Le carnet de bord de Marie
Le journal de bord en Terminale Littéraire Théâtre prend une place importante dans l’année. Il est personnel et regroupe nos décisions, nos intentions, nos choix théâtraux, nos envies et nos déceptions y figurent aussi. Le journal a rythmé mon année scolaire tout autant que mon évolution, ma progression artistique. Je dis artistique car ce ne fut pas qu’une ouverture théâtrale, mais également plastique et photographique.
Chaque week-end j’y amassais les apprentissages de la semaine, mes réflexions, mon émotion après une séance pratique, un spectacle, un cours...
J’ai privilégié les sentiments, les émotions, plutôt que l’objectivité. Ce fut le résultat d’une réflexion intérieure, intime, douloureuse parfois quand je me rendais compte des erreurs commises, voire d’une régression. Souvent j’ai douté. Je pensais n’être pas assez forte pour supporter un tel changement intérieur.
Pratiquer trois ans de théâtre change une personne, peut-être même une vie, du moins certains choix à faire par la suite. Le journal m’accompagna, il est une trace de mon éveil au monde.
Le journal de bord est identique à celui d’un capitaine de bateau : nous devons y inscrire le plus de choses possibles, commenter sans cesse chaque geste, chaque mot. Je me rends compte, maintenant, qu’il fut plus le témoin du développement de ma personnalité qu’un simple objet de travail. Tel une boîte à trésor, une boîte à secret, un jardin intime et caché. Dans un sens il fait le lien avec ma vie d’enfant, d’ado, ma vie en Inde, et avec ma future vie d’adulte.
Tout simplement, le journal de bord a été une boîte à souvenirs, à rêves, une boîte à rien, comme un objet de la vie courante. Boîte à sourire, boîte à soupirs. Je me livre entière, à construire.
Carnet de bord, Théâtre, Ecriture, Spectacle vivant, photographie
|