Raccourci vers le contenu principal de la page

Congrès d'Angers : Le conseil coopératif en méthode naturelle

Dans :  

Journal du congrès d'Angers 2019

================

Le conseil coopératif en méthode naturelle

avec Mylène, professeure de lettres en collège et Eva, professeure documentaliste en cité scolaire.

La question au cœur du conseil coopératif, c’est l’autogestion

Pour le groupe, l’autogestion c’est :
- la possibilité pour chacun de prendre sa place et sa responsabilité,
- trouver des solutions à des problèmes ou des questions qui émanent du fonctionnement du groupe,
- mettre en évidence la question des rapports de domination internes ou externes.

Qu’est-ce qui peut freiner ou faciliter l’autogestion ?
Face à ceux qui monopolisent la parole, le groupe doit se donner des règles de limitation et de partage du temps de parole.
Contre les réunions qui tournent en rond et ne débouchent sur rien, un ordre du jour défini et accepté collectivement est un garde-fou commode.
Le fonctionnement autogestionnaire demande du temps, un temps qu’il faut prendre et que chacun doit s’autoriser à prendre.
Contre la passivité, la résignation la solidarité et l’entraide du groupe peuvent permettre à chacun de se sentir suffisamment en sécurité pour agir.
Dans une classe, le fonctionnement autogestionnaire peut être motivé par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant qui donne au mineur le droit de participer aux réunions qui le concernent.

Déroulement d’un conseil coopératif
Régularité et rituels sont nécessaires. Il faut aussi que le maître soit prêt à accepter que les élèves aient un pouvoir réel sur des questions importantes. Le champ d’action du conseil doit donc être clairement défini et le maître doit d’abord donner le cadre de la loi, ce sur quoi on ne peut pas transiger.
Des responsabilités sont proposées aux élèves et ces rôles sont tournants : président, secrétaire, maître du temps, maître de la parole, observateur.
Le président procède à l’ouverture par des paroles rituelles, il rappelle l’ordre du jour et le fait valider par le groupe. Les points sont traités. À la fin, tous élisent les personnes qui occuperont les différentes fonctions au prochain conseil.
Le président déclare le conseil fermé.
Le maître occupe la place d’un participant ordinaire qui demande la parole mais il reste le garant de la loi, celui qui empêche les dérapages.

Débat
Si une classe refuse, on ne peut pas imposer le conseil mais y venir petit à petit quand la nécessité s’en fera sentir.
Le conseil est une institution mais il ne doit pas être figé, il peut et doit évoluer en fonction de la dynamique de la classe et des besoins.
Le conseil peut être géné par des perturbateurs, l’attribution progressive des responsabilités peut permettre de réguler les comportements. On peut se poser la question de la raison pour laquelle les gêneurs ne s’intéressent pas au conseil.
Une co-présidence professeur/élève peut aider à mettre en place le conseil, notamment dans une classe de petits.
Il est bon d’expérimenter puis analyser cette pratique entre adultes (réunions syndicales, salle des professeurs, etc)

Ressource

Laboratoire de recherche coopérative de l’ICEM, Dictionnaire de la pédagogie Freinet,  ESF  2018