Dans les entrailles de la machine
Par ailleurs, un « atelier - mécanique » permet aux élèves de démonter des machines au rebut et cédées par l’école élémentaire du coin : vieux clavier d’ordinateur, tourne disque, projecteur, etc. Cet atelier, fréquenté en autonomie, mobilise l’attention des élèves pendant plusieurs mois. Ils prennent beaucoup de plaisir à découvrir et à inventer des possibilités d’usage pour les outils disponibles (tournevis, marteau, etc.). Mais surtout, ils inventent des histoires à partir des éléments minuscules des cartes à puces, auxquels ils redonnent la vie, grâce à leur imagination.
Une autre école de la région nous a prêté son jeu de mécano - lego que les enfants s’approprient sans recours aux fiches explicatives qui l’accompagnent habituellement. La démarche vise plutôt à découvrir ce jeu par tâtonnement et à inventer quelque chose de personnel. Chaque enfant présente ensuite sa machine au groupe et lui donne un nom. A l’issue de cette présentation, je demande aux élèves de présenter les différentes roues et les éléments utilisés (roues dentées, roues pour élastique, etc.) et d’emblée, ils sont capables de décrire d’une part la spécificité de chaque roue et, d’autre part, les premiers éléments de la loi de transmission des engrenages entre eux. Ils schématisent des engrenages en indiquant le sens de rotation de chaque roue. Cette découverte leur donne l’idée de construire des machines qui bougeraient à l’aide de roues et d’attaches parisiennes.
La forme diversifiée des roues des engins observés donne lieu à une exploration collective en graphisme, réinvestie ensuite lors de la création en deux dimensions de véhicules imaginaires : les enfants reproduisent leurs trouvailles de roues sur du papier et les associent à d’autres éléments mécaniques repérés dans des livres puis photocopiés. Ces roues fantaisistes et ces éléments photocopiés sont mis en couleur et fixés ensuite par attaches parisiennes, pour simuler le mouvement. Le recours à cette technique de l’attache parisienne sera déterminante pour le film d’animation.
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La « roue-cuillères »
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« Une machine, qu’est-ce que c’est ?
- Par exemple, une voiture, un camion, un tracteur.
- Une machine, ça coupe le grain, ça fait des choses.
- Un hélicoptère de police, une voiture de police, un avion.
- Une machine, ça coupe le maïs, le blé, l’herbe, dans les champs.
- Ces sont les machines de la campagne.
- Sur les machines, on peut voir des pinces comme les pinces des crabes, pour couper le blé. Une machine, ça coupe mieux qu’avec les mains. Une machine, ça va plus vite qu’un homme.
- Dans la nuit, il y avait une moissonneuse qui coupait de l’herbe et des bestioles qui partaient en courant pour ne pas être écrasées.
- Elles avaient peur de « se faire moissonner » et de ressortir en miettes, en os et en viande.
- On peut monter dans les machines.
- Avec cette moissonneuse, je ne pouvais pas dormir.
- Avec la charrue, on étale la terre avant de mettre les graines dans les champs.
- Avec la grue, on porte la terre très lourde.
- Une machine, ça peut casser une maison, faire des trous de tous les côtés. »
Début de l'article
Suite de l'article : Découvrir des machines imaginaires, puis en créer soi-même
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