Sur le tableau de la classe, nous découvrons tous ensemble, en grand format, cette ancienne bâtisse. Une fois son récit terminé, de nombreuses questions émergent. Ses camarades lui demandent des précisions sur ce lieu, car tout n’est pas visible au tableau, l’image est sombre.
Ce matin, la curiosité est au rendez-vous, certains s’interrogent sur l’ancienneté de cette construction. Tout le monde peut apercevoir la grande cheminée centrale dans laquelle Eliot et son frère sont entrés. On s’interroge sur le sol. Eliot explique qu’il n’y a rien, uniquement de la terre. Un camarade demande s’il y avait un étage. Eliot indique qu’il y avait bien un trou dans le plafond, mais que l’accès n’était pas possible.
Il précise au détour d’une question qu’il avait une lampe torche ce qui lui a permis d’éclairer un peu cet endroit bien sombre. Un camarade demande s’il y avait des traces de la présence d’électricité. Mais rien, les murs sont en pierre sans cloison. Mais comment faisait-on pour s’éclairer ?
Dans un coin, il a trouvé un sac avec des déchets. D’autres personnes viennent donc dans cet endroit, mais sans en prendre soin ?
À la fin de ce temps d’entretien, la proposition est faite de trouver à combien de kilomètres de l’école se trouve cette maison et de s’y rendre lors d’une prochaine sortie libre si ce n’est pas trop loin.
Comme un objet que l’on rapporte, cette projection aura permis, me semble-t-il, d’attiser la curiosité, l’envie d’en savoir plus.
GD35
« La course au matériel
Depuis trois ans, la politique du département est de privilégier l’attribution de lots de tablettes aux établissements, au lieu d’accorder des ordinateurs fixes dans toutes les salles. On se dit : “Chouette, du matériel connu des élèves, facilement transportable et plutôt ludique !” Mais bien vite, la réalité nous rattrape ! Chez nous, 40 tablettes pour 50 profs et 600 élèves. Pour en bénéficier, il faut les réserver via une succession de clics sur l’espace numérique de travail. Ensuite — vite, vite — il faut aller les chercher au CDI (ou chez la personne qui les a réservées avant nous), et, une fois le cours terminé, — vite, vite — il faut les rapporter pour ne pas pénaliser le ou la collègue qui les prend après ! En somme, on court, on s’épuise à transporter 5, 10 tablettes ou plus, parfois d’une salle à l’autre et on se rend compte que ce matériel censé nous faciliter la vie et être au service des apprentissages des élèves n’est qu’un rouage de plus dans notre épuisement professionnel. Alors… on finit par l’abandonner.
Fascination numérique paralysante ?
J’ai toujours été impressionnée par le travail fait par nos collègues : splendides mises en page, Escape game pédagogique, webradio ou webtv, etc. Lors d’un stage présentant des travaux de ce genre et incitant à utiliser davantage les ressources du numérique, en même temps que la fascination et l’envie, un sentiment de panique me prend toujours. Car je fais partie de ces personnes qui se retrouvent totalement paralysées face à la multitude de clics et de boutons, à la complexité des modes d’emploi, fussent-ils faits en format vidéo.
Pendant le confinement par exemple, plusieurs collègues se sont lancées ou ont poursuivi leur pratique du journal de classe. J’ai alors vu passer, sur diverses listes dont celles de l’ICEM, des journaux tous aussi splendides les uns que les autres et j’ai eu un temps d’arrêt, me sentant totalement incapable d’en faire autant. Et pourtant, l’envie et le besoin de construire un journal avec les élèves étaient toujours là.
Alors j’ai fait le choix d’utiliser un bon vieux traitement de texte et je me suis jetée à l’eau. Partage de lectures, d’écritures, de dessins ou de photos, maintien du lien humain malgré la distance du confinement, apprentissages littéraires, tels étaient les objectifs de ce journal et ils ont largement été remplis, avec des élèves ravis et ravies de voir leurs productions mises en commun sous cette forme !
Comme quoi, une maitrise rudimentaire du numérique ne doit pas nous freiner dans nos réflexions et pratiques pédagogiques ! »
Jacqueline Triguel
Ile-de-France
"Je fais partie des (très) critiques vis-à-vis du tout-numérique. Je préférerais vivre à une époque où ça n'existe pas encore, ou alors où ça n'existerait plus. Je suis un utilisateur coupable, un peu faute de mieux.
J'utilise à mon niveau. L'appareil photo, c'est numérique. L'enregistreur sonore, c'est numérique. J'utilise une plateforme musicale pour passer une musique variée. Je réalise un journal et édite un résumé des sorties que je fais avec les enfants. J'imprime.
Thierry Perou