|
Est-ce que j'ai assez creusé ?
Dans la classe, il y a régulièrement des temps de productions libres. Nous faisons ensuite des présentations, les élèves aiment analyser les œuvres des camarades mais aussi les copier, poursuivre, ou améliorer… Sans gêne ni honte car dans la classe nous avons le droit de regarder ce que fait le copain ou la copine.
|
Beaucoup d’élèves se sont donc lancés dans ce qui semblait être « à la mode » dans la classe : mettre du ruban adhésif sur une feuille, frotter la feuille à la craie, enlever le ruban adhésif et observer la « trace blanche » laissée par celui-ci.
Ce genre de « mode » là, je ne sais jamais trop d’où ça part, de qui ça vient, mais cela prend souvent beaucoup d’ampleur en peu de temps.
En tant qu’enseignante, je cherchais aussi à ajouter, au plaisir primordial de la pratique en elle-même, la recherche de sens, la réflexion sur les travaux en cours.
Nous en avons donc discuté avec les élèves : comment aller plus loin avec ces œuvres ? Deux pistes de réflexions ont émergé.
- l'une sur le dégradé de couleur.
- l'autre sur l'empreinte restée blanche : car nous avons remarqué que sous le ruban adhésif, le papier ne reçoit pas la peinture, nous décidons d'explorer ce phénomène. Le mot technique est « la mise en réserve ».
|
 |
Je ne suis pas experte en arts visuels. J’ai donc emprunté à un de mes collègues le « fichier de techniques d’arts plastiques » de l’ICEM (édition PEMF). A l’intérieur, des pistes de réflexions et de fiches pratiques sont présentées autour de différentes techniques.
Nous en avons donc testé quelques-unes, dont la linogravure.
 |
Un concours de circonstance m'a permis de gagner du temps : un collègue vient de recevoir des gouges, plaques linoleum et encres linogravure pour sa classe de cycle 2 (CP-CE1-CE2) et il m’en donne une bonne partie. Manier la gouge demande de la technicité et cela comporte des risques dus aux outils qui peuvent blesser, j'ai alors pensé que si cela pouvait être pratiqué par des CE, cela pourrait être plus facile avec des CM.
|
 |
Alors les enfants dessinent, planifient, comprennent bien que ce qui va être en creux, va rester blanc. Ils réalisent qu’il faut écrire à l’envers ; de nombreux tâtonnements se succèdent....
Au passage, nous nous souvenons des estampes d’Hokusaï, étudiées en classe un peu plus tôt dans l’année et nous admirons le travail qu'il a fallu produire, « Creuser, c’est dur ! ».
 |
Vient ensuite la jubilation, le moment de tester l’encrage. Toute la classe est attentive au processus et curieuse des différents tirages. « Est-ce que j’ai assez creusé ? Est-ce que ça va marcher ? » Le suspense est total.
C’est moi qui encre les premières réalisations, ensuite, ils et elles passent à l’action.
Nous devrions filmer le plaisir et les cris d’excitation qui sortent des bouches quand nous découvrons les épreuves. La classe est en ébullition.
« On en fait 4, hein ? Un pour la classe, un pour moi, un pour ma famille et un pour mon correspondant. »
Et peu à peu, ils deviennent plus exigeants…
« Je peux en faire un autre, plus précis, plus fin… »
Allez, à vous de « jouer » !
|
  
 |
Comment faire ? 
|
|
|
|
