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Atelier à l'espace de l'Art concret à Mouans-Sartoux (congrès de Valbonne)

Dans :  Arts › Principes pédagogiques › 

 

 

Revue en ligne CréAtions n°184 "ART ET MATHS"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°184 - Publication : octobre 2007

Témoignages de congressistes - Congrès de Valbonne - Août 2005

Atelier à l'espace Art concret de Mouans-Sartoux
 

Découvrir des dispositifs libérateurs -  Vivre les ateliers pédagogiques 

 

        

 
Après de multiples visites et animations menées auprès de mes élèves, j’ai rencontré pour la première fois l’équipe des médiatrices des ateliers pour enfants pour échanger autour de la pédagogie Freinet et de ses liens éventuels avec la démarche de l’espace de l’art concret. Peu à peu a germé dans mon esprit l’idée de quelque chose de possible à réaliser avec elles pour le congrès 2005, et le GD 06 m’a laissé carte blanche.

Il me semblait important d’intégrer ces animatrices à nos travaux car je sentais émerger, à chaque intervention pour ma classe, des "liens" au niveau de l’expression, de l’ "apprendre à regarder", de l’appréhension du monde…Le secteur Créations s’est greffé sur cette idée pour la faire évoluer et la travailler avec les médiatrices, afin de lui donner la forme que les congressistes ont connue.

Apparemment, tous ceux qui ont vécu les ateliers proposés pour le congrès en ont retiré pas mal d’informations, « scolaires » ou plus personnelles. Des réflexions sont en marche…


                                                                                Nadine Huver-Furling

 

 

Un espace riche de possibles

Créé par deux collectionneurs, Sybil Albers et Gottfried Honegger, ainsi que le maire de Mouans-Sartoux, André Aschieri, inauguré en 1999, l’Espace de l’Art Concret défend les enjeux d’un projet artistique et culturel lié à l’éducation du regard. L’Espace articule son action artistique, culturelle et éducative autour de trois pôles complémentaires :
- la donation Albers-Honegger, lieu de conservation et de valorisation d’une collection nationale,
- le pôle – recherche, avec ses expositions temporaires dans la galerie du château : pendant le Congrès, c’est l’exposition « Le chant rythmique de l’esprit », Art musulman et Abstraction géométrique, qui était proposée.
- le pôle expérimental, ateliers pédagogiques et Préau des enfants (musée des enfants), lieu d’éveil, de questionnement et de création pour enfants et adultes.
Les ateliers proposés aux congressistes ont conjugué des activités dans l’espace atelier et dans l’exposition.

 

Témoignages

 

"Douze joyeux congressistes ont été sévir au Musée de l’art concret de Mouans-Sartoux. Nous avons manipulé des formes, des couleurs et des idées. Nous avons visité le musée et illustré des œuvres avec des objets hétéroclites. Puis, nous avons peint. Mais, - last but not least – Hervé nous a tout dit sur l’art abstrait, voici comment :
"Voyez ce petit caillou ? Hop, je le cache, je l’ai abstrait. Voilà, c’est cela l’art abstrait. À ne pas confondre avec l’art concret, le figuratif, le non-figuratif…"."
  Chantal - GD 30

 


"Nous avons eu trois ateliers entrecoupés d’une courte visite de l’exposition Art musulman et abstraction géométrique".

Premier atelier :
Le jeu du viseur : c’est un jeu créé par l’artiste fondateur du musée, Gottfried Honegger. Il est constitué de formes géométriques (disques, carrés, triangles, rectangles) de tailles et de couleurs différentes (bleu, rouge, jaune, vert, blanc, noir, gris), rangées dans une file de 10 bacs alignés au centre d’une grande pièce blanche et nue.

Consigne : prendre au hasard 10 formes géométriques. On peut travailler avec ou sans support rectangulaire (d’environ 40 x 50, de mêmes couleurs). Puis assembler ces formes à son gré, en investissant le lieu.

Dernière phase : échanges et verbalisations, en faisant émerger les notions liées à l’activité plastique (telles que symétrie, équilibre, relief, empilement, etc.) que l’animatrice note au fur et à mesure sur des affiches. Puis nous avons repris le même matériel avec cette fois pour consigne de travailler sur l’une des notions affichées. A la fin, le groupe devait deviner de quelle notion il s’agissait. 

Deuxième atelier :
Deux jeux proposés à la suite de la visite de l’exposition, soit un "viseur", version mini, en mallette, soit les "objets insolites". Pour ce dernier, il fallait piocher 2 objets au hasard et les associer à une des œuvres de l’exposition. Pour le viseur, on choisissait une œuvre, on se plaçait au centre de la pièce et on assemblait les 10 éléments choisis au hasard. Puis le groupe devait deviner à quelle œuvre cela se rapportait.
Ensuite, nous avons eu 1 heure d’atelier peinture à la gouache et au pinceau. J’ai découvert des pistes de travail que je pense mener en classe.
Yseult - GD30


     

 

Des dispositifs libérateurs

A l’adresse des médiatrices du musée de l’art concret : Un vrai plaisir à être à la place de l’élève ou de l’enfant, et à me laisser surprendre par les situations, dispositifs, que vous aviez mis en place, bref, à jouer le jeu, quoi…
Avec le viseur : Je suis toujours étonnée de la différence des regards de chacun sur une même
Proposition : autant de personnes, autant de regard, et le groupe apporte donc un enrichissement au regard singulier et partiel de chacun.
Dans l’expo : l’obligation de mettre en relation 2 objets insolites avec une œuvre a retenu mon
attention sur 2 points :

- Pour le premier : spontanément, tout le monde a cherché à faire du lien entre les 2 objets par analogies/ressemblances (moi aussi), plutôt que par oppositions/contrastes. Question : pourquoi ? Est-ce notre tendance naturelle que de chercher du lien analogique ?

- Second point : cette obligation de mettre en relation nous a obligés à regarder plus, à regarder mieux, plus attentivement, plus longuement. Quelqu’un a dit : « plus je regarde (l’œuvre), plus je vois des choses nouvelles… ». Donc, là, c’est gagné, ça fonctionne, car c’est bien là l’intérêt du dispositif.
Pendant l’atelier peinture : pur plaisir visuel de cette palette de couleurs, ses contrastes et ses nuances ; pur plaisir physique du geste d’étaler cette couleur sur la feuille, d’étendre, de voir dégouliner, de tartiner, comme un petit enfant qui fait ses premières peintures et qui découvre la joie sensuelle d’essayer chaque couleur, de les juxtaposer jusqu’à recouvrir toute la feuille. Je suis vraiment restée là-dedans par plaisir : On en mang’rait ! »
Florence Cartier,  Professeur d’arts plastiques dans le 44.

 

Merci à Sandra, Régine et Brigitte pour leur accueil et leur disponibilité. Merci aussi à Nadine, au GD 06, au chantier CréAtions et à la ville de Mouans-Sartoux d’avoir permis ce moment d’envol culturel.

Manifeste de l’art concret (1995)
L’art concret n’est pas un dogme, pas un isme, il connaît une pluralité vivante.
L’art concret est l’expression de l’esprit humain, pour l’esprit humain.
L’art concret s’oppose au sentimental, tout mysticisme salit notre esprit.
L’art concret est déterminé par la visualisation d’une pensée, non d’une méthode.
L’art concret a une tendance vers l’élémentaire, la transparence.
L’art concret n’est pas une interprétation, une copie. L‘ œuvre est l’objet réel, concret.
L’art concret n’est pas narratif, littéraire, il est proche de la musique.
L’art concret ne témoigne pas seulement du privé. Il confirme l’universel.
L’art concret ne différencie pas les beaux arts de l’art appliqué.
L’art concret est lié à l’architecture, au dessin industriel.
L’art concret veut mobiliser notre conscience, notre créativité, notre engagement social.
L’art concret veut éclairer, transformer notre milieu artificiel.
L’art concret renferme l’espoir, pour une autre culture, une pensée libérée.
Alviani, Aubertin, Brandt, Bell, Dubreuil, Fagerlund, Hafif, Honegger, Koliusis, Mohr, Pasquer, Perrodin, Rompza.

 

« Un moment très agréable et enrichissant…J’ai apprécié :
- le temps laissé à l’action et à l’expression personnelle.
- le jeu du viseur : en première partie, l‘expression qu’il permet, les échanges entre participants, la mise en action progressive et douce (mise en confiance en soi), l’émergence d’un premier vocabulaire plastique ; en deuxième partie, la lecture plus fine des œuvres exposées à laquelle il conduit.
- la partie pratique en peinture en fin d’atelier; j’aurais souhaité que ça dure longtemps, longtemps, longtemps…
- la luminosité, le calme, la douceur du lieu qui apportent comme une sérénité engageant à se laisser aller…
- l’accueil. »
  Jacky Gedem 91

« Une après-midi pleine de bonne humeur au musée de l’art concret* (à ne pas confondre avec l’art abstrait, lui même différent de l’art non-figuratif qui s’oppose à l’art figuratif, qui pourrait parfois être de l’art concret… ! Enfin en gros, car peut-être que je n’ai pas tout compris des explications d’Hervé, notre maître à tous en matière d’art… !)
Bref ! Manipulations, mise en situations riches et variées qui nous font comprendre pourquoi consignes, contraintes ou pas, peuvent parfois semer un léger trouble, principalement chez les adultes qui ont parfois tant de mal à se lâcher devant les petits copains. En trois heures, nous avons pu découvrir la richesse de ce lieu, les possibilités multiples offertes aux enfants grâce à la compétence de l’animatrice. »
Maryvonne

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