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Oeuvres en volume

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Revue en ligne CréAtions n° 251 "Le Millefeuilles prend du relief"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°251 - Publication : février 2021

Classe de PS-MS - École des Moulins, Marseille (Bouches-du-Rhône) - Enseignant : Jean Astier

 

 

Œuvres en volume

 

Pour un enfant de 3 ou 4 ans, utiliser une lame de scie à métaux procure une grande fierté car ce n’est pas un outil d’enfant. Or, il est rare dans notre société tertiaire aseptisée que les enfants partagent les mêmes outils que les adultes, la plupart ignore même en quoi consiste le métier exercé par leurs parents. Dans le cas qui nous intéresse, il ne s’agit pas de la scie mais seulement de sa lame. Celle-ci ne représente dans les mains de l’enfant pas plus de danger qu’une paire de ciseaux. Mais elle lui permet d’exécuter une action qu’aucun autre outil à sa portée ne lui autorise : couper du carton, de préférence du carton ondulé car moins coriace à la découpe.
Aussi lors de la réception des commandes, en début d’année, je découpe grossièrement au cutter les faces des cartons d’emballage pour les stocker sans qu’elles n’occupent trop de place.
J’en laisse une caisse sous la table de la peinture, les lames de scie à métaux sont à portée de main, à côté des ciseaux et des crayons pour qui veut se servir pour découper.

 

Un mode d’emploi est toutefois nécessaire, et cet acte technique me paraît particulièrement intéressant par sa complexité : l’enfant doit découper un carton par le va-et-vient de la lame tenue dans une main tandis qu’un autre membre, main ou pied, est mobilisé pour maintenir le carton par pression.

 

Je montre donc à l’élève qui veut se lancer pour la première fois dans ce découpage les gestes techniques élémentaires ou bien je demande à un “ancien” de 4 ans d’accompagner le débutant. Il faut lui montrer comment tenir la lame, le geste lui permettant d’entamer le carton efficacement, la manière de le maintenir à plat sur le coin de la table en ouvrant bien sa main et en laissant dépasser du meuble juste le carton nécessaire pour permettre les allers-retours de la scie à la lisière de la table. L’enfant peut aussi choisir de s’installer debout en maintenant le carton avec un pied sur l’assise d’une chaise.


Notons sur les photos qu’aucun enfant ne pose son carton à plat. J’en tire deux hypothèses : il est possible que les enfants aient besoin de voir l’entame produite par la lame pour s’assurer de la réussite de la découpe. Il est aussi possible qu’ils aient besoin de tâtonner à travers différentes positions pour adopter enfin la plus efficiente.

 

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