Tous les deux ans, une rencontre internationale
des actrices et acteurs de l'éducation nouvelle.
Dès le début du XXème siècle, l’Education nouvelle se définit, en Europe et dans le monde, comme une éducation à la liberté pour qu’advienne une société plus juste et plus égalitaire, respectueuse des êtres humains et de leur environnement. Son ambition, tout à la fois politique, éthique, philosophique et pédagogique, renforcée après la Première Guerre mondiale par une culture de paix à faire advenir, s’adresse à tous et à chacun. S’appuyant sur ces valeurs communes et n’imposant ni savoirs artificiels ni transmissions culturellement connotées, elle base son action sur la prise en compte des besoins de chacune et chacun, dans une dynamique continue d’expérimentation, d’action et de réflexion, sans hiérarchie des valeurs. C’est en cela que l’Education nouvelle est une éducation émancipatrice.
C’est ce que cette deuxième édition de la Biennale Internationale de l’Education nouvelle démontrera ! Articulant apports, débats et échanges de pratiques, cette Biennale est conçue, portée et animée par des acteurs, d’une éducation créative, confiante, progressiste, optimiste, ambitieuse et exigeante. Face à la montée d’idéologies de l’exclusion et de fermeture aux autres, face aux dangers de marchandisation de l’éducation, luttant pour promouvoir la culture et l’éducation pour tous, les valeurs de laïcité, de démocratie et pour la défense des droits humains, nous avons un message fort à affirmer, mais aussi des débats à impulser alors même que se développent des discours pauvres et démagogiques sur ces sujets. Etre en prise avec notre temps, en luttant contre tous les retours en arrière qui nous menacent, mais aussi contre « le meilleur des mondes » que nous propose une certaine conception ultra-libérale, suppose par ailleurs de (re)mettre la pédagogie au cœur de la réflexion sur l’éducation.
La dernière décennie a été marquée par une croissance sans précédent de la place des acteurs privés dans l’éducation, et notamment dans les pays à faibles revenus. Si cette tendance risque de transformer en profondeur des systèmes éducatifs déjà fragiles, son impact en termes de qualité des contenus éducatifs, de ségrégation et d’inégalités sociales, et plus généralement, de réalisation des droits humains, constitue un défi majeur pour tous les acteurs et les défenseurs du droit à l’éducation tout au long de la vie. En ce trentième anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, il est assurément plus que jamais nécessaire de réaffirmer que l’Education vise à « […] préparer l’enfant à une vie adulte active dans une société libre […] »
Pendant les quatre jours de cette Biennale, il nous faudra donc tout à la fois nous émerveiller des pratiques et des réflexions de l’Autre, accepter le doute, entendre la critique, dire et contredire, aller à la rencontre et accueillir, donner et recevoir, car, dans un contexte complexe à plus d’un titre, s’il est vital que nous entretenions et développions nos capacités d’indignation et de résistance, il est tout aussi fondamental d’entretenir et de développer nos capacités d’émerveillement, de rêve et de sollicitude.
Le Comité de pilotage de la Biennale internationale de l’Education nouvelle
https://biennale-education.org/