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Congrès Strasbourg - conférence : "Actualité de la Méthode naturelle"

Dans :  Principes pédagogiques › 

 

Labo de recherche de l'ICEM
 

"Actualité de la méthode naturelle"


Cette plénière s'organisait en trois temps :
1. Actualité de la Méthode naturelle présentée par Nicolas Go
2. Les avancées du labo de recherche de l'ICEM par Danielle Thorel et Sylvain Hannebique
3. Propositions pour un débat par Catherine Mazurie
 
 
AVERTISSEMENT : pour faciliter la lecture, le sigle MN sera utilisé à la place de Méthode naturelle
 
 
La Méthode naturelle de Freinet 
Nicolas Go
 
à partir des textes de Freinet, afin de continuer à transmettre les savoirs .
1 - pourquoi la MN ? parce qu'elle est au cœur du projet de Freinet. Elle enveloppe la totalité des pratiques en pédagogie Freinet. Elle organise les processus individuels dans le contexte politique de la coopération. On parle des cheminements de l'enfant et non pas des chemins organisés par le prof pour l'enfant. Elle participe de "l'éducation à la sagesse".
2 - MN, de quoi? MN d'apprentissage : les enfants apprennent par la MN. C'est une éducation au travail, par le travail. La croyance que les exigences sont moindres en pédagogie Freinet dévalorisent le mouvement.
3 - la MN, est "une méthode de vie" : on dépasse les questions didactiques
4 - le travail est vécu sur le mode de la jubilation, de la jouissance, de l'extase
 
Les principes de la MN
1er étonnement de Freinet = constat que les enfants s'ennuient à l'école, donc n'apprennent pas et sont contraints à travailler, ce qui provoque les problèmes d'autorité, discipline, sanction, contrôle,...
Freinet pense que les enfants s'ennuient parce qu'ils ne travaillent pas, et pas parce qu'ils n'ont pas envie de travailler. Il faut donc libérer le travail de la scolastique, ou la transformer en travail.
Freinet s'inscrivait dans une visée politique révolutionnaire qui était une conviction profonde. Il visait aussi une philosophie de la sagesse (cf "l'éducation du travail"). Comprendre Freinet nécessite d'articuler le double projet de la sagesse révolutionnaire, qu'il faut penser comme un problème théorique et pratique.
 
Un des concepts les plus importants = principe de vie (cf Nietzsche). Concept strictement matérialiste, métaphore profonde qui sert à orienter la compréhension de l'action pédagogique. Chaque enfant est une puissance de vie singulière prise dans une histoire personnelle qui affecte les apprentissages et la vie de la classe et qui varie sur le mode de l'accroissement de puissance (joie, travail émancipé,...) ou de la diminution (humiliation, échec, exclusion ,...).
 
L'expérience cruciale dans les apprentissages (théorie de "l'Euréka!" ): ce sont ces accroissements que chacun recherche, dans un processus proche du concept philosophique du désir qui implique l'activité de l'être humain dans ses motivations les plus profondes.
On n'aborde pas l'enfant sous l'angle des programmes, mais de la puissance de vie. le travail de l'enseignant est de créer un milieu favorable à l'accroissement de la puissance par le travail et l'apprentissage. la classe coopérative doit favoriser à ce que l'accroissement d'une puissance favorise l'accroissement des autres jouissances.
Le principe de coopération est un principe éthique, la meilleure façon de favoriser l'accroissement des puissances. L'enjeu est la rencontre des puissances sans aucun effet de pouvoir.
pouvoir = effectuation d'une puissance au détriment d'une autre (valable pour les enfants ou les enseignants)
La coopération institue un milieu à l'intérieur duquel on fait progressivement disparaitre les relations de pouvoir. c'est un peu un leurre dans la classe?? (note de la rédaction)
Loi de résonance (l'enfant apprend par imitation) : l'apprentissage se fait par un processus plus profond que l'imitation, c'est organique. il faut en tenir compte dans la mise en place du milieu en pédagogie Freinet. Cette conception empirique est renforcée par les progrès des neuro-sciences (cf travail sur les neurones-miroir) : l'organisation du milieu organise les relations du désir et alimente les activités sociales de connaissance et reconnaissance; Cela prend en considération la totalité de l'être, c'est "l'expérience intégrale".
 
La Méthode naturelle crée un milieu complexe où prolifèrent les évènements. on ne fait pas de l'enfant seulement un acteur, mais aussi un auteur : il s'agit de la créativité à l'état brut.
MN = anti-scolastique (pratiques qui n'ont court qu'à l'école selon idéologie didactique et institutionnelle). L'activité ne provient pas de programmation du prof, mais de propositions des élèves.
MN = méthode de l'élève institué comme auteur (cf E. Morin) et dont il porte la responsabilité avec les autres élèves et le prof.
C'est en parlant qu'on apprend à parler l'enfant n'attend pas d'avoir forgé son outil pour s'en servir, il le forme au fur et à mesure qu'il s'en sert. (Freinet)
C'est la création et le partage du sens qui sont les vecteurs de la puissance de vie.
 
Hommage à Paul Le Bohec : il faut aider les enfants à s'installer dans leur ligne optimale de développement.
 
Caractérisation de MN en 4 points : (mais invitation à progresser dans la connaissance, pas dans le dogmatisme)
         - être humain est alimenté par un principe de vie qui aliment la puissance
         - ce principe de vie est toujours socialisé, il est désir de communication et d'harmonie
         - il s'effectue par processus de tâtonnement qui est personnel et singulier et s'appuie sur les réussites. (essai avec part de hasard, retient celles qui ont réussi, les répète)
         - c'est le milieu vivant et coopératif qui permet et accélère le tâtonnement en proposant des outils et modèles adaptés.
 
Pour en savoir plus : Voir documents joints en PDF
 
Les avancées du labo 
D.Thorel et S. Hannebique
Présentation du labo
Une dizaine de membres qui se donnent pour vocation de rendre compte des pratiques actuelles et de les mettre à l'épreuve de l'analyse scientifique.
Publications, participations à des colloques,...
La formation des membres est longue, ce qui explique que les travaux soient encore méconnus.
objectif = contribuer à progrès général des pratiques et connaissances.
Crée en 2005, se réunit à Paris.
A commencé par analyse didactique des recherches mathématiques en Cycle 3, et cette année, pratiques d'écri-lecture en cycle 2.
 
Méthodologie de recherche
travail à partir d'analyse de vidéos de classe
se concentre sur action didactique conjointe du prof et des élèves, pour travailler sur la complexité.
1er travail = travail sur données primaires : présentation et prise en compte du contexte. Transcription des séances et des entretiens. Recueil de documents de classe.
2ème temps = réduction du corpus pour dégager des phases dans les séances, déroulement dans le temps,...permet de trouver les épisodes remarquables, les nœuds didactiques,...travail sur analyse lexicale et savoirs mis en jeu et techniques possibles des élèves, actions du prof sur les élèves, des élèves entre eux,... et dégagement d'une question de recherche. (ex : comment les procédures à l'intérieur d'un groupe favorisent les cheminements des individu-es).
3eme temps = exploitation et interprétation. le labo travaille lui-même en MN.
 
Résultats et avancées du labo
"caractérisation de la PF" de N. Go, à lire sur le site
1 - primauté du désir : désir pas pris dans le sens de désirer ce qui manque, mais dans le sens de F. , Aristote (faculté désirante), Spinoza (structure désirante de l'homme, persévérer dans son être, être déterminé à agir, déployer son être, le désir comme puissance productrice.)
Sollicite chez enfant désir d'augmenter sa puissance de vie
Le désir en PF s'applique au travail et implique engagement et authenticité. c'est une puissance créatrice et productrice.
2 - effectuation du désir : primauté du processus
désir s'effectue par processus singuliers de tâtonnements exploratoires. Nous instituons l'enfant auteur de sa tâche, statut qui implique la créativité. Suppose T. I et libre circulation, qui permet à l'enfant de rencontrer sa solitude (condition nécessaire à qualité des processus singuliers). Plus ces processus sont de qualité, plus il y a qualité des processus sociaux de coopération. Les processus sont de longue durée et ont besoin de pratique sociale qui implique communication et coopération. L'altération est nécessaire (= se mettre dans les pas de ses pairs, l'enfant doit consentir à être altéré par l'autre, être à l'écoute de l'autre), ainsi que de jubilation : la reconnaissance du groupe permet à l'enfant de faire l'expérience de la dignité. Les enfants ont besoin d'expériences cruciales (comme nous, d'ailleurs) et de rencontres avec les disciplines (moment de basculement où les enfants comprennent ce que sont les maths, la littérature,...).
Pour que l'enfant s'engage dans processus, il doit pressentir l'accroissement de puissance possible. ces processus ont besoin d'une action du professeur qui doit être stratégique et non programmatique. Cette action implique la dévolution (le prof rend l'enfant responsable de son apprentissage, mais sans abandon), la mie en place de procédures (ce ne sont pas des processus) qui rencontrent le désir des enfants, et une qualité d'écoute et qu'une recherche d'adéquation qui permettent de se mettre dans les pas de l'enfant.
L'action du professeur suppose une culture et des savoirs experts dans la discipline. Il faut travailler les pratiques sociales des disciplines pour vraiment être à l'écoute des enfants.
Ces processus sont poly-rythmiques : l'enfant s'investit dans plusieurs statuts au cours du même processus (agent, acteur, auteur) et dans différentes relations avec le maître et le groupe. ces processus créent l'histoire de la classe dans l'incertitude des évènements et constituent le patrimoine culturel de proximité de la classe. C'est ce qui donne sens au travail.
Les processus sont forcément de l'ordre de la transformation pour acquérir des savoirs : transformer la démarche de production des savoirs change le rapport au savoir. le prof doit avoir la visée de transformation.
3- éducation des désirs :
glissement des désirs de pouvoir vers les désirs de puissance : mettre l'enfant au travail par la coopération. L'enfant est à la fois auteur de sa tâche et co-auteur des pratiques sociales par lesquelles se définissent ses tâches. L'organisation coopérative pose question dialectique de l'organisation du milieu pour que diffusion des œuvres sociales favorisent l'appropriation des œuvres singulières.
 
Propositions pour un débat
Catherine Mazurie
 
Nous sommes loin d'avoir fait le tour de la question, mais il faut approfondir la recherche autour de la MN, sans révérence excessive pour un maitre disparu, plutôt examen critique de ce qui se fait dans nos classes avec l'angle de la MN.
Filmons nos classes !
Une personne par GD au labo!
Construisons les référentiels de notions incontournables !
il faut un effort d'élucidation par tous !
 
 
 
 

 

Fichier attachéTaille
la_methode_naturelle_de_Freinet.pdf151.57 Ko
Introduction_a_la_Methode_naturelle.pdf122.86 Ko