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Témoignages sur le journal scolaire (suite du numéro sur le Journal Scolaire)

Dans :  Français › Principes pédagogiques › communication › 
Janvier 1984

 

TEMOIGNAGES 

·       Un petit journal hebdo, pourquoi ?

·        Une pratique bien rôdée

·        Décloisonner par le journal

·        Journaux scolaires au 2d degré

-           Pratique au 1er cycle – 1er exemple

-           Pratique au 1er cycle – 2e exemple

-           Pratiques second cycle

·       Recherches de nouvelles techniques

-           La diazocopie

-           La photocopie

-           Le micro-ordinateur

·       Un quotidien édité par les pitchouns

·      Histoires d'enfants

·       Un journal grand format

·      Quand le journal n'est plus tout à fait scolaire

·       Un nouvel outil : la radio 

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES 

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UN PETIT JOURNAL HEBDO 

Pourquoi ? 

J'ai vu chez un copain, un journal quotidien (classe de Max Damilano, SE-CP)
- 2 pages pliées en deux

- 1 ou 2 textes imprimés (en classe) et la transcription de l'enregistrement de l'entretien de la journée : blaguette + coopé. (tapé et tiré par un parent d'élève.)

Justement, avec les petits de l'école de Georges, les ateliers tournaient un peu à vide, on échangeait peu avec les corres : une période de flottement... J'ai montré les journaux, et les petits ont été emballés : « alors, on pourrait mettre nos dessins... et la recette des gauffres... et moi, j'ai une histoire pour le journal.. et moi, je vais faire un dessin... » Ils étaient partis... et moi aussi :

- Voilà des traces de ce qui se fait en classe, qui vont entrer un peu dans les familles, parce que commentées par les gamins.

On arrive à sortir un journal par semaine (2 ou 3 pages).

- Ce n'est pas long à réaliser. Ça ne pèse pas sur les activités des petits comme le travail du journal mensuel, juste avant sa sortie.

- Ça permet de passer des petits trucs sans prétention qu'on n'aurait pas mis dans LE journal. Ce qui n'empêche pas de sortir un supplément plus soigné, de temps en temps, avec seulement des textes et des dessins.

Et surtout :

- Ça colle à l'actualité. Pour les petits, c'est très important : Ecrire

«   maman, quand tu reviendras, je te ferai des bisous… » pendant la semaine où les parents de 3 élèves sont partis en vacances en Espagne, ça a vraiment un sens pour les enfants, et ça retentit dans le village.

Enfin :

- C'est vite lu. Il faut avouer que pour quelqu'un qui n'a pas la pratique de la lecture rapide, un journal scolaire, c'est quelquefois indigeste, et rarement lu en entier.

UN TRUC : Pour mettre des dessins format 21 x 29,7 dans un journal de petit format, on agrafe les 2 ou 3 feuilles à gauche, et on plie en deux ensuite. Fermé, ça fait quand même un effet de « petit journal » et on ouvre, on peut voir chaque page un entier.

Eliane Hérinx

 


Une pratique bien rodée

« DOLLOT-JEUNESSE » 

Dans notre école, nous ne sommes pas beaucoup. Il y a juste 2 classes. Les petits sont avec la maîtresse et le maître avec les grands. Le journal est pour les deux classes ; c'est la septième année qu'il sort. C'est bien de le faire ensemble car les grands peuvent nous aider pour les tirages ; ils appuient plus fort, ils ont l'habitude du journal. 

Chez les petits 

On a décidé que chacun aurait au moins sa page dans le journal. Il l'organise comme il veut et il en est responsable.

On peut quand même faire plusieurs pages si on a beaucoup de choses à dire.

Souvent on imprime un texte choisi dans nos textes libres sur un côté et de l'autre on fait un joli dessin.

On aime bien les journaux avec des dessins, c'est plus gai. 

Pour choisir un texte : On lit nos textes aux camarades qui nous aident à choisir celui à mettre dans le journal.

Quelquefois, ils nous posent des questions pour compléter, pour mieux expliquer, pour que tout le monde comprenne.

Quand notre texte est choisi, on peut le composer seul ou avec un ou plusieurs camarades.

C'est là qu'on choisit la mise en page, on montre à la maîtresse qui nous aide. 

Pour le tirage : Nous faisons toujours une équipe de 3 ou 4.

Nous tirons 100 pages.

Quand nous avons tiré, nous « décomposons » le texte.

Celui qui est responsable de sa page décide aussi s'il veut l'illustrer.

Quand on veut, on montre à la maîtresse un de nos dessins qu'on aime bien et avec elle on cherche comment le reproduire sur le journal.

On peut faire beaucoup de choses des linos des limographes des collages papiers peints (relief) des caches des texticroches, etc.

Quand on va sortir le journal, on prépare tous ensemble une page sur notre vie à l'école avec nos observations, nos recherches, nos expériences.

Ça intéresse nos parents. 

Chez les grands 

Comme les petits, les grands ont, au moins, chacun une feuille dans le journal.

Au verso, nous tirons des linos, des caches, des dessins au limographe, des texticroches, des cartons collés, des découpages de plastique, des sérigraphies, etc.

Ces dessins sont pris dans nos blocs de recherche.

Certains demandent au maître la ou les techniques qui rendraient le mieux notre dessin, soit pour les couleurs, soit pour les formes.

Parfois, nous tirons au limographe ou au duplicateur un compte rendu d'une de nos recherches maths ou d'une observation intéressante.

Le recto est en général réservé aux textes libres. 

Les textes : On les écrit à la maison ou le plus souvent pendant les temps libres. On aime surtout les poèmes, les textes sur les animaux.

Florence a gardé un texte deux jours dans sa tête.

Odette a pensé à Bobette pendant le travail libre.

Parfois on écrit un texte à deux.

Les dialogues sont rarement choisis pour le journal, on les joue et on les reprend au théâtre. On peut aussi présenter plusieurs textes et les camarades en choisissent un.

Après la lecture des textes, on en parle, on choisit les plus profonds, les plus vrais. On ne vote plus. Quand on ne peut se décider entre deux textes, on les garde tous les deux pour le journal ou on en choisit un et l'on met l'autre en « réserve ». Ce dernier sera imprimé plus tard si le camarade le désire ou il en choisira un autre qu'il a aussi en réserve (ceci se fait quelques temps avant la sortie du journal pour ceux d'entre nous qui n'ont pas de texte sur leur feuille). 

Le tirage : Imprimerie - Limographe 

Le texte choisi, son auteur est responsable du tirage. Il peut demander à ses camarades de l'aider.

On réfléchit à la mise en page - au choix des caractères d'imprimerie (5 corps différents) - aux illustrations possibles.

Parfois, le texte choisi est modifié (enrichi) par le groupe lors de la discussion. (Un texte communicable au groupe-classe ne passe plus au niveau du village, des correspondants et encore moins dans les quinze classes qui le reçoivent).

Pour le tirage proprement dit, nous nous faisons aider par l'équipe d'imprimerie (4 élèves pour 15 jours) qui est responsable de l'entretien, du rangement, du nettoyage et de la distribution des caractères après le tirage.

Pour tirer avec notre grosse presse (500 kg) il faut être au moins 3 - mais ça va plus vite et les linos sont très beaux.

Les textes au limographe sont tapés à la machine à écrire par le maitre ou écrits à la main si le camarade arrive bien à écrire sur une cello-lime avec un poinçon.

Nous tirons à 130 exemplaires, 90 pour le journal, 40 pour les correspondants et nous.

Les illustrations et les dessins, nous ne les tirons en général que pour le journal. Ça serait trop long (surtout avec les cartons collés)

La page de vie est un résumé des nouvelles du matin notées par un de nous sur le cahier des secrétaires. Les comptes de la coopérative informent les gens.

Ils savent comment nous dépensons nos recettes.

Nous remercions toutes les personnes qui ont travaillé pour nous (dons/argent - matériels - renseignements - gâteaux, etc.) 

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Décloisonner par le journal 

Dans un groupe scolaire en banlieue parisienne où trois enseignants, sur le nombre que compte l'école, travaillent en équipe. 

Notre souci (nous sommes 3) était de revoir ce qu'était un journal car notre salle imprimerie n'avait pas donné satisfaction l'année passée et sur la base de l'impact qu'avait eu ma première expérience de journal quotidien.

De plus nous voulions aller plus loin dans le travail en équipe.

Alors, comment sortir de nos classes ? Ou plutôt, les enfants dans un cadre donné ont-il envie de sortir des murs, de gérer un autre espace, de décloisonner, eux...

Le journal scolaire nous semble être l'outil qui peut le permettre et qui obligera par sa conception d'autres fonctionnements.

Voilà le projet que nous avons mis en place au rythme et au gré de nos groupes-classes respectifs : 

1. Nos classes deviendront des lieux spécialisés où les enfants iront selon leur activité choisie (ex. : salle silence avec apprentissages, fichiers, salle bibliothèque documentaire pour enquête, réponse aux demandes jusqu'à la salle bruit : maquette, tirage, etc. Nous disposons de nos 3 classes plus une salle libre et l'usage du réfectoire pour les conférences et la salle des maîtres avec la collaboration de la directrice et des personnels de l'école (classe de service, assistante sociale et infirmières). Le couloir de l'étage devient le musée d'expo permanent. On peut visiter et donner son avis et avoir envie...

2. Le journal ? Il serait le lien d'informations et d'incitations permanentes entre tous les enfants et les adultes intervenants.

En prenant modèle sur les rubriques des Journaux adultes : Nouvelles intérieures - Etranger - Critiques littéraires, cinéma, Expo, etc. Débats de fond - Exploits - Offres et Demandes d'emploi, nous pensons faire vivre le décloisonnement à travers le journal. Chaque enfant-rédacteur prépare son article, son texte, son annonce (ce qu'il a fait, annonce de conférence, demande d'aides sur tel problème, parution d'un texte, annonce d'expo, recommandations de lecture, etc.) et le dépose dans une case de chaque lieu prévue à cet effet. Au moment des bilans en fin de journée (de 30 à 40 mn) l'équipe de rédaction ramasse les articles et réalise mise en page et si possible tirage du quotidien. Nous avons une gestetner électrique ce qui permet d'aller vite mais nous comptons bien que petit à petit les contingences matérielles obligent chaque réclacteur à donner un article immédiatement exploitable, sinon il ne pourra pas passer dans l'édition du jour.

Au besoin je finis le tirage avec ceux qui restent à l'étude et/ou avec d'autres adultes.

Le lendemain nous lisons le journal et ainsi chacun peut se déterminer pour ses activités journalières : écouter une conférence, en rendre compte, lire et informer, débattre, s'offrir à aider, demander qu'on nous explique, continuer ses exploits, réaliser une oeuvre, aller visiter et donner son avis, etc.

Bernard Auzou


Journaux scolaires au second degré

PRATIQUES AU PREMIER CYCLE 

·          Comment créer un journal ? Avec quelle part du maître ? Quelle confiance ?

« Ne calculez pas, suivez la nature ! » (Les dits de Mathieu, C. Freinet, p. 166) 

Une nouvelle année en français - histoire géographie, avec de nouveaux élèves de quatrième qui n'avaient jamais pratiqué l'expression libre et à qui on n'avait jamais demandé d'organiser quoi que ce soit depuis qu'ils étaient entrés au C.E.S.

Le premier jour, j'avais sorti les limographes et les rouleaux, des morceaux de lino, restes de carrelage, des journaux des années précédentes du C.E.S. ou d'ailleurs. J'avais parlé de la possibilité de faire un journal. Dans l'emploi du temps, j'avais placé deux heures d'ateliers pendant lesquelles il était possible de choisir ce qu'ils détestaient un peu moins. Le lino, avec les belles encres aqualac, les passionna. Le résultat n'est jamais mauvais et c'est une technique qui est faite pour être produite plusieurs fois. On décida d'en tirer cinquante afin d'en faire un livret que chacun conserverait les autres, on verrait bien.

Parallèlement, j'avais reçu de nos correspondants une enquête sur les vieux accompagnée de beaux textes. Les élèves allèrent dans les maisons de retraite du Pontet ; ils réalisèrent des interviews : ils écrivirent tout cela.

Quelques textes maladroits, quelques comptes rendus apparurent. Ils étaient lus à la classe pour la plupart. Je les ramassais, les annotais, émettais toujours des appréciations positives.

En février sortait le premier numéro, tiré essentiellement au limographe. Très imparfait, pas très propre, ce journal fut acheté dans la cour, dans la salle des professeurs. Les adolescents étaient contents et moi pas fier du résultat. Mais, on était en route et c'était bien. On me reprocha, bien évidemment, les habituelles fautes oubliées, on me demanda où pouvait bien se nicher la pédagogie Freinet dans tout ca ! Optimiste, je répondais que c'était un début et qu'on verrait bien par la suite.

Les textes libres continuaient. Des élèves demandaient à travailler leurs textes avec moi, ou avec des copains. Quelques enquêtes virent le jour (univers pavillonnaire, gitans). Ils écrivirent des textes à partir des photos du Pontet et les dégradations de vie des habitants. Des poètes, des comédiens devant venir dans la classe, de nombreux livres de poèmes, des B.T. circulaient. De grandes feuilles de textes d'auteurs, d'adolescents tapissaient les murs et les vitres. Les activités se multipliant, chacun y trouvant son bien, les textes naissaient nombreux. La qualité s'améliorait : certains travaillaient leurs textes des heures, d'autres se refusaient à changer une virgule : ça discutait ferme.

A Pâques, un mois après le premier numéro, sortaient quarante feuilles. Chaque élève avait au moins une page. Les linos étaient peu nombreux, les textes limographiés, encore nombreux étaient concurrencés par la machine à alcool : les adolescents s'étaient emparés d'un moyen pour véhiculer ce qu'ils avaient à dire.

Si la qualité baisse, ils risquent d'être moins lus, ils s'en apercevront certainement et ils verront que la forme et le fond sont fondamentalement liés : le numéro trois le dira. 

G. Bellot, 84, journal déclaré n° P.S.C. 7005


·          Toute la vie de la classe est organisée en fonction du journal scolaire. 

S'il est primordial que le journal reste le lien privilégié, le cordon ombilical entre le groupe-classe et le monde extérieur, il est donc normal de lui donner les dimensions et les formes nécessaires à une lecture publique et rapide parce que les gens veulent aller vite.

Ceci implique que la pédagogie du journal scolaire s'en trouvera modifiée. Si les outils changent, notre attitude doit aussi changer.

Il a été un temps où la pratique du journal était fortement tributaire de celle du texte libre ! Ainsi le journal se faisait au jour le jour, chaque texte libre était composé et tiré dans la journée.

Ensuite, nous avons assisté au choix de plusieurs textes libres à la fois pour le journal, sans qu'il y ait correction collective ni composition collective. Le journal est devenu alors un recueil de textes libres individuels.

Aujourd'hui, il semble que les adolescents, en tout cas les miens recherchent plus de rigueur et de force dans leur expression : d'où un retour à un choix plus restreint et le changement des formats.

 

Aujourd'hui, dans ma classe, voilà comment se pratique le journal scolaire :

·          Mon emploi du temps en français (classe de quatrième, 28 élèves) :

Lundi : 1 heure communications, plan de travail.

Mardi : 2 heures ateliers.

Jeudi : 1 heure étude de textes d'auteurs.

Vendredi : 2 heures : recherches-apprentissages (orthographe, grammaire, etc.) et contrôles, coopé.

·          Les grands moments de notre vie :

Lundi, les communications où tout peut être communiqué au groupe qui s'érige alors en comité de rédaction du journal. On y entend, on y discute :

- les textes libres (cinq ou six dans l'heure)

- les comptes rendus des séances précédentes pour le livre de vie ;

- les parties de recherches collectives qui correspondent au dossier général sur lequel la classe entière travaille en fonction de ses besoins (drogue, presse... ) ;

- Les points du plan de travail de la semaine, notamment ceux de jeudi et vendredi.               

Mardi, ateliers : imprimerie avec compo­sition, tirage, etc, ; recherches, enquêtes, dessin.

Jeudi : textes d'auteurs ou d'élèves (textes libres) qui méritent discussion, débat.

Vendredi : journée fastidieuse.

·          Le matériel : Je dispose de deux salles dont l'une, appelée plénière, équipée en audiovisuel ; l'autre salle est celle des ate­liers. Le nombre de polices (28) et la nature de la presse (65 x 110 cm) à rouleau sont accessoires parce que personnels pour moitié. Il faut ajouter que je dispose d'un crédit de fonctionnement de 7 000 F envi­ron pour l'année. Je les utilise pour le dessin, mais surtout pour les sorties (corres­pondants, musées, théâtres, etc.).

·          Nos réalisations : Tout ce qui se crée dans la classe est aussitôt affiché ou pendu à un fil devant le tableau. Tout est discuté collectivement ensuite à la fin de l'heure. Ceci, le mardi, après les ateliers. Tout travail collectif (sauf les apprentissages et les contrôles) doit être entendu par la classe avant de recevoir son destinataire. La classe donne alors son avis et ensuite son aval : journal, affiche, correspondants, livre de vie, dossiers en cours.

Tout travail collectif (communications textes d'auteurs, débats, apprentissages, visites, interviews) est consigné sous forme de comptes rendus par un secrétaire de séance (rôle qui tourne de jour en jour) et présenté à la classe aussitôt.

Le lundi, les textes libres présentés peuvent avoir pour destinations :

- le journal : imprimerie

- une affiche : si c'est un beau poème assez court ;

- les correspondants

- le livre de vie.

En somme tout ce qui est exprimé est valorisé.

·          De quoi est fait le journal ?

- des textes libres élus ;

- des comptes rendus de séance correspondant aux autres articles du journal (texte libre, recherche ou coopé) ; à un texte libre imprimé correspond le texte du compte rendu de la séance où ce texte libre a été communiqué et discuté ;

- des recherches individuelles ;

- d'un dossier collectif (patois, alcoolisme…) ;

- comptes rendus de coopé

- d'interviews d'enquêtes.

·          Comment est-il fait ? Les textes libres à l'imprimerie + illustrations diverses. Dossiers et recherches au limographe et Gestetner pendant les ateliers.

·          Le journal-affiche : pour quel renouvellement du journal scolaire ?

Je l'ai repris dans le cadre du foyer. Plus facile parce que le groupe est plus restreint.

Depuis deux ans, je cherche à avancer, à modifier le journal scolaire pour qu'il colle davantage à nos techniques d'information actuelles, télé, affiches surtout. Il fallait donc sortir de ce fichu format 15 x 21 ou 21 x 29,7. Mais pour imprimer une feuille raisin ou même semi-raisin, il faut un matériel adapté. En juin 77, une petite imprimerie ferme ses portes. Je saute sur l'occasion, je réussis à acquérir un matériel de qualité : une presse à épreuves (300 k) sur meuble format colombier (65 x 110) et pas mal de polices de beaux caractères bien chargées. A partir de là, j'ai senti que je pouvais tenter l'expérience du journal mural.

Mais, pédagogiquement, comment ça se passe ?

Notre premier tâtonnement... Quelle matière mettre sur cette première page ? Et, c'est à ce moment que tout change. En effet, spontanément, la classe se transforme en comité de rédaction, comme dans un journal professionnel. Chacun propose des articles, des sujets d'articles, des illustrations. Et petit à petit, je me suis rendu compte, et les élèves aussi, que ces grandes feuilles nues que nous imprimerions tous les quinze jours feraient un magnifique livre de vie de la classe. Chaque feuille porterait un peu la substantifique moelle qui sortirait de tous les travaux et la matérialisation des travaux entrepris pour le journal.

J'ai tout de suite vu trois aspects positifs à ce genre de travail :

1. On pourrait afficher, au vu de tous, notre travail de la quinzaine.

2. Chacun se sentait motivé pour établir un contrat de travail entre lui et le journal, entre la classe et lui pour le journal.

3. Ce journal concernait toute la classe d'un seul coup. L'anonymat des pages individuelles disparaissait.

4. Ce journal pouvait servir de moyen de communication avec les correspondants et on pouvait envoyer vingt, trente feuilles.

Si on prend les numéros, un par un, on a tous les sujets de débats, de recherches, de réflexion de la classe et les textes libres. Petit à petit, je me suis rendu compte avec les élèves qu'il nous fallait tendre vers une information plus complète, information qu'on ne trouve pas ailleurs. D'où des numéros précis sur les idoles, le racisme, la mort vue par... devaient suivre (parce que le journal est mort depuis) : les camps de concentration, la peine de mort, la faim, les enfants des villes, le service militaire, la vitesse, les jeunes d'aujourd'hui. Chacun de ces sujets étaient traités en détail à travers des albums ou des dépliants : le comité de rédaction prend connaissance du contenu de l'album, le critique, en dégage les articles pour le journal. A la suite de ça, il désigne une équipe de quatre pour l'organisation de la page. Ces quatre proposent des mises en pages différentes à la classe qui en choisit une. Alors l'équipe des quatre établit le plan de travail : qui fait quoi et quand ? Tout le monde passait par la composition, le tirage, l'illustration, la mise en page. Alors pourquoi cette entreprise a-t-elle échoué ? Pour de multiples raisons qui ne tiennent pas du tout à l'originalité de ce journal en priorité.

Composition sociologique des élèves de la classe et absence de retour critique. Le travail était-il intéressant ? C'est ce que les élèves n'arrivaient pas à savoir ?

R. Barcik

08 - journal déclaré n° P.S.C. 4876


EXPÉRIENCES DIVERSES AU SECOND CYCLE 

Maintenir le journal de classe contre vents et marées... pour le plaisir d'une vie collective intense. 

Si je fais le bilan d'une année particulièrement difficile, en second cycle, il est intéressant de voir ce qui reste d'une pratique à laquelle je suis très attaché. Or, il reste pas mal de choses : deux numéros en 2e C, un numéro en 2e AB, un numéro en 1re G. Mais :

- retards beaucoup plus importants que les années passées : mise en route très pénible en fin de premier trimestre seulement ; les effectifs (34-37 élèves par classe) ralentissent toute l'organisation ;

- manque de recul et de réflexion pour sortir de la routine et inventer d'autres formules plus efficaces ;

- résistance à toute épreuve d'une classe de 1re D qui, pourtant, a produit de bons textes (hantise de l'examen).

Tout cela ne prouve rien, sauf la force de mon choix personnel : le journal est effectivement au centre de mon système pédagogique et je le maintiens contre vents et marées. J'ai goûté au journal en 68-69. J'y ai trouvé tellement de plaisir que c'est devenu ma drogue pédagogique et je serais « en manque » si je n'en avais plus.

 

Le journal n'est pas l'outil privilégié de ma pédagogie, mais c'est un élément essentiel, inextricablement mêlé à tout le reste. Ce n'est pas une pratique supplémentaire, plaquée sur le reste (exemple d'une de mes classes en 79-80).

- Lien évident avec expression libre (d'autant plus que la correspondance a véhiculé plutôt des enquêtes et des dossiers ; peu d'échanges de textes libres en début d'année ; ça n'est venu qu'en fin de second trimestre, avec un échange de textes polycopiés à l'alcool entre une dizaine de classes). On écrit donc en fonction du journal,

- Le journal comme écho aux travaux de la classe.

- Le journal soutient financier de notre voyage échange avec Montmorency : le n° 1 a rapporté 450 F de bénéfices ! C'était un moyen de financement décidé en séance de coopérative. D'où motivation renforcée pour son achèvement dans les délais et pour la vente.

- Lien avec l'organisation financière de la classe : caisse de classe avec C.C.P, (grâce à l'O.C.C.E.), trésorière, cahier de comptes géré avec mon aide.

- Outil remarquable pour l'acquisition de l'autonomie. Mais tout a été dit sur ce point. Je le redis pourtant : une fois de plus j'ai découvert grâce au journal, chez certains, des aptitudes étonnantes à l'organisation du traval (souci de planifier, comment répartir le travail, comment éviter le gaspillage de papier, comment faire une maquette de journal, une foule de tâtonnements). Sans parler des progrès foudroyants dans le savoir faire technique, à partir de quelques conseils que j'ai à peine le temps de donner.

Chaque année j'observe avec la même surprise, avec le même ravissement l'évolution de l'équipe du journal (une dizaine d'élèves environ, à raison de deux heures par semaine, lors de la séance d'atelier). Certes la réussite est inégale : le travail est plus propre, plus soigné dans telle classe, ma part est plus ou moins grande. On a parfois de bonnes surprises : à mon retour de voyage-échange avec une autre classe, j'ai trouvé le second journal de 2e C quasiment terminé.

 

La fête : Je me fais plaisir. Et je projette ma joie sur la classe. Mais cette joie est réelle - même si j'en rajoute un peu. Seulement, ce sont des moments assez fugitifs, fragiles, difficiles à décrire.

Quelques-uns de ces moments, surtout dans les dernières heures, quand il faut boucler coûte que coûte, par exemple la veille des vacances :

- L'affolement quand on s'aperçoit que, malgré tous les contrôles et pointages, il manque 20 feuilles dans tel paquet, le retirage en catastrophe !

- La cérémonie de l'enliassasse au coude à coude, avec tous les élèves de la classe. Travail mécanique sans doute, mais fait dans la joie et les plaisanteries, les a-coups (« ça va trop vite ; trop lentement ; ça bouchonne »... avant de prendre le rythme adéquat.

- L'émotion du premier exemplaire agrafé qui circule de main en main.

- L'exemplaire porté au chef d'établissement (on se bat pour y aller !)

- La distribution pour la vente et l'envoi des vendeurs dans le lycée, dans le quartier (100 exemplaires vendus en une heure).

- Et quelques jours après, les critiques orales ou écrites, l'attention prêtée aux réactions des adultes, les déceptions, parfois le choc, les incompréhensions, l'amorce de dialogues nouveaux.

Bref : une expérience de vie collective intense. Alors, j'imagine mal qu'on se prive de cette joie ! 

J. Brunet
33 - N° P.S. C. 4799 et 4800
 

·          Le journal à expression mathématiques 

Après deux ans dans la classe de 2e T1 qui ont vu naître en 75-76 : « La matharde me monte au nez » et en 76-77 : « Mathons les maths et les échecs », voici que cette année apparaît « Pi Jamath ».

Faire un journal en maths : pourquoi ?

Si l'objectif n'est pas tout à fait élucidé, il n'en est pas pourtant flou.

Un journal de classe est un outil d'une pédagogie dont l'un des objectifs fondamentaux est la libre expression. La réalisation d'un journal permet à la plupart de s'exprimer. Il est aussi un moyen d'évaluer par leur participation, la possibilité d'expression des élèves et donc de s'interroger soi-même sur la libération de l'expression que nous avons cherchée dans nos classes.

S'exprimer en maths ? Qu'est-ce que cela signifie ?

Les maths constituent-elles un langage qui soit le support de communication ?

C'est plutôt l'optique d'une démystification et démythification d'une part de la matière elle-même, d'autre part de la communication par un journal.

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RECHERCHE DE NOUVELLES TECHNIQUES ! 

La diazocopie 

Depuis longtemps je cherchais à reproduire en classe des photos, des dessins et des textes manuscrits écrits en traits très gros ou très fins, en grand nombre, de manière pratique et à prix économique.

C'est en butant sur les limites du matériel habituellement en usage dans les écoles et qui ne permet pas de reproduire des photos, que je me suis mis « à tâter » les techniques autres que la traditionnelle machine à alcool et l'ingénieux limographe.

La sérigraphie par la méthode photo-sensible m'a permis le tirage au journal scolaire de photos lisibles, l'intérêt principal du procédé résidant dans la possibilité de tirer sur les supports les plus variés avec un grand choix de couleurs et ceci à bas prix.

Toutefois les problèmes d'exposition, d'encrage et de séchage, la nécessité de tramer rigoureusement les photos pour obtenir un rendu correct des gris, ont fait que j'ai orienté mon expérimentation vers un procédé couramment utilisé par les architectes et les dessinateurs pour le tirage des plans mais curieusement pratiquement inconnu dans les écoles.

C'est ainsi que la diazocopie m'a permis de tirer sans encrage ni séchage des photos non tramées présentant un bon rendu des gris.

Les possibilités multiples du procédé ont fait que je l'utilise en permanence en classe pour les travaux les plus divers. 

Denis Goll
Ecole du Luhier Le Russey (Doubs)

 Personnellement, je vois dans la diazocopie un moyen de rénover le journal scolaire.

Jusqu'à maintenant, on peut trouver trois types de journaux :

- des journaux petit format (13,5 x 21 ou 21 x 29,7) avec un texte et (ou) une illustration par page ;

- des journaux affiches avec trois ou quatre textes sur une feuille grand format ;

- des journaux grand format avec plusieurs textes par page, mais imprimés par un professionnel d'après une maquette réalisée par des enfants... ou des enseignants. Avec la diazocopie, il devrait être possible de faire réaliser par les enfants un journal de grand format comportant un certain nombre de textes avec des photos et des dessins, et présentés dans la page à la manière de la presse adulte. Ce doit donc être un moyen nouveau pour analyser l'importance des titres, de la place d'un texte dans la page. 

Robert Besse 

La photocopie 

J'ai tiré deux nouveaux journaux en photocopie. Comme je passe des feuilles pliées en deux sur une photocopieuse A3 j'ai en fait des feuilles A2 imprimées sur les deux faces en quatre passages.

Afin de gagner de la place, j'utilise aussi la photocopie- réduction.

Chaque tirage destiné au journal est reproduit en réduction. Lorsque nous faisons la maquette nous avons le choix entre le format original et le format réduit. Et bien souvent, nous optons pour celui-ci, car il nous permet de caser plus de textes.

Voici une sorte de bilan provisoire pour le journal.

Inconvénients :

- perte de la couleur

- presque plus de travail aux techniques d'illustration même en fournissant le papier, ça coûte assez cher.

Avantages :

- le côté fastidieux du tirage disparaît nous tirons le nombre nécessaire pour nous et nos correspondants plus un exemplaire pour le journal ; cet exemplaire peut d'ailleurs être retouché en cas de tirage de mauvaise qualité ;

- Le travail de maquette ; le journal n'est plus un assemblage de feuilles indépendantes les unes des autres ; la nécessité d'une concertation s'instaure pour la disposition, l'importance à donner à chaque texte avec son illustration ;

- la possibilité de reproduire dans le journal des photos ou tout autre document ; ses dimensions importent peu, puisqu'avec les réductions successives on peut ramener au format voulu ;

- la fidélité au trait de l'écriture ou du dessin de l'enfant ; le limographe, ça n'est pas toujours évident ;

- la meilleure qualité de la frappe machine, toujours par rapport au limographe ;

- la conservation de la maquette permet de se libérer du souci du nombre de journaux à prévoir ; s'il n'y en a pas assez, on peut toujours un mois après (ou dans 10 ans) refaire un tirage ; ça offre des perspectives ;

- bizarre, dis-je, la photocopieuse que j'utilise reproduit les dessins en couleurs en dégradés de gris, ce qui est assez agréable, mais reproduit très mal les photos couleur, ce qui l'est moins ; il n'y a presque pas de contraste.

Pour l'instant, tout ceci fait que le bilan me semble globalement positif. J'entrevois pour l'an prochain (j'aurai des C.M.) des activités de montage, bande-photo, association de dessins-décou pages, photostextes, etc. Il y a tout un domaine où l'expression doit pouvoir s'exercer avec plus de liberté, en se dégageant de certaines contraintes techniques qu'imposaient jusqu'alors nos techniques traditionnelles de reproductions.

 

Luc Sadet
Ecole Villemaur-sur-Vanne
Estissac (Doubs)

 

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Le micro-ordinateur

Chaque fois que nous essayons de taper à la machine, il y a beaucoup de ratures et nous ne pouvons pas toutes les faire disparaître : ce n'est jamais aussi net que l'imprimerie. Alors ce sont Colette et Jacques qui se chargent de la frappe des textes non imprimés. Cette fois-ci, Martine, une ancienne élève maintenant en seconde a également dactylographié certains textes.

Comment pouvons-nous le faire nous-mêmes proprement ? 

EN UTILISANT LE MICRO-ORDINATEUR !!!

C'est ce qu'à fait Céline. 

Extrait de son 1er programme

5 CALL CLEAR
lØ PRINT « TIM VA CHERCHER »
15 PRINT « SON AMIE CAROLE. »
2Ø PRINT « IL LUI DIT : NOUS »
25 PRINT « ALLONS A LA »
  PRINT « PISCINE »
35 PRINT « CAROLE PRIENT SA »
4Ø PRINT « SERVIETTE »
45 PRINT « ET ENFILE SON »

En regardant l'écran, elle a vite vu ses erreurs. Grâce aux commandes du curseur, elle a pu enlever des lettres, en remplacer, en ajouter... sans tout réécrire.

Nous avons enregistré son programme définitif sur une cassette. Un mercredi, Jacques et son neveu Daniel ont emporté cette dernière à l'Ecole Normale. Ils ont chargé le programme dans le microordinateur et ont obtenu le texte (et les programmes) avec l'imprimante : nous étions très contents !

Nous savons qu'il existe des micro-ordinateurs mieux adaptés à ce travail (le traitement de texte) et pouvant écrire les minuscules, les accents, les cédilles, tout en ayant des caractères plus jolis.

Nous avons donc le projet de réaliser « tout seuls » notre « Rouge-Gorge », mais aussi celui de produire un journal régional entre plusieurs classes reliées par télématique.

 

Texte dactylographié grâce au microordinateur

 

1Ø OPEN $1 : “PIO”
1ØØ CALL CLEAR
1Ø4 CALL SCREEN (13)
1Ø5 FOR 1 = 1 TO 12
1Ø6 CALL COLOR(l, 12, 13)

1Ø7 NEXT 1
11Ø PRINT $1 TAB(7) -TIM ET CAROLE­
12Ø PRINT $1 TAB(5) "VONT A LA PISCINE"
13Ø PRINT $1
14Ø PRINT $1
150Ø PRINT $1 -TIM VA CHERCHER SON AMIE CA-"
16Ø PRINT $1 -ROLE. IL LUI DIT : ""NOUS AL-­
17Ø PRINT $1 -LONS A LA PISCINE."" CAROLE­
18Ø PRINT $1 "PREND SA SERVIETTE ET ENFILE"
19Ø PRINT $1 "SON MAILLOT."
2ØØ PRINT $1 "ARRIVES A LA PISCINE. LES"
21Ø PRINT $1 "ENFANTS METTENT LEURS HABITS"
22Ø PRINT $1 "SUR UN CINTRE ET PLONGENT"
23Ø PRINT $1 "DU PLONGEOIR. ILS S'AMUSENT"
24Ø PRINT $1 "TRÈS BIEN"
245 PRINT $1 "A QUATRE HEURES, ILS PREN-­
25Ø PRINT $1 "NENT LEURS AFFAIRES ET S'HA-"
26Ø PRINT $1 -BILLENT, PUIS ILS PARTENT"
27Ø PRINT $1 "CHEZ EUX."
28Ø PRINT $1 TAB(6) "AU REVOIR TIM.­
29Ø PRINT $1 TAB(9) "AU REVOIR CAROLE­
3ØØ PRINT $1
31Ø PRINT $1 TAB(13) ; "CELINE­

35Ø CALL KEY(3, T, E)
36Ø IF E = 0 THEN 350

(#=$)

 

TIM VA CHERCHER SON AMIE CAROLE. IL LUI DIT : « NOUS ALLONS A LA PISCINE. « CAROLE PREND SA SERVIETTE ET ENFILE SON MAILLOT. ARRIVES A LA PISCINE. LES ENFANTS METTENT LEURS HABITS SUR UN CINTRE ET PLONGENT DU PLONGEOIR. ILS S'AMUSENT TRÈS BIEN. A QUATRE HEURES. ILS PRENNENT LEURS AFFAIRES ET S'HABILLENT, PUIS ILS PARTENT CHEZ EUX. 

AU REVOIR TIM, 

AU REVOIR CAROLE.

CELINE

 


Un quotidien édité par les « pitchouns » 

Le tout petit crapaud 

Un quotidien édité par les « pitchouns » de la maternelle de l'Abadie (colline en voie d'urbanisation de Nice) pour les adultes de l'Abadie.

Tout journal scolaire - comme tout journal - doit satisfaire aux exigences

- de politique éditoriale : qui publie pour qui ?

- de parution

- de financement

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Exigences de politique éditoriale 

« Le tout petit crapaud » est un journal scolaire écrit par les enfants de 3 à 6 ans qui fréquentent la classe maternelle de l'Abadie pour leurs parents, leurs amis près de l'école ou loin de l'école (Nice, les AlpesMaritimes, 20 écoles de France, Belgique, Suède, Mexique... ) 

C'est un journal d'information et d'opinion. 

C'est un journal d'opinion parce que chaque enfant y publie ce qu'il pense :

« Aujourd'hui, je suis à l'école. » (Cléo, 3 ans, qui le redira 32 fois dans le journal).

« Mon pépé est mort. Maman pleure, papa est triste. Ils doivent penser à moi parce que j'ai du chagrin ».

C'est un journal d'opinion parce que la classe publie ce qu'elle pense sur un sujet choisi par la majorité : maman, les voitures, la mort, le football, la guerre, les méchants frères...

C'est un journal d'information parce que les enfants choisissent parmi les activités de la classe celles qui valent la peine d'être portées à la connaissance de leurs lecteurs : comptes rendus de promenade, cuisine, travaux manuels, les conseils de coopérative, ce qu'on apprend en classe...

C'est un journal d'information parce que les enfants choisissent dans les 20 journaux scolaires qu'ils reçoivent des quatre coins de France et de l'étranger les textes, les informations qui valent la peine de faire connaître aux lecteurs.

 

Exigences de parution :

Le journal est par définition quotidien. Un jour dans la vie d'un petit de 3 ans est d'une longueur qui n'est pas comparable à celle d'un adulte. Dire chaque jour ce qu'il pense aide l'enfant à prendre possession du réel et de l'imaginaire.

Pour répondre à cette périodicité, l'illustration - techniquement longue - a été écartée. Seules l'imprimerie et la duplication des textes et des informations ont été retenues.

 

L'imprimerie :

Un texte est imprimé par jour en première page. Tous les enfants composent, impriment leur texte : les 3 ans avec l'aide d'un plus grand, les autres sans aide. Je mets au point avec l'enfant son texte, c'est-à-dire je discute avec lui pour m'assurer que le français « littéraire » qui sera retenu traduise sa pensée et qu'une fois forme acceptée par l'adulte et l'enfant elle ne soit pas modifiée. Des outils spécifiques - grille de composition, margeurs, meubles... - ont été mis au point pour avoir une impression satisfaisante.

 

Les textes :

Le matin, après le chant et la musique, nous nous réunissons « pour faire le journal ». Chacun dit ce qu'il veut voir écrit dans le journal. Le jeudi, un débat sur un thème choisi par décision de la coopérative a lieu. J'essaie de prendre en note in extenso ce qui est dit : mais les notes prises sont spontanément littéraires elles ne suivent pas fidèlement les régionalismes, les incorrections, les exclamations, les hésitations, les répétitions du langage parlé. Un journal qui serait une transcription fidèle d'une bande magnétique serait fatigant pour un lecteur ordinaire.

Il ne viendrait à l'esprit de personne d'utiliser systématiquement les formes de langage d'un jeune enfant pour communiquer avec lui. Ces notes sont transmises à un parentsecrétaire qui frappe les textes et les tire au duplicateur à alcool.

Le lendemain, je lis ce journal en fin d'aprèsmidi. Si besoin est, l'enfant demandera des rectificatifs dans le prochain numéro si la forme retenue a trahi sa pensée.

 

Exigences de financement

Un effort d'investissement dans du matériel spécifique doit être fait : achat de l'imprimerie, de machines de duplication... Le remplacement des machines techniquement dépassées (duplicateurs à alcool pour des machines plus performantes (photocopieurs) doit être planifié.

Le budget de fonctionnement doit être équilibré. 10 abonnements militants à 200 F nous permettent de tenir nos engagements de parution quotidienne et de donner un exemplaire gratuit à chaque enfant.

Ce type de journal dure depuis 5 ans, il donne beaucoup de satisfaction aux enfants, aux lecteurs et à moi-même.

L'enfant ne perd jamais son journal en l'emportant à la maison, s'il est absent, il vient réclamer le numéro manquant.

Les inconvénients présumés : monotonie pour le maître, lassitude des enfants par l'exigence de parution quotidienne pour les enfants, perte d'intérêt pour les lecteurs adultes n'ont pas été vérifiées par l'expérience. Sur le pas de la porte de l'école, un papa demande des nouvelles de Gatito la chatte de Judith qui lui donne toujours du souci, une maman plaisante : son fils l'a égratignée en la croquant d'un trait vif, un grand frère se précipite pour lire ce que ces « vraiment petits bouts de chou » sont capables de faire...

« Le journal quotidien paraîtra mais il sera complété par un trimestriel avec des articles sélectionnés, dans une mise en page recherchée et des illustrations en couleurs. 

Max Damilano


Histoires d’enfants 

En cinq ans des centaines d'enfants (surtout de la région parisienne) ont participé au journal, des milliers d'exemplaires ont été diffusés... une réalité bien agréable...

Par contre, depuis sa création, le journal rencontre les mêmes difficultés de diffusion. Vendu à 600-700 exemplaires en moyenne, il est juste amorti...

Ce « juste amorti » n'a pas empêché l'amélioration qualitative du produit « histoires d'enfants » (deux couleurs pour la jaquette 4 F prix fixe depuis trois ans). En cinq ans les questionnements et cheminements n'ont pas cessé dans l'équipe du journal. Vous en lirez quelques bribes ci-dessous au fil des numéros...

Cet article laisse volontairement de côté des questions fondamentales comme :

- Histoires d'enfants peut-il être autre chose qu'un « journal scolaire » ?

- Quel est le pouvoir réel des enfants dans l'organisation du journal ?

L'article ne rend pas compte non plus de la richesse et des limites des contenus publiés depuis cinq ans. On y reviendra notamment si un jour dans le mouvement, on se lançait dans la création d'un hebdo (... comme un bouchon à la mer... )

 

Du numéro 1... jusqu'au numéro 5

C'est le « lancement offset » avec tout ce que permet cette technique (format 28,5 x 38,5).

- Rassembler plusieurs classes qui réalisent les maquettes suivant leur moyen (imprimerie, machine à écrire, écriture à la main...)

- Un journal tiré à 800 exemplaires...

- Un journal dont on dispose huit jours après le dépôt des maquettes chez l'imprimeur...

- Un journal avec des photos...

« L'offset » c'est aussi le choix d'avoir recours à des professionnels...

L'enfant dépossédé de la fabrication peut-il malgré tout s'approprier le journal ?

... le journal devient peu à peu le journal de plusieurs classes.

Sur cette première période juin 1978-juin 1979, il y a un article dans L'Educateur n°7 du 10 janvier 1980.

 

Du numéro 6... jusqu'au numéro 10

Le journal « tourne » à huit pages avec deux pointes à douze pages. Cinq, six classes participent régulièrement. Les articles s'appuient toujours essentiellement sur le réel. Des rubriques prennent forme (Enquêtes, Voyages, Chez nous... ). L'imaginaire apparaît assez peu.

Au départ le journal produit par une classe se fondait en quelque sorte dans l'actualité de la classe. Cette unité, réalisée grâce aux photos, à la disposition des articles, cassait la « monotonie » de la succession des textes libres du journal précédent.

Au fur et à mesure des nouvelles participations, le journal a perdu cette unité du départ. On pouvait retrouver comme « la monotonie précédente » dans la « succession automatique » des pages d'actualités du journal offset. La mise en place de rubriques, qui se proposent comme des repères, des occasions pour écrire dans tel ou tel domaine, traduit la recherche d'une nouvelle unité pour le journal.

Ce questionnement a procédé par tâtonnements au cours de la pratique du journal... et ça continue. Le journal est toujours amorti mais la nécessité de participer à la vente freine quelquefois l'engagement de certaines classes. Cette réalité sera déterminante pour l'adoption du nouveau format.

Juin 1980 le journal s'arrête six mois...

 

Du numéro 11... jusqu'au numéro 22

Le numéro 11 paraît en janvier 1981. Du huit pages au format 28,5 x 38,5 le journal reparaît dans le format 22 x 31,5 en douze pages.

Ce « petit format » revient moins cher, il donne un caractère plus « magazine » au journal qui sort tous les deux mois. La fluctuation de la pagination est plus facile et par conséquent l'accueil de nouveaux participants est également facilité. Cette « périodicité » et ce « caractère magazine » traduisent les forces actuelles du journal. Pour réaliser par exemple un hebdo, il faudrait bien multiplier l'équipe actuelle par dix.

- La première année de ce nouveau format (du n° 11 au n° 13) est surtout marquée par l'arrivée en nombre des B.D. et la publication de l'histoire feuilleton Lise. Le numéro 11 donne la priorité à l'imaginaire. Ensuite Imaginaire et Réel s'équilibrent dans le journal.

Cet équilibre est important pour la « touche magazine » du journal. Il se maintient jusqu'au numéro 22.

- La deuxième année (du n°14 au n°17) voit l'introduction des deux couleurs pour la jaquette. Plus de trente classes différentes ont participé... des arrivées... des départs... Dix-sept participants à chaque numéro...

Le journal passe à vingt-quatre pages... C'est le plein...

- Cette année (du n°18 au n°22), le journal revient à seize pages (avec cinq numéros dans l'année à la place de quatre). Dans l'équipe nous n'étions plus qu'une dizaine.

Le contenu a été marqué par la sortie de deux dossiers d'actualités : la mode, E.T.

Chaque dossier a recueilli les points de vue de cinq ou six classes différentes.

Des rubriques sont bien installées (Enquêtes, Cinéma, B.D.). Notre recherche va continuer... 

Alain Mary
Ecole Jean Vilar 3, boulevard F. Faure
93200 Saint-Denis

 

Annexe 

ORGANISATION DU JOURNAL

- Chaque classe réalise sa ou ses maquettes au format 21 x 29,7 (bien noir sur blanc).
- Un calendrier avec les dates limites d'envoi des maquettes et de sortie des journaux est élaboré en début d'année.
- Tout est envoyé à l'école Jean Vilar, la une et le sommaire y sont réalisés.
- L'imprimerie prend un délai de huit jours pour tirer le journal.
- Une classe participante paie l'exemplaire 3 F (elle utilise la différence de 1 F comme bon lui semble).
- On peut participer occasionnellement sans s'engager à diffuser mais le journal ne peut vivre qu'avec l'équipe qui prend en charge sa diffusion.
- Chaque classe prend en moyenne 40 exemplaires, sa participation est publiée « de droit ». Pour envisager les transformations du journal, on ne peut s'appuyer que sur cette équipe (réalités matérielles !!) 

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  Un journal grand format 

·          Le départ 

Un lundi de novembre, un acteur d'une troupe théâtrale est venu faire une animation dans ma classe de perfectionnnement, tout l'après-midi. Tous les enfants étaient volontaires pour y participer. C'était la première fois que cette animation avait lieu. Mardi matin, on parle du théâtre. « C'était chouette. » « Ça nous a plu. » Certains ont fait des textes, d'autres des dessins. Ils proposent de mettre ça dans le journal. Comme tous ont participé, je propose que chacun écrive ou dessine ce qu'il a fait, et que l'on fasse un journal spécial. Accord unanime. On se met au travail. Au bout d'une heure, tous les textes sont écrits, corrigés, recopiés, les dessins sont prêts.

Je leur propose alors de faire un journal sur une grande feuille (46 x 55) que l'on plierait en deux. Bien évidemment, tout le monde est d'accord avec ma proposition, mais certains se demandent comment on va

pouvoir faire, alors que d'autres commencent à exiger d'avoir leur travail en première page. Je demande que l'on fasse une grande table avec les tables de la classe et que l'on se mette autour avec textes et dessins. J'ai posé la grande feuille pliée en deux sur la table. On regarde les dessins, on lit les textes. Puis on discute de la place de chacun. La discussion est âpre. Je suis obligé d'intervenir souvent. Quand il y a accord sur la place d'un texte ou d'un dessin, je délimite sur la feuille l'emplacement et j'écris le nom de l'auteur (j'ai bien fait de prendre un crayon de papier et une gomme). Au bout de trois quarts d'heure, la « maquette » est prête. Chacun a trouvé sa place. L'ensemble paraît cohérent.

C'est la première fois que les gosses ont parlé autour d'une table d'un sujet précis et qu'ils ont mis au point un travail collectif. Il n'y a plus qu'à passer à l'organisation du travail technique. Et une idée jaillit : « Tous ceux qui sont marqués sur une page, ils s'occupent de cette page-là, » L'idée paraît bonne et tout le monde l'accepte. Nous décidons d'effectuer le travail en suivant l'ordre des pages.

Nous nous mettons au travail. Nous tirons la première page sur la presse à rouleau fabriquée artisanalement (coût : environ 100 F). Au centre nous plaçons une sérigraphie. Le jeudi, les illustrations au pochoir et au limographe sont tirées sur les deux pages centrales. Pendant ce temps d'autres tirent les textes à la presse à volet. Il n'y a plus qu'à découper et à coller les textes aux endroits prévus. Le vendredi, nous achevons la dernière page. Les enfants partent chez eux avec leur journal racontant le théâtre. 

·          La continuité : 

Bien vite, les enfants veulent recommencer un autre journal. Celui-là sera tiré entièrement au limographe et les problèmes techniques sont nombreux. Puis les enfants décident de changer le format : une feuille 30 x 50 sera imprimée à l'italienne puis pliée en deux. La maquette est préparée collectivement, d'une façon générale, c'est-à-dire que l'on délimite un endroit pour les textes, pour les dessins, un pour la vie de la classe, etc.

On maîtrise de mieux en mieux la presse à rouleau, ce qui nous permet de tirer plusieurs textes (jusqu'à cinq), le titre du journal et une lino, en une seule fois. Il est décidé de procéder de la façon suivante :

La maquette étant faite, chacun fait ses propositions de contenu.

Les tirages des illustrations et des stencils au limographe se font au fur et à mesure, aux emplacements déterminés.

Les tirages à la presse se font une fois par semaine (en général le samedi matin ; cela nous prend entre une heure et une heure et demie).

Ainsi entre le mois de janvier et la fin du mois de mai, nous produirons (13 enfants de classe de grands perfectionnement et moi) 5 journaux rapides et 2 recueils de textes. Un jour nous avons même réussi « l'exploit ». Il restait un « trou à boucher » pour « boucler » le journal et nous devions participer à une épreuve de prévention routière. Nous sommes donc allés conduire ces petites voitures à essence. Un des enfants fonça dans un poteau de signalisation qui tomba sur... un gendarme. Une journaliste présente prit une photo. En rentrant en classe, nous décidons de relater l'événement dans le journal. Le dessin fut vite prêt, tiré en sérigraphie. Le soir, le journal partait. L' « événement » ne fut relaté que deux jours plus tard dans la presse locale, à la grande joie des enfants qui disaient : « Msieur, on a été plus vite qu'eux, et nous, le dessin, il est en couleurs ! » 

·          Bilan :

Le premier journal concernant le théâtre a été le catalyseur de la vie coopérative dans la classe. Ceux qui ont suivi ont permis d'affiner cette pratique coopérative et de l'étendre dans un premier temps à d'autres activités, puis à l'ensemble des travaux entrepris.

Ces journaux n'ont pas monopolisé en temps la vie de la classe, mais par contre, ils ont centralisé cette vie. Quand nous devions communiquer quelque chose, nous pensions très vite au journal. Peu à peu, nous avons pu affiner notre pratique et arriver à des journaux très « lisibles » et agréables à regarder.

Personnellement, j'ai ressenti ces journaux comme très différents des journaux classiques réalisés auparavant. Et pourtant, nous n'avons employé que des outils classiques (motivation, texte, dessin, imprimerie, limographe et part du maître).

J.-P. Ruellé


Quand le journal n’est plus tout à fait scolaire... 

Michèle travaille en équipes dans le collège de Fougères avec deux collègues à la parution d'un journal. 4 journaux sont sortis dans l'année 81-82. En préparation le 5e devait paraître en octobre. 

Point de départ du journal 

Michèle prend contact avec un journaliste local qui lui propose de réserver une place dans son journal pour les articles des élèves du collège.

Pour pouvoir travailler toute l'année sur l'expression libre et l'information, cela paraît léger.

Elle constitue une équipe avec les 2 professeurs de français des 3e et un professeur de physique et propose de faire un journal.

Les 3 classes de 3e semblent intéressées par ce journal qui resterait entre eux, qui ne sortirait pas du collège.

Mais un collègue de l'équipe, bénévole dans des magazines régionaux, désire lui que le journal soit un beau produit fini.

L'idée est acceptée. 

Mise en place 

·          Le tâtonnement est long. Il s'échelonne de la rentrée au 1er décembre.

Les discussions sont nombreuses : de quoi parler ? à qui ? comment ? Des conflits naissent entre professeurs et élèves inquiets du programme, de leur passage en seconde. Les parents aussi sont angoissés et ne comprennent pas comment la grammaire (entre autres matières) sera acquise. Des réflexions successives ont montré que la rédaction d'un journal était une bonne situation d'apprentissages. 

·          Décisions importantes à prendre concernant :

- le format du journal : un format non scolaire a été retenu, c'est celui du journal local ;

- les rubriques : après sondages, des rubriques diverses ont été choisies : enquête, reportage, sport, orientations, jeux, cuisine. Les élèves ont découvert la presse des jeunes, la presse d'information.

- le titre. 

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Un comité de rédaction est créé

·          Il est formé de trois professeurs et six élèves (deux par classe). Chacun a une voix. C'est l'apprentissage des lois de la démocratie. Un premier titre est choisi : « Jeans et basket ». Mais il est rejeté par les élèves des classes. Une 2e décision est prise : « Le doigt dans l'oeil », acceptée par tous. Et les rubriques deviennent : les coulisses

du doigt dans l'oeil le doigt dans la marmite, attention aux doigts, l'oeil sur la ville...

·          Le comité de rédaction se réunit 1 heure par semaine. Les élèves recueillent les informations dans les classes et choisissent les articles au comité. Les élèves délégués font redescendre dans les classes les décisions du comité.

·          Le comité censure. Un article sur « Noël », pour le journal de février est rejeté.

Les professeurs censurent quand les articles peuvent jeter le discrédit sur l'équipe entière et met en péril l'existence du journal. L'administration n'attend qu'un faux pas pour sanctionner. 

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Les maquettes

·          Ce travail énorme est fait le mercredi ou le soir après les cours. N'ayant pas la possibilité d'utiliser les salles du collège, les jeunes sont allés à la M.J.C. qui a mis à leur disposition une salle et du matériel. Souhait : sortir du collège pour que les élèves puissent s'insérer dans la société, en recueillant les informations à l'extérieur, en vendant en dehors de l'école.

A la M.J.C., ces jeunes sont écoutés par les adultes.

·          La maquette aussi a été l'objet de tâtonnement. Elle demande un travail minutieux. Les élèves ont décidé de présenter la page en 3 colonnes. Il faut donc que l'élève, dont l'article est choisi, calcule la place de son texte dans la page. Il est tapé par une secrétaire bénévole. Le titre est préparé par l'imprimeur avec des caractères choisis par les élèves.

On trouve des maquettes très différentes.

·          L'élève qui participe à la maquette possède une fiche-guide pour mener à bien son travail. Il suit les différentes étapes qu'il coche quand elles sont faites. Il répond également aux questions notées sur cette fiche qui sert d'outil d'évaluation aux professeurs.

- j'ai apporté l'idée du sujet : oui non seul - en équipe
- j'ai construit le plan de l'article oui non - seul - en équipe
- j'ai cherché le titre : oui - non - seul - en équipe
- j'ai pris des photos : oui non seul en équipe
- j'ai créé des illustrations oui non - seul - en équipe
- j'ai revu et corrigé mon article oui - non - seul - en équipe
- j'ai travaillé la syntaxe (correction du style) : oui - non - seul - en équipe
- j'ai travaillé la précision du vocabulaire : oui - non - seul - en équipe
- etc.

Le travail des ados

Ils ont travaillé à la rédaction des articles par groupes : ceux-ci ont évolué dans l'année, au départ 6 copains, et ensuite ils ont réduit à 3 élèves qui se sont regroupés autour d'un thème commun.

Des conflits ont éclaté, des leaders se sont détachés, des élèves ont été rejetés, ne travaillant pas dans le groupe.

Donc il y a eu partage des tâches. Chacun a déterminé, de façon précise, sa place dans le groupe. Au début de l'année, certains élèves voulaient que ce soit toujours les mêmes qui s'occupent de la maquette, des photos, de la rédaction des articles, ceci pour plus d'efficacité. Mais les professeurs et d'autres élèves ont pensé qu'il était préférable de tourner sur toutes les tâches durant l'année.

Y a-t-il une tâche noble ? Trouver l'idée de l'article et apporter la documentation sont deux tâches dont l'élève est fier.

Le contrat de chaque élève, c'était d'écrire au moins un article pour le journal - aucun article n'était « noté ». Souvent un article démarrait par un travail autour d'un thème commun à tous les élèves de la classe, comme « trouver notre originalité », chacun écrivait sa pensée personnelle. Un groupe recueillait toutes les idées, les classait, en faisait la synthèse pour l'éditorial du journal. A travers cette mise en forme, les élèves ont fait leur apprentissage de la langue française. Ils ont veillé à ce que leurs idées restent bien les leurs. lis sont restés très vigilants à retrouver leur opinion à travers le

texte définitif.

Qu'est-ce qu'un article réussi ? C'est un article où s'établit un équilibre entre l'information extérieure et l'expression libre. Les élèves font un gros effort de recherches, d'approfondissement de la langue pour que leurs articles soient choisis.

Quelquefois ils sont rejetés pour la forme et doivent donc être retravaillés. Les professeurs établissaient leur plan de travail en fonction de la demande du groupe, de la rédaction d'articles, des besoins des élèves. Michèle avait une heure de décharge pour coordination des P.A.E. Mais les concertations et les entretiens individuels avec les élèves se faisaient en dehors des heures de cours. 

Partie pratique

Le journal est subventionné par le P.A.E. (projet d'action éducative) 2 300 F, servant à l'achat de matériel, sorties, documentation...

Une déclaration officielle doit être faite au parquet du procureur de la République, à la préfecture, à la bibliothèque nationale. Un dépôt officiel est ouvert à la bibliothèque nationale. Le journal est tiré à 1 000 exemplaires. Les élèves ont la gestion financière de l'entreprise. Ils vendent les journaux dans les familles, les kiosques, les usines et prennent des abonnements. Michèle est « directeur de la publication ». 

Réactions à la parution du journal

- Le journal a été soutenu par la presse locale et régionale ;
- Les parents, inquiets au départ, sont devenus respectueux du travail de leurs enfants.
- Les collègues « amis » ont bien accueilli le journal, l'ont acheté et ont encouragé les ados...
- Les collègues « opposants » ont reproché au journal d'absorber l'énergie des élèves.
- La communauté a bien réagi puisque le journal s'est bien vendu. Le courrier des lecteurs a joué un rôle important dans le journal. Ont écrit des personnes très diverses (personnes âgées, collègues sympathisants) commerçants et associations pour la publicité.
- Un seul professeur a écrit un article sur la langue bretonne ; les élèves ont été déçus par ce manque de participation du corps enseignant.

L'équipe a rencontré des difficultés

- Décalage par rapport aux autres collègues, ce qui fait naître conflit et isolement.
- Coupure par rapport à l'administration, qui est prête à exploiter le succès du journal, mais aussi à bloquer l'entreprise au premier faux pas.
Difficultés marérielles, locaux, horaires.

Les côtés positifs

- Le journal dans le collège a changé les relations entre adolescents et adultes. Les professeurs ne détiennent plus le pouvoir, il est partagé.
Le journal respecte l'expression des enfants ce qui leur donne confiance et leur permet un meilleur épanouissement.
Les élèves se révèlent plus autonomes et responsables.
- Les conditions d'apprentissages sont différentes. Elles sont plus efficaces car vécues plus profondément. Elles ne sont plus des corvées mais un apprentissage de la vie. Le travail est perçu de façon différente.

C'est un bilan très positif

Michèle Amiel répondra à toutes les questions concernant son expérience (écrire : Collège « Les Cotterets » - 353 Fougères, ou Le Cottage -35133 Laignelet).


Un nouvel outil : la radio 

On rêve...

Rien ne me destinait à faire de la radio   P.E.G.C. section II (lettres- italien), j'utilisais un magnéto pour faire passer les bandes de la leçon, c'est tout. Je m'attachais à l'écrit plus qu'à l'oral et, dans le groupe, c'est le secteur français qui m'intéressait : texte libre, classeur de français, livrets de grammaire...

Jusqu'à cette année !

Comment c'est venu ?

Une classe de 5e (français et dessin : 7 heures), que j'avais eue en 6e déjà : une dizaine d'élèves arrivaient de C.M.1 puis C.M.2 Freinet chez Jacques Rey. J'habite Cadenet depuis que j'enseigne, 17 ans : enfants que je connais, dont je connais bien les familles, et même là-dedans le fils d'une ancienne élève !

Rapports très étroits entre nous, renforcés par des classes-nature, des activités extrascolaires dans le foyer laïque : vélo, balades à pieds, et dans le groupe avec les rencontres d'enfants.

Présence de René Volot : électronicien, photographe animalier, auteur de livres sur la nature, entre autres... Il travaille épisodiquement dans la classe de Jacques avec qui il discute beaucoup : discussions interminables (comment rétablir la communication entre les gens ?) auxquelles je participe de loin. Et dans ce tas d'idées en fouillis, un jour, une qui m'attire : étudier de quelle façon les enfants s'approprient l'espace, se situent par rapport à lui et entre eux. Les placer dans un local vide. Attendre. Mais y être avec eux, n'est-ce pas fausser ? Et puis où ? Le milieu scolaire n'est pas favorable. Et puis les gestes, la chaleur, être proche... Une tente, un abri dans lequel ils s'entortilleraient, qu'ils modèleraient, qu'ils tisseraient petit à petit... Moments extraordinaires, rêves. Cette idée remue quelque chose en moi, de diffus et profond.

C'est là que j'ai mis pied dans le projet : je savais que j'aurais des heures d'éducation esthétique. Nous pourrions nous mêler aux autres.

Comment on est passé de la tente/abri à la radio ? Je ne sais plus, mais un jour,

René a parlé d'un projet « Pour une pédagogie de l'échange et de la communication dans les écoles rurales » qu'il montait avec le support des Foyers Ruraux. Et quand il fait la liste des classes qui veulent y participer, j'y suis avec la 5e.

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A la rentrée 81, René prend contact avec tous les organismes dont dépendent le financement et les autorisations. Et nous attendons les différents feux verts. J'informe le chef de mon établissement de la présence d'un intervenant extérieur dans la classe, et nous démarrons le 10 novembre. 

On fait ...

René vient présenter le projet aux élèves : étonnement, puis : pourquoi pas la radio ? Curieux et dynamiques. Des tas de questions, d'ordre technique d'abord : les ondes, l'émetteur, F.M. et quand ?, et où ?, et qu'est-ce qu'on va dire ?... ça bouillonne

De petits groupes se forment qui décident d'une soixantaine de sujets à traiter !

L'apprentissage se fera avec deux magnétos à cassettes, deux micros, deux casques : matériel léger, peu sophistiqué. Nous avons tout à apprendre et il nous suffit.

Apprendre à faire un enregistrement correct techniquement (en évitant questions dont on n'entend pas le début, grincements de micro qu'on manipule, bruits de fond) mais aussi, rigoureux. Des expériences difficiles seront vécues par les élèves, en particulier au cours d'un enregistrement fait dans une classe maternelle, à propos de locaux neufs : les élèves se sont laissés déposséder de leur outil par l'adulte qui a pris l'enregistrement en charge, sur le plan matériel mais aussi sur celui du contenu des questions.

Chaque enregistrement est écouté par la

classe qui décortique et tire des règles au profit des enregistrements suivants :

- rester maîtres des outils ;

- réfléchir très profondément sur le thème choisi : pour pouvoir ramener à l'idée directrice en cas de déviation ; pour être capables, aussi selon les pistes ouvertes par l'interlocuteur, de poser des questions non prévues.

- s’efforcer de poser, en début d'enregistrement, des questions très précises, fermées, qui amènent une réponse immédiate : l'enquêté est souvent curieux du matériel, donc il faut le familiariser avec le micro tout en évitant les silences. Ce stade passé, poser des questions à réflexion.

Théorie échafaudée sur la pratique et testée à chaque enregistrement.

Et ça avance :

Peu à peu, les thèmes très scolaires : vol au collège, pompiers, cave coopérative, maternelle, sont abandonnés. Apparaissent des bandes sur le racisme, les rapports entre les adolescents et leurs parents, et leurs grands-parents, la liberté laissée aux filles et celle des garçons, la propreté, la mode, la sexualité (suite à « la guerre du feu » film que nous avons vu ensemble), le conseil de classe. Enregistrements imparfaits encore par leur forme, qui ont amené une communication réelle, profonde, entre nous, entre nous et l'extérieur.

Peu à peu les personnes interrogées vont changer ; ils ont commencé par aller vers l'extérieur et les personnages : chef d'établissement, intendante, directeur de la cave coopérative, lieutenant des pompiers ils sont même allés chez les gendarmes mais ceux-ci n'ont pas voulu être enregistrés !). Ils sont revenus ensuite vers la classe pour des enregistrements où ils se sont livrés (adolescents-parents) et, pour certains, délivrés momentanément de lourdes remarques : divorce, querelles, silences, injustice. Ils se tourneront à nouveau vers l'extérieur par le contact avec des élèves de Jo Carré et de Georges Bellot qu'on verra aux rencontres départementales, et qu'on reverra pour terminer le travail commencé, et enfin par les émissions qu'ils feront en direct dans une radio libre fonctionnant sur Apt, Radio Bigarreau.

Peu à peu, aussi, ils vont se familiariser avec le matériel : celui, tout simple, du début, mais aussi le matériel plus sophistiqué qui va suivre (UHER, pied, micro, et plus tard, le Revox de montage et la table de mixage). Matériel manié avec mille précautions, au début, puis il perd ce caractère précieux et le besoin de l'avoir là, toujours prêt, les amène à construire, à l'intérieur de la classe, un coin-magnéto fermé, isolé, éclairé. Une armoire, du bois, des plaques de polystyrène données par un père, des plaques d'oeufs gardées par la cantine, éclairage grâce aux agents de service.

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Peu à peu, enfin, j'ai dû me rendre à l'évidence. Je ne pouvais plus travailler comme avant. J'ai essayé, un temps, de tout concilier : période inconfortable. Ce qui existe et ce qui commence, envahissant. Cohabitation à trouver. J'ai avancé plus lentement que les élèves, je disais « prudemment », à ce moment-là. Jusqu'à ce que la classe entière soit au travail uniquement sur la radio : la construction du coin-magnéto, une équipe qui enregistre, une qui cherche un plan d'émission, une qui bûche la documentation qui soutiendra un enregistrement, celle qui écoute la cassette d'une autre école à laquelle on doit répondre, celle qui écoute, coupe, colle une bande dont il faut supprimer les défauts... 

Bilan ?

Un peu tôt, peut-être, mais des évidences

Apprentissage de la rigueur, du silence, de l'attention. Sa manifestation la plus claire : les émissions de Radio Bigarreau où cinq de mes élèves et deux du C.M.2 de Jacques qui participe au projet, ont assuré cinq émissions (quatre d'une demi-heure, une de une heure et demie), en direct, et là, pas question de blancs ni de tourner en rond sur des thèmes qu'ils avaient travaillés. Certains sont venus chaque fois, d'autres une fois, plus de la moitié de la classe est passée au studio.

Le dernier jour, arrivés en avance au studio et auditeurs attentifs de l'émission en cours, ils ont abandonné le thème qu'ils devaient traiter ce soir-là, - l'horoscope - pour embrayer sur celui de l'émission précédente : des profs d'Apt, à notre arrivée, parlaient du tutoiement entre élèves et professeurs, et de façon plus générale, des rapports enseignants/enseignés. Thème dont ils avaient discuté. Débat, vraiment. Pas de bavardage.

Retombées très nettes de cet apprentissage sur le plan purement scolaire : les élèves ont appliqué naturellement à la lecture, à l'expression écrite, les règles qu'ils avaient découvertes au niveau de l'oral.

Paradoxalement, l'oral nous a conduits à l'écrit : chacun d'entre nous écrit ce qu'il a retenu de chacune des étapes de cette année, le démarrage, les débuts difficiles, l'ouverture vers l'extérieur, les progrès, le coin-magnéto, Radio Bigarreau, Buoux, essayant de rendre compte de tout ce qui s'est passé. Cela constituera un livre que les foyers ruraux nous permettront d'éditer.

Une tolérance et une écoute extraordinaires dans le groupe, qui n'empêchent pas un regard critique sur les productions et, de façon plus générale, sur tout ce qui les entoure. Rapports chaleureux.

Un regret pourtant : chaque année, le parc du Luberon organise à Buoux, pour les élèves des écoles primaires, des ateliers pendant quatre jours. A la demande des foyers ruraux, les 5e devaient y participer comme animateurs : atelier d'initiation à la radio, à l'enregistrement, au montage/découpage. Le chef de mon établissement nous a refusé l'autorisation de nous rendre à Buoux. Dommage ! Apprendre à apprendre aux autres... et la boucle était bouclée. 

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Et après ?

Hier, un élève m'a dit : « On t'aura plus, l'an prochain, alors si dans ton emploi du temps on te mettait des heures de radio pendant que nous, on est en permanence, on pourrait continuer à travailler ! »

Ca fait rêver, mais c'est pas prévu, pour l'instant...

En attendant, sur notre canton, les paysans sont en train d'installer une radio libre : mes élèves pourront s'y exprimer en tant qu'enfants, moi, en tant que femme, et, en tant que prof, je continuerai avec d'autres élèves ! 

Maïté Rey


Renseignements pratiques -Textes officiels 

En France, aucun imprimé ne peut être diffusé sans autorisation spéciale. Il est donc obligatoire de déclarer officiellement votre journal scolaire.

Il suffit, pour cela, de faire au Procureur de la République de votre arrondissement la demande prescrite par l'article 7 de la loi :

« Avant la publication de tout écrit périodique, il sera fait, au Parquet du Procureur de la République, une déclaration concernant :

1. le titre du journal et son mode de parution (mensuel, bi-mensuel, etc.) ;

2. les nom, prénom, date, lieu de naissance, demeure du gérant (qui doit être majeur) ;

3. l'imprimerie où il doit être imprimé (pour notre cas, indiquer : « imprimerie spéciale de l'école » à...),

Toute mutation dans les conditions ci-dessus sera signalée dans les jours qui suivront. Les déclarations seront faites par écrit et signées du gérant. »

Le gérant doit joindre à sa demande un extrait de casier judiciaire.

Le Parquet délivrera un récepissé de dépôt.

La loi exige le dépôt en quatre exemplaires, à la mairie ou au Parquet du Procureur de la république, de chaque numéro du journal. En général, et par dérogation à la loi, peu d'écoles font ce dépôt légal. Il suffit de faire le service à l'Inspection Départementale, chargée de la surveillance, et dire au besoin à la Police qu'on a fait le dépôt chez 1'l. D. E. N.

 

L'inscription à la C.P.P.A.P.

La déclaration du journal au Procureur de la République n'est qu'une formalité légale, obligatoire pour la surveillance de la publication. Elle ne donne aucun droit pour la circulation en périodique. Pour avoir cette autorisation, il faut faire une demande qui est subordonnée à l'autorisation préalable de la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (C.P.P.A.P.).

A la suite des démarches qui ont été menées nationalement par notre mouvement, une loi spéciale a été votée, autorisant les journaux scolaires, imprimés selon la technique Freinet, à circuler en périodiques (loi n° 50-60 du 3 février 1953, article 4, J.O. du 4 février 1953, pages 1061 et 1062). C'est l'I.C.E.M. qui a la charge de regrouper les demandes et qui fait attribuer un numéro d'inscription à la C.P.P.A.P.

Si vous désirez obtenir le droit pour votre journal de circuler en périodique, retournez d'abord à I.C.E.M. (journaux scolaires), B.P. 109, 06322 Cannes La Bocca Cedex le questionnaire C3 dûment rempli, avec une enveloppe timbrée à votre adresse personnelle et 4 timbres au tarif « rapide » en vigueur. Vous recevrez alors un numéro que vous devrez mentionner sur la couverture du journal (N°... P.S.C.). Si vous êtes membre du groupe départemental de l'I.C.E.M., vous pourrez faire précéder ce numéro de la mention « Pédagogie Freinet ». En attendant de recevoir ce numéro, votre journal ne peut circuler que comme pli non urgent.

 

La circulation en périodique

Pour bénéficier du tarif « périodiques », dès que vous aurez le numéro d'inscription, vous adressez une demande à votre direction départementale des P.T.T. (par l'intermédiaire du receveur de votre localité) et vous pourrez faire vos envois au tarif « périodique » dès réception de l'autorisation des P.T.T. Votre demande devra préciser le titre de la publication, la périodicité, le bureau de dépôt, le mode d'affranchissement, le nombre moyen d'exemplaires par expédition, la date du premier dépôt, le numéro et la date de délivrancedu certificat d'inscription à la C.P.P.A.P.

Il faudra joindre à votre demande 2 exemplaires de votre dernier journal et 1 photocopie du certificat d'inscription à la C.P.P.A.P.

Attention Il est interdit de fixer la bande adresse au journal elle doit coulisser librement pour permettre le contrôle. Si vous préférez expédier votre journal sous enveloppe (ce qui est préférable compte tenu de la qualité de nos publications), les enveloppes devront être non closes et porter les mentions règlementaires : Journaux scolaires. Envoi complémentaire. C.P.P.A.P. P. Sc. (dépôt à la poste accompagné d'un bordereau n° 1289 A). Si vous êtes muté (e), le journal peut changer de gérant. Si votre successeur en continue l'édition avec le même titre, il doit signaler le changement au Procureur et aux P.T.T. en gardant le numéro de P. Sc.

 

Mentions obligatoires à porter sur les journaux à expédier : Sur la couverture, en première page : le titre, la périodicité, le numéro, la date de parution, l'adresse de l'école (ajouter le niveau de la classe), le numéro P.Sc, le prix de vente au numéro, le nom du gérant et les nom et domicile de l'imprimeur (pour nous : « Imprimerie spéciale de l'école à... »).

 

Envois systématiques

En plus de l'envoi aux correspondants, n'oubliez pas d'envoyer régulièrement votre journal à la mairie (dépôt légal), à l'I.C.E.M. - journaux scolaires, B.P. 109, 06322 Cannes La Bocca Cedex, à votre I.D.E.N., au délégué départemental I.C.E.M. de votre département et au responsable des échanges de journaux si vous faites partie d'une équipe.

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Echanges collectifs

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BIBLIOGRAPHIE

Livres 

·          Le Journal scolaire (C.E. L.) - Ecole Moderne Francaise

·          Les Journaux lycéens - J. Gonnet (Casterman)

·          Le Journal et l'Ecole - J. Gonnet (Casterman) - Catalogue C.E. L.

·          Le texte libre, écriture des enfants - P. Clanché (Maspéro) 

Bibliothèque de l'Ecole Moderne (B. E. M.) 

N° 3 Le texte libre

N° 7 La lecture par l'imprimerie à l'école

N° 8-9 Méthode naturelle de lecture 

Dossiers pédagogiques 

N°1 Le limographe à l’Ecole Moderne

N°8 L'imprimerie et le journal scolaire

116 La sérigraphie à l'école

N°98-99 et n°147-148 Le journal scolaire au 2d degré          


LE C.L.E.M.I. 

Centre de Liaison de l’Enseignement et des Moyens d’Information 

Créé en mai 82, ce centre a pour but d'établir une liaison entre la presse et les médias en général et l'enseignement. La presse et les médias sont encore trop souvent absents de l'école alors qu'ils sont porteurs de l'actualité vivante et questionnante. Le C.L.E.M.I. espère pouvoir favoriser une meilleure appréhension de cette actualité par les élèves en leur faisant connaître le fonctionnement des systèmes d'information. 

Les stages 

Ils sont destinés aux enseignants de la maternelle à 1'univeristé. Ils durent un mois. Ils se déroulent de la façon suivante :

- Une semaine dans la région (étude des systèmes d'information régionaux).

- Deux semaines à Paris (étude au niveau national et analyse de contenus).

- Une semaine dans la région.

Pendant le stage : production d'un journal, d'une émission, d'une fiche... 

Pour tout renseignements s'adresser : 

C.L.E.M.I.
4 passage Louis-Philippe
75011 PARIS


Ce POURQUOI-COMMENT a été réalisé par Bernard Auzou, Réginald Barcik, Guy Champagne, Claude Cohen, Renée Isabey, avec la participation et les témoignages de Michèle Amiel, Georges Bellot, Michel-Edouard Bertrand, Robert Besse, Monique Bolmont, Lucien Buessler, Jacques Brunet, Max Damilano, Nicole Delvallée, Fanchette, Georges Garret, Denis Goll, Jacques Gonnet, Éliane Hérinx, Jacques Jourdanet et sa classe, René Laffitte, Janou Lèmery et ses classes, Jean-Pierre Lignon, S.Lozé, Jean-Claude Régnier, Maïté Rey, Jean-Pierre Ruellé, Luc Sadet, Michel Vibert. 

Photographies :

Photo X : p. 3, 14, 18, 57, 73 : J. Mourot p. 4, 69, 70 ; Y. Javel : p. 38 ; D. Morin p. 40 ; R. Isabey : p. 53 ; M. Leleau : p. 68; X. Nicquevert : p. 71 ; R. Massicot : p. 72


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