Une coopération sans projet préalable

Le travail théâtral

Lors de la première utilisation des silhouettes pour le jeu théâtral, nous nous rendons vite compte qu’elles ne tiendront pas longtemps. Nous les renforçons donc avec de nouvelles épaisseurs de cartons collés sur le dos de la silhouette et reprenons le travail théâtral.
Tout d’abord, chaque enfant doit identifier sa propre silhouette parmi toutes celles étalées sur le sol de la salle de motricité.

Il apprend ensuite à bouger avec celle-ci, puis à  rencontrer en silence d'autres silhouettes. Les dialogues interviennent alors, avec quelques suggestions pour amorcer le processus. Une des grandes difficultés est de laisser parler la silhouette et non de parler à côté d’elle : il faut donc que l'enfant reste derrière elle pour que le spectateur ne voit qu'elle et  que lui-même ne voit pas les spectateurs. Pour atteindre cet objectif, nous choisissons la présentation par binôme ou trinôme d'une courte scène de quelques phrases au groupe. Les enfants prennent peu à peu conscience de la présence de ce personnage représenté par la silhouette.

Lors de la fête de l’école, les silhouettes sont affichées, accrochées, suspendues pour être vues par les parents.

Puis, nous décidons de présenter ce travail au congrès de Grenoble en aout 2017. Les présenter simplement « à plat » nous semble insatisfaisant. Nous pensons à une vaste structure « auto-portante » qui permettrait d’accrocher les silhouettes, mais aussi de servir de support d’exposition à d’autres créations des enfants. Nous réalisons seuls cette structure, sans la présence des enfants : l’idée est venue trop tard pour être mise en œuvre avec eux mais nous tenions à mettre en valeur leur travail.

Ce qui a paru important est l’absence de projet tout ficelé au départ, avec la volonté de partager au fil des jours une expérience qui permettrait aux enfants de s’épanouir dans des créations. Ne pas s’inquiéter de ce qui viendra ou ne viendra pas. De toutes façons, quelque chose vient… si on ne l’empêche pas de venir.
  

"Le Millefeuilles se tire le portrait"

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