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Revue en ligne CréAtions n° 246 "À plusieurs"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°246 - Publication : février 2020

Enfants de la Bibliothèque de Rue ATD-Quart monde de Pontoise (Val-d’Oise) – Adultes bénévoles

 


Peindre pour mieux vivre ensemble
 

Une bibliothèque de rue, qu’est-ce que c’est ?
Sur le site d’ATD, on peut lire :
« Les bibliothèques de rue consistent à introduire le livre, l’art et d’autres outils (notamment informatiques) d’accès au savoir auprès des enfants de milieux défavorisés et de leurs familles.
Se déroulant sur leur lieu de vie (sur un trottoir, au pied d’une cage d’escalier, dans des lieux isolés à la campagne…), ces activités répondent à la soif de savoir des enfants, les réconcilient avec la joie d’apprendre et les encouragent à révéler et à partager leurs talents.
Par sa régularité et sa durée, elle permet aussi de tisser des relations de confiance entre les enfants, leurs familles et les bénévoles, premiers pas vers une participation sociale plus large…
En France, il existe de nombreuses bibliothèques de rue animées par ATD Quart Monde. »
Une telle structure a été récemment créée par ATD dans un quartier populaire du Val d’Oise, enclavé entre une grande artère de la ville, une autoroute et le terrain de rugby d’une école privée. Il s’agit d’une rue en impasse, méconnue de tous, y compris les anciens habitants de la ville, qui dessert trois habitats différents : des petits immeubles qui relogent les habitants d’une ancienne cité d’urgence, quelques pavillons et légèrement en contrebas une aire de gens du voyage.
 
Les bénévoles y viennent tous les samedis après midis pour lire des albums avec les enfants, dessiner, jouer à des jeux de société, etc. Ils s’installent dans plusieurs lieux.
Si le temps le permet, ils investissent le centre d’une grande pelouse : un arbre donne de l’ombre l’été et deux bancs de pierre complètent l’équipement mobile : une grande bâche, des couvertures et des coussins. Ils sont ainsi visibles d’un grand nombre d’appartements, ce qui permet aux familles d’avoir un regard sur la bibliothèque et d’être rassurés sur la présence de leurs enfants parmi nous.
Lorsqu’il pleut, ils s’abritent entre deux immeubles sous une sorte de préau.
Comme les relations entre les différents habitants de la rue n’est pas toujours bonne, aussi souvent que possible, ils s’installent également à l’entrée de l’aire des gens du voyage car souvent les enfants qui y vivent ne sont pas autorisés à monter jusqu’aux immeubles pourtant voisins.
Leur présence régulière depuis maintenant plusieurs mois leur permet de construire des relations de confiance avec les enfants et leurs parents.
Fort de cette confiance nouvellement acquise, ils se lancent dans l’organisation d’un « festival des savoirs et des arts », moment festif permettant de valoriser les compétences des habitants du quartier.


Un projet d’embellissement du quartier

Dans le cadre de ce festival, ils envisagent la réalisation d’une peinture murale collective sur l’un des murs du préau qui les abrite en cas de mauvais temps. Ce mur sera visible depuis la rue.
Avant de proposer ce projet aux enfants et adolescents de la Bibliothèque de Rue, ils obtiennent d’Emmaüs Habitat, propriétaire des immeubles, l’autorisation d’intervenir.
Les étapes de ce projet s’étalent sur plusieurs semaines.  Encouragés par quelques adultes, des enfants du voyage rejoignent bientôt les  enfants du haut de la rue. Cette rencontre est une des réussites de ce festival.
La participation des enfants est fluctuante. Il faut donc permettre à chacun un investissement « à la carte » en veillant à ce qu’il trouve sa place.

Une première étape individuelle


Pendant deux séances de BdR, les bénévoles exposent le projet aux enfants et adolescents présents et demandent aux volontaires de dessiner au crayon à papier un décor pour le mur à peindre.


À celles et ceux qui « n’ont pas d’idées », ils suggèrent de dessiner leur ville idéale. Ils récoltent ainsi une série de dessins.


Dans chaque dessin, un élément est découpé en veillant à ce que tous les enfants en aient au moins un de sélectionné afin de faire une composition collective sur une feuille de papier aux proportions du mur à peindre.

L’ensemble est reporté sur des transparents.

Pendant la semaine suivante, l’équipe de bénévoles lessive le mur et le peint en blanc.


Un voisin, peintre amateur autorise le branchement du rétroprojecteur sur une prise de son appartement.

Le dessin composé est projeté sur le mur et les enfants en repassent toutes les lignes avec une craie à tableau de couleur.

La peinture murale est là, dessinée sur le mur blanc.

 

  À plusieurs 
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