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Revue en ligne CréAtions n°243 "Créatures imaginaires"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°243 - Publication : juin 2019

Classe de Moyenne et Grande sections, Établissement primaire de Payerne et environs, Canton de Vaud (Suisse) - Enseignante : Katina Iérémiadis.

 

 

Un éléphant dans la peau

 

 

Pourquoi les éléphants ?
 
Je travaille dans une école de village à cinq classes de niveau maternel. Dans ma classe, les échanges oraux sont nombreux au cours de la journée. Un matin, lors d’un regroupement collectif, Léonie, élève de grande section, émet spontanément le désir de préparer un exposé sur l’éléphant, son animal préféré. Je demande aux autres élèves si ce sujet les intéresse et l’enthousiasme s’avère clairement partagé.
 
A la recherche des éléphants
 
Je sollicite alors les enfants pour savoir ce qu’ils aimeraient apprendre au sujet des éléphants. Je prends en note la liste de leurs questions : 
« Comment il se cache les yeux, l’éléphant ? Pourquoi est-il si lourd que cela ? Combien de kilos pèse-t-il ? Combien a-t-il de sabots ? Que fait-il avec sa queue ? A-t-il des dents ? Pourquoi sa peau est ridée ? Pourquoi il a des défenses ? Pourquoi les hommes coupent-ils les défenses d’éléphant ? Les éléphants, ils dorment comment ? Est-ce qu’ils habitent dans une ferme ? Comment les éléphants font-ils des bébés ? Est-ce qu’ils font un nid ? Comment ils nourrissent leur bébé ? Que mange l’éléphant ? Que boit-il ? Est-ce qu’il mange avec sa bouche ? Comment l’éléphant mange-t-il avec sa trompe ? Pourquoi a-t-il une trompe ? »
Comment faire pour trouver des réponses ? Le processus de recherche est entre les mains des élèves.
 
Regarder, voir, imaginer des éléphants
 
Regardons pour commencer ce que nous avons comme ressources dans la salle de classe : le coin bibliothèque et la banque d’images.
Pas de livre documentaire sur les éléphants, juste une photo dans un numéro de la revue Wakou.
 
La banque d’images très fournie nécessite un long temps d’exploration par petits groupes. Malheureusement, il n’y a pratiquement pas d’images évoquant l’éléphant.

Pour relancer la curiosité et éviter tout découragement, je fais une proposition : « Vous pouvez aussi chercher une image qui fait penser à l’éléphant ».

Tout d’abord un peu surpris, les élèves poursuivent leur recherche selon une nouvelle perspective : les images sont choisies pour leur pouvoir d’évocation et non plus seulement de description. Ainsi, la motivation est restaurée.

Les enfants présentent les images sélectionnées au tableau.

Après que chacun a essayé de deviner ce qui fait penser à un éléphant, ils expliquent les raisons de leur choix.

C’est ainsi que :

- les piliers d’un dolmen évoquent la forme des pattes de l’éléphant ;
- un tuyau de descente hébergeant une chouette, celle de sa trompe ;
- Jeune fille à la veste rouge, tableau de James Tissot, 1864, celle de son dos.
- la rizière, dessin d’enfant d’après une photo de Y.A. Bertrand, fait penser à la rugosité de sa peau.
Fabriquer la peau de l'éléphant
 
L’attention de la classe se porte plus spécifiquement sur la notion de rugosité et les objets rugueux. Plusieurs pistes se profilent, en particulier la piste plastique.
 
Eliane (GS) remarque que l’on pourrait reproduire les tracés de la rizière sur du carton avec des feutres.
Et si l’on essayait ? Et si l’on fabriquait de la peau d’éléphant ? Et si on faisait des éléphants ?
 
D’autres propositions sont émises comme froisser du papier et peindre en effleurant la feuille avec de la peinture et en choisissant des couleurs proches du gris, des tons neutres.

 

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