N°250
Dans les écrits de notre mouvement, on peut lire qu’il y a cent ans déjà, Freinet et les enseignantes et enseignants de la CEL utilisaient dans leurs classes certaines technologies modernes en les détournant à des fins pédagogiques : imprimerie, caméra, radio, minitel… D’autres novateurs et novatrices par la suite ont permis de faire entrer les outils informatiques dans nos pratiques.
Nous pensons cependant qu’il est important de s’interroger sur le numérique d’aujourd’hui. En quelques décennies, la puissance de calcul des ordinateurs, la domination des GAFAM et la massification des usages de l’ordinateur, des tablettes, des smartphones ont changé la façon dont l’outil informatique doit être considéré. Certains enseignants refusent de l’utiliser en classe, le considérant, peut-être à juste titre, comme dangereux pour la protection des données de leurs élèves, ou simplement, refusant de contribuer à son omniprésence.
L’actualité récente, tragique, nous oblige à nous interroger : le fanatisme, la haine, la peur gagnent du terrain, prospérant sur le lit des injustices et des inégalités grandissantes de notre société.
Sommes-nous assez vigilants, au quotidien, dans nos classes, pour installer une pédagogie de l’émancipation, dans l’utilisation de ces outils aussi ?
Nous vous proposons donc de faire un tour d’horizon des pratiques numériques qui peuvent enrichir nos classes, sans oublier les questionnements éthiques qu’elles soulèvent. Pour continuer à détourner à des fins pédagogiques coopératives des outils qui n’étaient pas destinés à cet usage, comme les pionniers.
Et pour participer à une réflexion critique sur les réseaux sociaux, plus que jamais nécessaire.
Le comité de rédaction
et le Chantier Outils informatiques