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Par quoi commencer en pédagogie Freinet

au second degré ? 

 

Au mois de mars 2018, la liste « second degré Freinet » s'est demandée comment peut on commencer la pédagogie Freinet dans le secondaire.

 

 

 

C'est Alexandra qui a lancé le débat car elle estime n'avoir aucune pratique de pédagogie Freinet. Mais en quelque sorte, elle a déjà commencé à « s'imprégner » de l'esprit en rencontrant d'autres enseignants lors de rassemblements divers (groupe ICEM second degré Paris, atelier sur la coopération de Sylvain Connac…).

 

 

 

Les questionnements d'Alexandra ont fait écho à ceux de Xavier qui a démarré par les créations et les débats mathématiques, mais a abandonné, confronté à l'antagonisme entre les pratiques Freinet qui cherchent à laisser la place au questionnement de l'élève et au tâtonnement et l'institution qui nous demande de transmettre une grosse quantité de savoir qu'on ne peut qu'imposer à nos élèves. 

 

 

 

 

Se transformer

 

 

 

Pascale a alors répondu que pour elle « commencer en pédagogie Freinet » ce n'est pas forcément introduire des « techniques Freinet » mais adopter une attitude comme « instaurer des valeurs et un climat qui nous sont chers : sécurité dans le groupe (pas de moqueries, entraide, coopération), qui permettent quelques espaces d'expression, de parole et de donner un statut positif à l'erreur, d'accueillir les propositions... »  Comme beaucoup de personne de la liste, elle conseille de ne pas rester isolé, d'aller régulièrement discuter avec le GD (groupe départemental de l'ICEM).

 

 

 

Catherine C. fait alors une liste de solutions pour amener progressivement cet esprit dans la classe : « le travail par paire ou par équipe, l'entraide et le compagnonnage, le droit de recommencer quand on se trompe, les moments de bilan qui peuvent enclencher du travail personnel différent, des évaluations différenciées avec la valorisation des progrès (…) et puis pourquoi pas de temps en temps confier la présentation d'une notion à un ou deux élèves... ».

 

 

 

Jacques conseille dans la même veine de participer à la fête du lycée, au journal ou à une exposition avec la classe pour laisser de l'initiative aux élèves. En réalité, le questionnement reste constant et on « re-commence » toujours. Marlène se demande souvent à quoi elle tient le plus et examine ce qu'elle fait dans cette perspective. « Un exemple ? Je tiens à ce que les élèves soient considérés et assurés de cette considération au même titre que n'importe quelle autre personne avec laquelle je travaille. (…) Si on se représente un peu concrètement les choses qui en découlent, ça peut nous faire jouer différemment énormément de situations. » 

 

 

 

 

Des techniques, une par une

 

 

 

Sophie conseille, en raison du fonctionnement complexe au lycée, de jongler avec différentes situations pédagogiques : réalisations de projets, travail de groupe, cours dialogués, outils de travail individualisés Freinet comme le plan de travail. 

 

 

 

En ce qui concerne les « techniques Freinet », elle a commencé par l'heure de  travail individualisé. Ses élèves peuvent alors entreprendre des recherches personnelles (mini exposés) qui répondent à des questionnements dégagés par la classe au préalable. Elle apprécie de changer ainsi d'attitude car il y a d'abord un investissement de leur part. Elle expérimente aussi le « Quoi de neuf ? » en seconde même si par ailleurs son cours reste comme avant. Proposer des sorties est aussi un bon moyen de voir émerger des questionnements dans la classe.

 

 

 

Catherine M. en français a commencé par une heure d'écriture de textes libres  par semaine. Elle conseille de garder cette technique un long moment, même si on n'en voit pas tout de suite les effets bénéfiques.

 

Claire a commencé par le conseil de coopération  lors de l'heure hebdomadaire de vie de classe des 6e. En classe, elle a instauré des moments de concertation entre les élèves sur les différents points du cours. Par ailleurs dès qu'un questionnement émerge, elle met son cours préparé de côté et y répond. Cela donne des cours qui pourraient paraître désordonnés, mais elle pense qu'il est préférable d'enseigner des connaissances qui semblent utiles aux élèves et qui constitueront pour eux un vrai savoir plutôt que de boucler un programme qui ne leur évoque rien.

Extrait de la revue Mammouth n°1, avril 2018