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Copyrus ou comment "copier, c'est créer"

Dans :  Arts › Principes pédagogiques › 

 


Revue en ligne CréAtions n°254 "Le Millefeuilles aurait voulu être un artiste"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°254 - Publication : octobre 2021

Classe de CE2-CM1- École Maurice Cortot, Chalon sur Saône (Saône et Loire) - Enseignante : Laura Behart

 

 
 

Copyrus

 
ou comment "copier, c’est créer"

Un projet coopérARTif

 

Lors d’un conseil, au mois d’octobre, un élève propose une activité artistique : "Dessiner une image". Tout le monde est enthousiaste, la proposition est donc votée !  Et là…c’est un moment de solitude pour moi en ce début d’année…mes élèves viennent de décider de "reproduire" une image. J’imagine mal comment ils vont pouvoir exprimer leur créativité à travers cette proposition… Je me sens comme prise au piège : "Leur laisser la liberté du choix de l’activité, et bien voilà où ça te mène…" 

 

Première étape, le 27 octobre je décide de lancer une bouteille à la mer sur la liste de travail du secteur Arts et CréAtions.

"Me voilà dans la panade alors je viens à vous ! Mes élèves ont voté en conseil une proposition qui me déstabilise (mais c'est le jeu quand ils découvrent qu'ils peuvent proposer...) : "Reproduire un dessin projeté au vidéoprojecteur, comme la maîtresse l'année dernière" (...!!!). Et oui, ils ont tous voté pour ! Donc, après prise de renseignements, l’enseignante leur projetait une sorcière, un camion de pompier et il fallait reproduire...  Quelqu'un aurait-il une idée lumineuse ? (j'ai pensé glisser vers la géométrie du coup...mais pas très fun...)"

En quinze jours, une multitude de propositions arrive !

 

Pour aller vers la géométrie, demander à ce que les enfants le fassent à la règle...

  Si c'est fait avec un crayon, feutre ou autre outil scripteur, on peut ensuite déchirer des papiers de couleurs (récupérés dans des magazines ou autres) et faire un collage qui reprenne les différentes zones.

 

On peut faire le dessin plusieurs fois sur la même feuille en la décalant légèrement à chaque fois.   Ils peuvent aussi choisir des éléments à décalquer dans plusieurs images et faire la leur (en jouant pourquoi pas sur les tailles des éléments décalqués).

 

Ils peuvent aussi décalquer puis, au moment de la couleur, se donner une règle... Cela les sortira du coloriage. Que du bleu... Que des couleurs primaires.... Des couleurs différentes du dessin d'origine...   Partir de cette reproduction puis donner comme consigne de la détourner ou bien jouer sur le fond pour que chacun la mette en scène à sa manière. Jouer la créativité autour.

      

Ce qui serait intéressant c'est qu'il y ait une contrainte qui entraîne ailleurs qu'à la simple reproduction. Par exemple :

  • si le dessin est un personnage, le placer dans un paysage, un lieu inventé ;                 
  • si le dessin fait peur, pourquoi ne pas utiliser des collages ;            
  • si le dessin est une maison inventer et dessiner les gens qui y vivent.             

Il faut, à mon avis, soit une transformation du dessin lui-même, mais c'est sans doute difficile, soit un "ajout".

  Les enfants adorent dessiner à partir de modèles… Il faut les laisser faire, en modifiant régulièrement les modèles. L’imaginaire vient après, dans l’assemblage, la mise en couleurs, la présentation sous cadre, on peut faire des a-plats, mais aussi remplir les surfaces de signes graphiques ou de plusieurs couleurs. Petit à petit il faut les encourager à ajouter des éléments, à associer deux dessins entre eux, à construire un décor, puis à construire un récit…
C’est ce que raconte l’image qui est intéressant, pas le dessin de départ, qui peut parfaitement être copié.


 Le Millefeuilles aurait voulu être un artiste
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