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Congrès d'Angers : Présentation de la lutte dans l’éducation nationale au congrès Freinet

Dans :  

Journal du congrès d'Angers 2019

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 Présentation de la lutte dans l’éducation nationale au congrès Freinet  :

 
Dans le 31, et à Toulouse en particulier, nous avons été en lutte et en grève reconductible depuis le 14 mai.
 
            Une AG de grévistes, composée d’enseignant.e.s titulaires et précaires, d’administratifs, d’AVS-AESH, de surveillant.e.s, de lycéen.ne.s parfois même de parents, s’est réunie régulièrement pour reconduire la grève. Des militant-es du GD31 y étaient très impliqué-es.
Cette AG fonctionnait vraiment comme peuvent fonctionner nos conseils dans les classes :
·       Rotation des animateurs-trices
·       ODJ discuté
·       Gestion du temps
·       Limitation de temps de parole
·       Prise de décisions et votes si nécessaire
 
Cette AG s’est réparti le travail en commissions :
            - Grâce à la commission action issue de cette AG, nous avons bloqué 3 fois le rectorat de Toulouse. La 1ère fois remonte au 19 mars et la violence du gazage des forces de l'ordre a fait le tour des réseaux sociaux. Nous avons aussi participé à une déambulation en roues libres dans Toulouse avec pose de banderoles sur le trajet jusqu'au centre ville, occupé la TBS (Toulouse Business School) et le CANOPE, obligeant ce jour-là la DASEN à se déplacer jusqu'à nous...
            - Une commission communication, très prolixe (!) a édité régulièrement des tracts, des affiches, des kits de survie, des boîtes à outils pour la grève reconductible, des « Macronneries » (4 pages qui rencontrent un grand succès dans les manifs !). Elle a aussi mis en ligne des vidéos, des enregistrements audio, du type « l'appel du 17 juin » et alimente régulièrement la page facebook « Bloquons Blanquer Toulouse».
            - Une commission « tournée des bahuts », très active et bien organisée a permis aux grévistes de partir à la rencontre des collègues hésitant-e-s, isolé-es ou mal informé-es des enjeux des réformes Blanquer… en leur distribuant les documents produits par la commission communication.
            - une commission « caisse de grève », aussi nommée « compte Blanquer », a permis à chacun-e de s'engager dans la grève, notamment les personnels en contrats précaires, et de participer à ce mouvement inédit dans ses formes de lutte et d'expression. Cagnotte en ligne, appel aux syndicats pour l'alimenter, collecte dans les bahuts… ça a fonctionné ! Les jours de grève des personnels précaires ont été en grande partie payés, c’était la priorité décidée en AG et le reste sera alloué au pro rata des jours de grève.
            - Une commission juridique s’est mise en place pour faire face à la répression administrative et policière qui a marqué aussi la période : gazage récurrent, 13 arrestations, 11 gardes à vue.. Entre manifs des gilets jaunes le samedi, et gaz et coups de matraques en semaine, les personnels en lutte ont besoin de se protéger et d'être soutenu-es...
            - Une commission convivialité qui a permis de faire deux soirées et de récolter de l’argent pour abonder la caisse de grève.
 
Et enfin et pas des moindres :
            - Une chorale de grévistes qui a assuré l'animation pendant les actions et les manifs !
 
Liens entre pédagogie Freinet et l’auto organisation des luttes :
·       Permet l’investissement de chacun-e : il n’y a pas de professionnel-le de la lutte chacun.e peut trouver sa place, comme dans une classe Freinet
·       Permet de contrecarrer les soi-disant professionnels de la lutte justement, à savoir les gros pontes syndicaux.
·       Tel le conseil de classe, les AG permettent d’organiser le travail de la lutte, laquelle prend tout son sens grâce au temps libéré par la grève.
·       Les commissions ont été créées en fonction des besoins rencontrés au fur et à mesure de la lutte, comme en pédagogie Freinet.