exemple avec un bonhomme dessiné et une bulle.

F. a essayé une technique pour réguler le son lors des travaux en groupes, suite à une proposition du conseil d’enfants : chaque groupe a un carton vert au départ, si le bruit monte elle remplace par un carton orange, si le bruit diminue elle remet un carton vert, mais si le bruit persiste elle met un carton rouge, qui conduit sur leur demande à une punition, alors elle hésite à le mettre.

Anne fait poser le stylo 5 minutes quand il y a trop de bruit, ou mettre le tête dans les bras.

S.P. : quand ils parlent pendant que tu parles, tu te tais et tu attends le silence en regardant les bavards.
Ce qui fonctionne avec sa tutrice est « Posez vos stylos et tournez-vous vers le tableau ».
Mais ça ne fonctionne pas avec lui.
Ça veut dire posez votre outil de travail, interrompez votre travail trente secondes.
Il faut les interrompre quand c’est vraiment nécessaire s’ils sont en train de travailler.

F. : quand elle veut interrompre pour parler à tout le monde, elle tape trois fois dans un triangle et à la troisième fois c’est le silence. Et ça fonctionne pour le moment.

 

Savoir se taire ???

F. a un élève qui ne peut pas s’empêcher de parler, même à elle pour lui dire qu’il dérange en parlant !

S.P. : certains n’ont pas le filtre, de savoir si ce n’est pas le moment ou pas pertinent. Ils n’ont parfois pas la conscience de ce qu’ils font.
C’est très perturbant d’avoir quelqu’un avec un regard franc et honnête qui nie ce que l’on sait qu’il a fait.
Avouer la faute ne leur est pas possible. Tu les mettrais au pied du mur ils escaladeraient le mur. Il aimerait imposer la règle de ne pas parler quand quelqu’un s’adresse à la classe.
Il commence à savoir sur quoi il sera intraitable en début d’année.

F. : parfois des enfants font des commentaires, ça pourrait être intéressant au niveau des échanges mais ça devient très vite le brouhaha.

S.P. : c’est difficile aussi d’avoir la parole à son tour, ça tue un peu la spontanéité. On pourrait mettre en place une situation où un enfant qui fait la liste de ceux qui lèvent le doigt et donne la parole (comme nous avons fait durant les temps de regroupement durant ce stage).

 

Est-ce qu’on aurait intérêt à être un dragon en début d’année ?

F. : mais quand on n’y arrive pas ?

S.P. : faire une liste des trucs sur lesquels tu veux précisément être intraitable, et t’y tenir.

F. : en début d’année, le premier jour, elle pousse toutes les tables contre les murs, met les chaises en rond, ils se présentent puis choisissent une organisation de la classe (généralement ils choisissent le frontal). Ensuite ils écrivent un texte.

S.P. : on peut choisir l’organisation spatiale qui nous convient.
Quand le cahier est marqué à ton nom, ça t’aide à te sentir accueilli.
On peut commencer par les faire écrire puis se présenter en lisant leur texte, à travers leur texte. Ça inclut l’idée qu’ils sont là pour travailler dans leur présentation.
En début d’année, il les laisse se placer librement en îlots et leur donne directement un calcul mental qui a pour but de signifier « ici on est dans une classe qui travaille ».
Ensuite il se présente et consacre une à deux heures à expliquer son fonctionnement.

 

Niveau sonore de l’enseignant :

S.P. : comme il parle fort, les classes sont bruyantes. Quand on crie rarement, ça marque, sinon, ça n’a aucun effet.

F. et S.P. : c’est difficile de garder son calme, d’être soi-même.
Peut-être faire du théâtre pour apprendre à moduler sa voix ?
Avoir un tempérament calme et parler doucement et lentement aide à avoir une classe calme.

S.P. : quand tu as adopté un registre plus bas ça calme les gens autour de toi.
Il aimerait tenter l’expérience de simuler une voix cassée pour voir l’effet produit.

N. : peut-être parce que tu as l’impression, du fait de ton statut actuel de stagiaire, de n’être pas encore un professeur « légitime » ?

S.P. aimerait valider sa formation à l’ICEM comme formation initiale, en moins de trois jours il a appris plus qu’en deux ans à l’ESPE, où tous ceux qui sont praticiens sont intéressants mais les universitaires apportent des savoirs dont on n’a pas nécessairement besoin.

F. : c’est aussi « faites ce que je dis et pas ce que je fais ».

S.P. : une heure trente de cours magistral pour expliquer que le frontal n’est pas efficace !

 

Quelles solutions pour améliorer le niveau sonore et éviter de passer par un système de sanctions ?

S.P. : utiliser le vocabulaire adapté : « tais-toi parce que tu gênes », ou « tu ne respectes pas ton camarade au tableau ».
La notion de respect est parfois vide de sens pour les élèves.

F. : les enfants apprennent par l’exemple.
Si les parents d’autres classes bavardent pendant que la classe présente un spectacle, c’est un exemple de manque de respect.
De même quand, enseignant, on va à une formation où on parle en même temps que la personne qui présente son travail.

S.P. : au niveau de la préparation du cours, plus il se prépare plus il va pouvoir improviser.

N. : comme faisait Jean-Michel Mansillon lorsqu’il était professeur de philo.

S.P. : mettre les moyens au niveau de l’élève pour qu’il puisse s’en emparer.
Parfois il prépare une activité qui ne leur servira pas, ou se rend compte que ce qu’il avait prévu n’ira pas et ne le fait pas.
Beaucoup de stagiaires ont envie de faire des mémoires sur la gestion de classe, les formateurs conseillent plutôt de travailler sur la préparation de cours.
Il culpabilise par rapport aux bons élèves, qui ne sont pas là pour s’ennuyer, quand la classe est bruyante ou si ça ne se passe pas bien.