Raccourci vers le contenu principal de la page

Une pratique un outil: le carnet de bord - boîtes à sourires, boîtes à soupir

 

 

Réflexion sur l’option lourde


Cette année m’a appris à avoir confiance en moi, sur un plateau. J’ai chassé ma timidité. J’ai évolué dans un jeu d’apprentie-comédienne. Je m’y suis épanouie.
Je garde un très bon souvenir de nos stages, tous différents mais complémentaires : ils m’ont aidé à repousser mes limites, à mieux comprendre ce que je ressentais au fond de moi. Bien sûr nos professeurs-intervenants comédiens ont une place primordiale dans cette année passée : ils m’ont fait connaître le théâtre et ses coulisses…

Les spectacles et les rencontres avec les troupes ont renouvelé mon imagination, la créativité de notre groupe : ils ont permis un échange incessant et vital pour nos cours. Le théâtre m’a aidé à grandir tranquillement sur le bord de la scène, comme tout apprenti-comédien.

 

Option facultative au bac

Chaque groupe devait construire une scène de cinq minutes sans aucune aide extérieure, sujet libre. Claire et moi avons choisi de mettre en scène des poèmes. Notre travail s’est basé sur une forte participation corporelle ainsi que sur l’effet de surprise ( Par exemple à un moment de notre scène nous allons murmurer à l’oreille de nos spectateurs-correcteurs). Nous avons également travaillé l’ambiance (bougies, lumières tamisées, encens), la douceur, l’intense.
Nous proposons donc cette forme particulière de théâtre : des fragments de poèmes, différents, assemblés, pour n’en former plus qu’un. Nous retraçons les fragments de vie, d’un être humain et sa pensée.
Laissez-vous porter par les fragrances d’encens, écoutez l’histoire que nous allons vous conter.
Pour cela, rien de plus accueillant que des couleurs simples, blanc - anonymat - pour les vêtements, noir pour la lumière et une bougie…

Pour le choix des poèmes :

Aragon
Prévert
Bhattacharya.

 

Toi, Claire Moi, Marie.

 

 

Hommage à vous…

A toi Fred…
A toi Fred, qui m’as appris que le théâtre pouvait être autre chose qu’une “ souffrance ”. Tu es arrivé au juste moment : quand je voulais tout arrêter. J’avais décidé d’oublier le théâtre… persuadée que cette discipline ne me convenait pas. Je redoutais le vendredi, jour de théâtre. Je n’arrivais à rien, terrorisée à l’idée de rentrer dans notre salle de théâtre. Et puis tu m’as dit que le théâtre il fallait le ressentir au fond de soi, qu’il fallait vouloir… toujours essayer d’aller plus loin encore plus loin. Et surtout ne pas se discréditer. Tu m’a poussée, malmenée, bousculée, souvent. Aujourd’hui je t’en remercie… J’ai pris du recul, ton enseignement a éclos petit à petit. Il m’a donné de la force, une force que je ne connais pas… qui est en moi. Tu as été le lien attachant entre mon enfance et le passage à l’âge adulte par le théâtre. En un mot, tu m’as aidé à me construire. Maintenant je n’ai plus peur du théâtre, je me relève, j’apprends, j’apprécie.
Si, aujourd’hui j’en suis là, c’est aussi grâce à toi. Merci.
(Frédéric Valet, comédien-intervenant au lycée J. Moulin de Draguignan, metteur en scène à Lorgues -Var.)

 

A toi Agnès…
A toi Agnès, qui as été le fil conducteur entre tous les stages… Tu m’as appris la rigueur, la précision, dans le jeu. Tu m’as fait dépasser des limites que je m’étais fixées inconsciemment. Tu m’as aidé à trouver la joie dans la répétition. Tu m’as, apporté une certaine capacité à continuer de jouer, même quand on croit que tout a échoué.
Je garderai de toi l’image d’une Dame libérée, fière de son art, accordant à chacun un temps d’enseignement propre à lui seul. Tu nous a accompagnés dans notre progression : tu as cru en nous.
Merci pour tes conseils, tes remarques. Merci de nous avoir poussé toujours plus loin, jamais entièrement satisfaite.
C’était dur et ça m’a convenu.
Merci d’avoir su me trouver, me diriger.
(Agnès Regolo, metteur en scène, Avignon, Compagnie Mise en scène.)

A vous Alain Terrat…
A vous Alain Terrat : professeur à l’ERAC de Cannes, metteur en scène.
Il a été notre correcteur au Bac pour nos options pratiques de théâtre. Je garde un souvenir attachant de notre rencontre (durant le passage de l’option facultative notamment). Claire et moi avions un peu d’appréhension à montrer notre travail à ce “ Grand Monsieur ”, la crainte de ne pas être à la hauteur (j’ai appris par la suite à laisser de côté cette question, qui ne fait pas vraiment avancer). Il a aimé. Nous a félicitées. Nous avons engagé une conversation agréable et détendue sur nos motivations artistiques en général. Il a été patient et accessible. Avec le recul, je peux dire qu’il a été un tremplin en ce qui me concerne. Il m’a montré, par son approbation, que quelque chose est peut-être possible, pour moi dans le domaine théâtral. Plus encore, il m’a ouvert la porte. Il restera un moment important, fort, dans mon “ pas cours ” théâtral.
C’est quoi le théâtre ?


Pour moi c’est la vie cachée derrière un masque, parce qu’à travers le jeu transparaît un peu de vérité, un peu d’existence.
Le théâtre m’a permis de développer mon écoute d’un collectif, mon attention et ma concentration, de maîtriser mes sentiments, mes émotions et mon corps, de chasser ma timidité et ma honte de paraître ; le théâtre m’a donné confiance en moi et en mon travail…
Le théâtre, tout comme l’Art en général, a un pouvoir de réussite et de motivation sur moi.
Le théâtre m’a ouvert la porte de la vie.

Pourquoi le théâtre ?


Pour cet instant éphémère, qui nous fait nous dépasser, qui nous amène bien au-delà de la réalité, qui nous fait jouer la vie ou l’un de ses reflets, qui nous apprend à imaginer, à rêver…
Le théâtre m’a appris que je n’avais pas seulement des bras, des jambes, un visage, mais un corps tout entier, modelable, étrange dans ces mouvements saccadés, nouveau dans cette interprétation improvisée, surprenant pour ce ton de voix employé, indomptable dans ce désir de changement, de progression… Un visage ? Non, mille et une expressions, comme si, à chaque fois, je changeais de masque…
Et puis comment rendre toute sa substance avec des mots. Et que faire du mouvement, des gestes, de la voix, de l’expression ? On nous l’a dit et répété, le théâtre n’est pas fait seulement pour être lu mais bien pour être vu comme un spectacle total joué sur scène. Il devient pleinement conforme à sa vocation lorsqu’il est spectacle.

 

 

Début de l'article Tous les témoignages Les autres carnets de bord